On peut pointer bien des choses du doigt, que ce soit les statistiques de Carey Price, la défense poreuse, le manque de production offensive, une chose demeure. Si le Canadien en arrache autant depuis près d’un mois, c’est qu’il manque avant tout de confiance.

Les rumeurs laissant entendre que quelques joueurs en veulent à l’entraîneur-chef Michel Therrien sont peut-être bien présentes, mais il n’est pas le seul à blâmer pour les insuccès de son équipe.

Une grande part de responsabilité revient également aux joueurs. Quand on appose sa griffe au bas d’un contrat, on a le devoir de donner le meilleur de soi chaque fois qu’on chausse les patins. Ce n’est pas le cas à l’heure actuelle.

Les joueurs ont beau avoir tenu une réunion d’urgence dans le vestiaire au terme du revers de 5-0 infligé par les Capitals de Washington samedi soir, il y a souvent rien de nouveau qui se dit dans ce type de rencontre. Espérons qu’ils se sont simplement dit les vraies choses. Les hommes de Michel Therrien connaissent la marche à suivre pour s’en sortir. Reste à l’appliquer.

Ça, c’est autre chose.

Pour l’avoir vécu à quelques reprises au cours de ma carrière de joueur, plus une série noire perdure, plus il est ardu d’y mettre un terme. Quand tu es pris dans un tourbillon, tu en viens à te fier un peu trop sur les autres. Attendre qu’un autre coéquipier se lève pour renverser la vapeur mène à l’échec.

C’est donc à chacun de ces individus dans le vestiaire de se « déniaiser » et de regagner confiance. C’est de cette façon que le CH retrouvera son âme.

Certains joueurs du Canadien sont possiblement en attente d’un électrochoc que leur administrerait Marc Bergevin, mais qu’arrivera-t-il s’il ne vient pas? Une raison de plus pour enfiler ses bottes de travail et bûcher. Ils doivent trouver le moyen de s’en sortir seul.

Mauvaise équipe ou mauvaise séquence?

Ayant encaissé neuf revers à ses 13 derniers matchs, le Canadien continue donc de chuter au classement. S’agit-il de la véritable nature de cette équipe? Je ne crois pas. Comme le dit le proverbe, on n’est jamais aussi bon que nos bonnes séquences et jamais aussi mauvais que nos mauvaises séquences. Le Tricolore se situe quelque part au milieu… Cette équipe n’est pas aussi faible qu’elle l’affiche depuis un mois.

Au cours des deux dernières saisons, le Canadien a connu d’excellents départs et en a surpris plus d’un, mais certaines failles sont toujours bien présentes. À commencer par le gabarit peu imposant de cette formation et son manque de profondeur en défense.

Il n’y a pas de doute, en début de campagne, les petits joueurs ont l’avantage sur les autres. Ils sont en effet en mesure de repartir la machine plus rapidement dès le camp d’entraînement. Mais à mesure que la saison progresse, les plus gros joueurs les rattrapent et le jeu physique s’intensifie. Ça demande donc énormément d’énergie pour de petits joueurs comme David Desharnais, Tomas Plekanec, Brian Gionta et compagnie de rivaliser et d’avoir le dessus dans les batailles à un contre un.

Le poids des matchs se fait de plus en plus sentir et le jeu du CH en paye visiblement le prix, à l’image des dernières saisons.

Le Canadien n’a plus le choix, il doit se grossir. Malheureusement, ça ne se fait pas en un seul coup de baguette. Un changement d’identité de la sorte se fait graduellement. En attendant, la patience est de mise.

Pour l’instant, le Canadien doit se concentrer sur une seule chose et c’est de retrouver à tout prix leur confiance avant la pause olympique. Passer deux semaines à broyer du noir et anticiper le pire à la reprise des activités serait des plus hasardeux.

À eux de saisir l’occasion, dès mardi soir, face aux Hurricanes de la Caroline.

*Propos recueillis par Mikaël Filion