C’est avec nostalgie qu’Andrei Markov, Tomas Plekanec, Francis Bouillon et Vincent Damphousse se sont remémorés les souvenirs vécus avec leur vieux copain Saku Koivu.

Généralement froid et timide dans ses entrevues, Markov a vanté sans retenue les qualités de celui qui a été son capitaine pendant plusieurs années.

« On sait qu’il donnait toujours son maximum et il était le meneur de notre équipe dans les bons moments comme dans les plus éprouvants », a confié Markov.

« Ce n’est jamais facile de perdre un joueur quand tu as passé plusieurs années avec lui », a-t-il ajouté par rapport à son départ en 2009.

Le défenseur Francis Bouillon a aussi rapidement constaté que Koivu possédait des qualités formidables.

« Je me souviens que j’ai constaté dès mes premières années avec le Canadien à quel point il était un capitaine hors pair et un joueur que tout le monde appréciait dans le vestiaire », a évoqué le vétéran qui s’entraîne avec l’équipe sans détenir de contrat.

Originaire de la République tchèque, Tomas Plekanec a entamé sa première expérience dans la LNH comme une éponge en voulant assimiler les enseignements de ses nouveaux coéquipiers. C’est alors qu’il a découvert la personnalité attachante du numéro 11.

« Tout le monde était des capitaines à mes yeux étant une recrue, mais il nous inspirait en donnant l’exemple. C’était aussi une personne merveilleuse à côtoyer à l’extérieur de la patinoire », a souligné Plekanec en précisant que Koivu était plus volubile que Brian Gionta comme capitaine.

« J’étais convaincu qu’il allait devenir un grand meneur surtout qu’il l’était déjà au sein de son programme national. Je l’ai adoré comme coéquipier et je le respectais beaucoup. Quand je suis parti, il a pris plus de place dans le vestiaire ce qui était normal avec la maturité acquise dans ses premières années avec nous », a déclaré Damphousse à qui Koivu a succédé comme capitaine. 

Apprécié à sa juste valeur ?

Force est d’admettre que Koivu a régné comme capitaine sur le Canadien quand il ne connaissait pas ses années les plus glorieuses. Durant sa décennie comme visage de l’organisation, Koivu n’a pu mener le Tricolore à la conquête de la coupe Stanley ce qui produit du mécontentement chez les partisans qui ont parfois critiqué sa contribution.

À ce sujet, Bouillon et Plekanec ont rappelé à quel point Koivu a été utile pour l’équipe.

« Je n’ai jamais entendu de négatif à son sujet outre le fait qu’il ne parlait pas français ait été critiqué. Dans l’ensemble, son passage a été grandement apprécié. C’est certain que tu ne peux pas comparer les époques, c’est plus difficile de remporter la coupe Stanley avec la présence de 30 équipes dans la LNH », a mentionné Bouillon en référence au fait que tous les autres grands capitaines de l’histoire du club ont savouré au moins un championnat.

« Pour certains joueurs, c’est difficile simplement de jouer dans cette ville alors que Saku a été le capitaine et il a accompli ce rôle de très belle manière pendant si longtemps. Il était très respecté », a fait remarquer Plekanec avec justesse.

« Saku était un très bon modèle »

En plus de sa contribution en tant que capitaine, Koivu aura ému la population en effectuant un retour émotif en 2002 à la suite d’une bataille gagnée contre le cancer. Évidemment, ce souvenir occupe une place particulière dans le cœur de Markov.

« Je n’avais jamais vu quelque chose de semblable. Il a géré tout ce dossier de façon remarquable et je vais m’en rappeler toute ma vie », a avoué Markov avec admiration.

« Il va demeurer un des grands joueurs à être passés dans l’organisation du Canadien même s’il a complété sa carrière ailleurs. De plus, sa façon de combattre le cancer est devenue l’un des grands moments de l’histoire de l’équipe », a jugé Damphousse.  

Le dernier match de Koivu à Montréal, le 24 octobre 2013 dans l’uniforme des Ducks d’Anaheim, a également fait vivre de grandes sensations aux amateurs qui l’ont remercié pour l’ensemble de son œuvre. Bouillon s’était assuré de vivre ce moment de près en demeurant au banc des siens quand Koivu a été ovationné comme la troisième étoile de la partie.

« C’était émotif, j’avais hâte de voir la réaction des gens. C’était aussi important pour moi d’être là afin de lui montrer mon support. J’avais vécu de beaux moments avec lui et en voilà un autre », s’est rappelé Bouillon, un autre athlète dédié à son sport et à son équipe.

Courage et détermination

De passage dans les studios de l'Antichambre mercredi, l'entraîneur-chef du Canadien, qui a dirigé le Finlandais lors de son premier séjour à Montréal, a lui aussi eu de bons mots pour le nouveau retraité.

« Quand on parle de Saku, on parle de courage et de détermination. On l’a connu dans des moments difficiles. On a su au tournoi de golf du Canadien (qu’il était atteint d’un cancer). Non seulement il a vaincu cette maladie, mais il est revenu au jeu. Un gars de caractère, il se donnait toujours à 100 %. Il prenait rarement des soirées de congé et assumait très bien son rôle de capitaine. »