N’en déplaise à plusieurs, la solution pour pallier l’absence de Brendan Gallagher a pour nom Alexander Semin.

Pour l’instant du moins...

Opéré lundi pour soigner des fractures à deux doigts de la main gauche, Gallagher risque de s’absenter pour une période de quatre, cinq, voire même six semaines. Chose certaine, cette absence risque de faire mal au Canadien.

Le petit no 11 du Canadien incarne l’âme et le caractère de cette équipe. Avant de se blesser, il évoluait sur le premier trio, de même que sur le jeu de puissance. C’est sans compter que peu importe si le CH jouait à domicile ou à l’étranger, Gallagher était toujours le même. Le même petit joueur acharné et déterminé faisant rager les opposants et sur lequel Michel Therrien peut toujours compter peu importe les circonstances.

Cela est très important pour un entraîneur, en plus d’être un très bon exemple pour les autres joueurs. On ne peut en avoir vingt pareils dans une équipe.

Ajoutez à cela que Gallagher était le meilleur joueur du Canadien à la position d’ailier droit. Dale Weise fait lui aussi du bon travail, mais derrière ceux-ci, Devante Smith-Pelly, Paul Byron et Semin ont chacun eu droit à leur audition sans trop en maximiser l’opportunité.

Quand une équipe perd un élément comme Gallagher donc, ça finit un jour ou l’autre par s’en ressentir. On l’a constaté récemment lorsque Mike Condon a connu ses premières défaillances de la saison à l’aube du retour de Carey Price.

Reste que pour l’instant, le malheur risque de faire le bonheur des autres. Et si j’étais Michel Therrien, je pencherais d’abord pour Semin. Après que le lancer frappé de Johnny Boychuk eut envoyé Gallagher à l’infirmerie du Centre Bell, Semin a complété la rencontre à la place de ce dernier, à la droite de Max Pacioretty et Tomas Plekanec.

Pour conserver cette position, il devra certainement en offrir davantage à son patron. Il n’en donnera sans doute jamais autant que Gallagher sur le plan de l’intensité, mais reste qu’il peut compenser d’une autre façon, notamment en utilisant son physique avantageux, et surtout, son excellent lancer.

Ne vous trompez pas, Semin va inévitablement ralentir Plekanec et Pacioretty, mais ces derniers sauront sans doute s’adapter à leur nouveau compagnon de trio. Plekanec pourrait, par exemple, foncer davantage au filet, alors que Semin pourrait quant à lui rester en retrait sur une deuxième vague pour mettre à profit son redoutable lancer. Il y a toujours une façon de s’adapter au style de jeu des joueurs avec qui tu évolues. Plekanec et Pacioretty s’adaptaient avec Gallagher, ils vont tâcher de le faire avec Semin.

Demain matin, la solution, c’est donc Alexander Semin. Mais si ça ne fonctionne pas après un match, il pourrait vite dégringoler dans la hiérarchie. Le Canadien pourrait alors combler le vide à l’aide d’une transaction ou en offrant une promotion à un jeune que l’on pourrait découvrir, mais pour le moment, il serait hasardeux de « monter » un joueur et de le mettre aussitôt sous pression au sein d’un premier trio complété par Plekanec et Pacioretty.

L’opportunité devrait donc pour l’instant revenir à Semin, mais si jamais Michael McCarron et Charles Hudon, par exemple, recevaient l’appel tant attendu, ils ont intérêt à monter immédiatement à bord du train quand celui-ci arrive à la gare parce qu’il pourrait bien ne jamais revenir.

Lui-même rappelé la fin de semaine dernière, l’attaquant Sven Andrighetto a jusqu’à maintenant profité de l’occasion se présentant à lui en offrant une belle performance à la droite d’Alex Galchenyuk. Il a amené de l’énergie à cette unité complétée par Lars Eller, mais surtout de la vitesse. Premier sur la rondelle, il s’est de plus montré habile en possession de la rondelle. Un seul match, c’est toutefois bien difficile pour juger s’il a sa place.

Andrighetto a la chance de prouver qu’il peut produire offensivement. S’il progresse bien, qui sait, peut-être qu’on découvrira un ailier droit comme ce fut le cas lors de l’éclosion de Gallagher.