« J’essaierais de régler le problème. Je pense qu’il est encore guérissable ». Voilà l’opinion de Serge Savard par rapport à la situation particulière de P.K. Subban avec le Canadien de Montréal.

L’ancien directeur général et joueur du Canadien était de passage dans l’Antichambre, vendredi, pour la promotion de la tournée de la Série du siècle qui s’arrêtera dans quatre villes canadiennes en septembre. M. Savard a abordé le sujet du défenseur étoile qui doit devenir un meilleur coéquipier.

Serge Savard en 1972Il y a un an, Savard avait reçu un appel révélateur de Subban qui désirait obtenir son avis. La teneur de la discussion s’était résumée à ceci.

« Je lui ai donné certains conseils. Je lui ai dit d’essayer d’être un meilleur joueur d’équipe », a raconté le dirigeant qui demeure fort respecté.

Lors de son récent bilan de la catastrophique saison 2015-16, le directeur général Marc Bergevin a eu à statuer sur la possibilité d’échanger le numéro 76. Tout en défendant Subban, le DG du Tricolore avait rappelé que même Wayne Gretzky avait été échangé laissant croire que personne n’était intouchable.

« Bergevin s’en est bien sorti avec son allusion à Wayne Gretzky.

« Mais j’essaierais de régler le problème. Je pense qu’il est encore guérissable. Ce serait tout un défi de trouver un remplaçant, un joueur comme lui, ça n’arrive pas tous les jours.

« Oui, il fait un paquet d’erreurs, mais essayons de broder autour de ça et inculquer le concept d’équipe le plus possible. Il a de bons côtés alors exploitons cela », a proposé Savard qui ne s’est jamais gêné pour initier de franches discussions avec ses joueurs.

Durant leur discussion, Savard a également témoigné à Subban l’importance de jouer selon le contexte du match. Il lui a rappelé qu’il devait ajuster son jeu selon le pointage et le temps à écouler à la rencontre.

Savard, qui a recommandé l’embauche de Bergevin, a critiqué l’ancienne administration du CH pour son travail avec le défenseur qui a mérité le trophée Norris en 2012-13.

« Dès le départ, on ne l’a pas bien géré. Quand il est arrivé, on voulait toujours le punir quand il faisait quelque chose de pas correct. On l’envoyait dans les gradins et je ne pense pas que c’était une bonne idée », a soulevé Savard. Serge Savard et P.K. Subban

« Même au sein de notre équipe qui a subi seulement huit défaites (1976-77), ce n’est pas tout le monde qui marchait droit, mais on les ramenait du mieux que l’on pouvait », a poursuivi l’homme de 70 ans en faisant allusion à l’influence des autres joueurs dans un vestiaire.

Dans ce sens, Savard croit que le sentiment d’équipe pourrait être renforcé chez le Canadien.

« Quand j’étais directeur général, personne n’avait un boni personnel à son contrat et même pas Guy Lafleur. En séries, tout le monde avait des bonis d’équipe. Tu ne peux pas gagner si le concept d’équipe n’est pas ancré profondément. Je viens d’une organisation qui a mis l’accent là-dessus. Je pense que ça manque au Canadien », a jugé celui qui était surnommé le sénateur.

S’il n’en était pas ainsi, Savard croit que la tâche du nouveau capitaine Max Pacioretty aurait été plus facile.

« Il a été nommé capitaine et on le regardait pour tous les petits problèmes. Quand j’étais en poste, j’allais parfois voir mon équipe pour leur dire ‘si j’ai seulement un leader dans le vestiaire, je suis mal pris, ça m’en prend 20’ », a souligné l’homme d’affaires qui aimerait voir chaque joueur contribuer à sa manière.

Savard a profité de sa présence sur le plateau de l’Antichambre – il était accompagné de Bertrand Raymond, René Pothier, Joe Hardy et l’animateur Stéphane Langdeau – pour souhaiter un prompt rétablissement à Jacques Demers, qu’il ira visiter sous peu.

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