Des 64 joueurs qui ont sué sang et eau jeudi et qui prendront d’assaut la patinoire du centre d’entraînement Bell de Brossard vendredi dans le cadre de la première vraie journée du camp du Canadien, 25, peut-être 26 ont des chances réelles d’amorcer la saison avec le grand club.

Mais comme les 30 équipes de la LNH doivent déposer une liste de 23 joueurs la veille de l’ouverture de la saison – les clubs peuvent toutefois dépasser la limite de 23 joueurs pour remplacer des blessés – de mauvaises surprises attendront les derniers de classe qui mettront le cap sur Hamilton au lieu de se rendre à Toronto pour amorcer la saison le 8 octobre prochain.

Plus belle surprise du camp d’entraînement l’an dernier, Michaël Bournival est de retour à la case départ cette année. Après une saison avec le grand club, le jeune Québécois sait très bien que sa place est loin d’être acquise.

Un survol des candidats attaquants en lice pour amorcer la saison à Montréal démontre que Bournival devra trimer dur encore cette année pour garder sa place dans le vestiaire du Tricolore.

Faisons l’exercice : loin de moi la prétention de connaître la composition des trios que Michel Therrien concoctera en vue du premier duel de la saison face aux Maple Leafs à Toronto, mais allons-y de cette façon :

Max Pacioretty – David Desharnais – P.A. Parenteau
Rene Bourque – Alex Galchenuyk – Brendan Gallagher
Lars Eller – Tomas Plekanec – Brandon Prust
Travis Moen – Manny Malhotra – Dale Weise

Ce tableau s’il devait se réaliser, laisserait Bournival en lutte avec les autres jeunes Jiri Sekac et Jacob De La Rose et peut-être Sven Andrighetto pour obtenir le dernier poste disponible si le Canadien décide d’y aller avec 13 attaquants, huit défenseurs et deux gardiens.

« Je ne m’occupe pas des tableaux avec des noms accrochés dessus. Je m’occupe de ce qui se passe sur la patinoire. Je suis très conscient que rien n’est acquis pour moi malgré la saison que j’ai passé avec l’équipe l’an dernier – sept buts, 14 points en 60 matchs – mais je considère quand même que j’ai ma place dans l’équipe. Ce sont mes performances qui décideront. J’entends bien forcer la main de l’équipe encore cette année », a lancé avec confiance l’attaquant de 22 ans.

En plus de sa confiance, Bournival se présente au camp avec un brin plus de vitesse – son arme principale – et deux brins plus de force physique afin de mieux défendre sa position devant le filet adverse et le long des bandes. Il débarque aussi au camp en très bonne forme comme l’ont démontré les tests éreintants effectués hier, dont un test aérobique au terme duquel seuls Jiri Sekac et Lars Eller l’ont devancé.

Une chose est certaine : Michaël Bournival devra afficher une progression dans son jeu s’il entend assurer son poste en vue du début de saison.

L’un des rares candidats à pouvoir être cédé à Hamilton sans avoir à être soumis au ballottage – Galchenyuk est le seul autre régulier dans la même situation, mais il peut dormir tranquille sa place étant assurée pour longtemps – Bournival pourrait être cédé aux Bulldogs si l’état-major, sachant très bien ce que le Québécois peut donner, décidait d’offrir sa place à Jiri Sekac. Bon ! Le Tchèque embauché à titre de joueur autonome l’été dernier devra démontrer lors du camp qu’il peut faire aussi bien, voire mieux, que Bournival. Ce qui est loin d’être acquis.

Mais ce scénario est certainement envisageable.

Sans oublier que des gars comme Andrighetto ou De la Rose pourraient toujours réaliser ce que Bournival a réalisé l’an dernier et prendre tout le monde par surprise et se faufiler jusqu’au vestiaire.

Mais pour le moment, je mise sur Sekac à titre de principal adversaire de Bournival.

On verra!

Beaulieu et/ou Tinordi

Jeudi lors de la journée des tests physiques et médicaux, plusieurs observateurs débattaient des chances de Jarred Tinordi ou de Nathan Beaulieu d’amorcer la saison à Montréal.

Pourquoi ou et non pas et?

Je ne sais pas pour vous, mais après avoir donné la chance aux deux jeunes d’évoluer à Montréal au cours de la saison dernière, il me semble que le temps est venu de les garder tous les deux avec le grand club.

Ça ne veut pas dire de les faire jouer tous les matchs. Surtout que Beaulieu est tout en aptitudes offensives et que Tinordi est tout en aptitudes physiques.

Mais il me semble que le Canadien devrait les garder tous les deux – les matchs préparatoires donneront le ton et les premiers de la saison serviront à confirmer leurs places ou à démontrer qu’ils ont encore des croutes à manger – et les insérer au sein de la formation selon que le Canadien affronte un club physique ou un club axé davantage sur la vitesse que sur la robustesse.

Vous aurez compris – je l’espère – que Tinordi croiserait les clubs robustes et Beaulieu les clubs plus rapides…

Si on les garde tous les deux, le Canadien devrait alors – c’est mon avis et je le maintiens – s’assurer de la présence de Francis Bouillon à titre de vétéran fiable qui pourrait parrainer ces jeunes et compléter une brigade comptant huit arrières.

Disons qu’Andrei Markov et P.K. Subban composent le premier duo d’arrière.

On pourrait retrouver derrière eux Nathan Beaulieu avec Tom Gilbert, Alexei Emelin et Mike Weaver au sein du troisième duo avec Bouillon et Tinordi pour venir en relève selon les adversaires et les blessures.

Greg Pateryn? Davis Drewiske? Magnus Nygren?

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il me semble qu’il faudrait une épidémie de grippe pour qu’ils aient une chance de devancer Beaulieu et Tinordi. Et je ferais davantage confiance à Francis Bouillon comme police d’assurance. Je sais, je sais. Je suis vendu à Bouillon depuis des années. Mais regardez son parcours. Il a toujours su aider ses équipes. Et l’an dernier, malgré le fait que Michel Therrien le gardait sur la touche longtemps -- des fois trop il me semblait -- Bouillon se hissait parmi les défenseurs les plus efficaces lors de son retour au jeu.

Mais bon! Le hockey étant loin d’être une science exacte, j’ai appris au fil des ans de ne jamais dire jamais quand vient le temps d’évaluer les chances d’un joueur de percer et d’un autre de ne pas y arriver.

Si le Canadien décide de garder 13 attaquants et huit défenseurs à Montréal, cela voudra dire qu’il amorcera la saison avec deux et non trois gardiens.

Pour être bien franc, je ne crois pas au bien-fondé de garder trois gardiens.

Le camp servira donc de tremplin à Dustin Tokarski qui devra démontrer que ses performances en finale d’Association n’étaient pas que de la poudre aux yeux. Si tel est le cas, les jours de Peter Budaj avec le Tricolore sont comptés.

Ne le sont-ils pas déjà?

À suivre.