Ce fut l’été de P.K. Subban et de Shea Weber et, dans une moindre mesure, celui des acquisitions d’Andrew Shaw et d’Alex Radulov. La profondeur apportée par la signature de Zach Redmond avec le Canadien a été largement ignorée. Ces mouvements mineurs de personnel ne retiennent pas beaucoup l’attention la majorité du temps, bien que l’an passé nous ayons pu constater leur impact, alors que Paul Byron a connu une excellente saison et que Mark Barberio est devenu un défenseur régulier dans la LNH.

En signant Redmond, Marc Bergevin avait probablement à l’esprit la qualité du jeu de Barberio la saison dernière, acquérant un bon défenseur en possession du disque et pouvant assumer un rôle limité, mais pouvant potentiellement prendre plus de responsabilités, si nécessaire.

La saison dernière, Redmond a récolté six points en 37 parties. En carrière, il a récolté 33 points en 114 rencontres dans la LNH. Bien que ces chiffres ne révèlent pas que Redmond soit une menace offensive, il faut se rappeler qu’avant d’obtenir 10 points en 30 rencontres la saison dernière, Mark Barberio n’avait cumulé que 7 points en 52 parties dans l’uniforme du Lightning l’année précédente.

Zach RedmondIl est difficile de prédire comment la production d’une troisième paire défensive se traduira, surtout si le joueur en question ne risque pas de jouer sur l’avantage numérique. Cela étant dit, analysons quelles sont les forces et les faiblesses de Redmond.

Dans le cas de Redmond, il faut noter que comme il est un défenseur évoluant sur une troisième paire défensive, on devrait s’attendre à ce qu’il se situe sous la moyenne de son équipe pour ses performances. Ainsi, lorsque ce n’est pas le cas, c’est notable.

Il est clair que Redmond génère de l’offensive, décochant souvent des tirs de qualité. Généralement, les défenseurs ne produisent pas beaucoup de chances de marquer à égalité numérique, mais à ce chapitre, Redmond génère pratiquement deux fois plus de chances de marquer que la moyenne de la ligue. Son nombre total de tirs est toutefois inférieur à la moyenne de la ligue. Cela suggère qu’il tente de se défaire de la couverture adverse afin de décocher des tirs depuis l’enclave plutôt que de bombarder le filet depuis des tirs de la pointe.

Comme fabricant de jeu, Redmond n’est pas aussi bon que Barberio. Ainsi, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il ait les mêmes réflexes au moment de rejoindre ses coéquipiers, bien qu’il fasse bien dans cette facette pour un défenseur de troisième paire.

Zach RedmondLe jeu de transition est peut-être l’élément le plus important dans le jeu de tout défenseur. Vous avez beau être fantastique sans la rondelle, si vous n’êtes pas en mesure de la faire circuler, vos adversaires finiront par en tirer avantage.

Le jeu de transition est également un moyen permettant aux défenseurs de générer passivement de l’offensive, créant des opportunités permettant à leurs coéquipiers de marquer, même s’ils ne récoltent pas nécessairement de point sur la séquence. C’est une facette du jeu dans laquelle Redmond excelle.

Faisant mieux que la moyenne de son équipe et de la ligue pour les sorties de zone effectuées par des passes et en transportant le disque, Redmond est aussi efficace au moment de lancer une contre-attaque, que pour y participer. Il est particulièrement efficace au moment de transporter le disque en zone neutre, bien qu’il ait de la difficulté à y réaliser des jeux.

Dans le cas d’un défenseur de profondeur, il ne faut pas s’attendre à la perfection. Ainsi, il est logique, alors que Redmond est bon pour lancer des contre-attaques et y participer, qu’il y ait des facettes dans lesquelles il soit moins bon. Cependant, il a des habiletés suffisantes pour aider le Canadien, ce qui est déjà bien plus que ce que la majorité des équipes peuvent affirmer au sujet de leur huitième défenseur.

Les petits mouvements astucieux de personnel, comme celui-ci, permettent aux équipes de déjouer les pronostics dans l’ère du plafond salarial.