MONTRÉAL - Kent Hughes atterrit dans le bureau du directeur général le plus scruté du monde du hockey alors qu’il n’a jamais eu ce titre. Par contre, en plus de 25 ans dans le milieu, il a passé des plusieurs centaines d’heures – voire des milliers – à discuter avec ceux qui occupent cette fonction à travers le circuit. 

Il se base sur ce bagage de connaissances pour implanter sa philosophie d’une équipe moderne à Montréal. 

« Ma vision pour une organisation implique que tout le monde pousse dans la même direction. J’ai eu la chance de travailler avec les autres directeurs généraux et j’ai pu voir comment ils opèrent. J’ai eu de longues conversations sur ce qu’ils aiment dans organisation et ce qu’il manque. Je vais prendre plusieurs de leurs idées dans le but de créer une organisation très moderne à laquelle les joueurs veulent se joindre », a précisé Hughes.  

À son avis, un directeur général qui excelle se démarque par la qualité de son plan, sa patience à ne pas réagir à court terme et sa capacité à bâtir un organigramme qui collabore. Tout en ayant, bien sûr, un bon œil pour évaluer le talent et gérer son club. 

Logiquement, Hughes ne s’est pas aventuré à décrire ses prochaines actions. Par respect, il doit d’abord apprendre à connaître les joueurs, les entraîneurs et les employés des départements hockey. Après tout, il aura le temps de modifier la formation actuelle tout en sachant qu’il hérite de plusieurs contrats d’envergure. 

« Je ne choisirais pas un tel poste selon les joueurs en place, si le travail était déjà fait. Je vais parler ad nauseam avec Jeff sur ce qu’on veut faire. Je dois d’abord rencontrer les joueurs et découvrir le ‘vestiaire’ », a convenu Hughes. 

Parmi ce qu’il a accepté de dévoiler, à ce stade précoce, c’est qu’il veut maximiser le potentiel des joueurs via le développement et l’utilisation des statistiques avancées notamment. 

« J’imagine que la plupart anticipe que ma force sera les négociations puisque j’étais un agent. C’est sûr que je sais comment les agents et les joueurs pensent. Mais du côté hockey, j’ai passé beaucoup de temps à dépister et travailler sur les habiletés et le conditionnement physique. J’ai étudié le jeu des joueurs pour qu’ils deviennent meilleurs. Je ne veux pas d’une organisation qui dit qu’un joueur ne ‘performe’ pas, je veux comprendre pourquoi », a précisé le DG. 

Quant à l’identité de son équipe, il la voit comme une troupe avec un esprit offensif tout en étant responsable défensivement. Son passé d’agent l’incitera aussi à s’assurer que ses protégés soient heureux dans son équipe. Il sait trop bien que des joueurs sont malheureux de leur utilisation et il veut les inciter à foncer pour le bien collectif. Kent Hughes

Par rapport à l’entraîneur idéal, il a répondu un « non » ferme quand un confrère lui a demandé s’il devait absolument miser sur son candidat. 

« Je veux discuter avec Dominique (Ducharme) d’abord, c’est l’entraîneur. J’ai une opinion sur les atouts que doit posséder un entraîneur moderne. J’ai hâte de lui parler pour mieux le connaître », a-t-il expliqué. 

Depuis qu’il a confirmé à Gorton et Geoff Molson qu’il acceptait la mission, Hughes a reçu de nombreuses félicitations. Tranquillement, il découvre – et découvrira – à quel point sa vie changera. 

« J’étais plus un agent qui aimait travailler dans l’ombre, mais je suis plus excité par le défi que par la visibilité. Je me décris comme hockey junkie, le volet public est une facette, mais c’est la dimension hockey qui est excitante », a exprimé Hughes qui a remercié sa femme et ses trois enfants pour leur support dans ce changement de carrière. 

Terminons sur un sujet différent, l’occasion était pertinente pour questionner les trois dirigeants par rapport à l’avenir de Carey Price avec le CH. 

« Ce que je souhaite, c’est qu’il retrouve la santé. En séries, il a été un joueur extraordinaire, mais sa santé est ma priorité », a prononcé Molson.