Alors que le camp d’entraînement touche bientôt à sa fin, les amateurs du Canadien de Montréal n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent, leur équipe ayant subi six revers en autant de parties préparatoires. Ils peuvent toutefois se réjouir de la tenue de Jonathan Drouin qui a notamment fait scintiller la lumière rouge à Québec, lors de son retour au jeu.

Celui-ci devrait entamer la saison au centre du trio de Max Pacioretty. Il est notoire que le capitaine de la Sainte-Flanelle est l’un des meilleurs francs-tireurs de la LNH, lui qui a inscrit un grand total de 141 buts ces quatre dernières campagnes. Il a même tenu son club à bout de bras, l’hiver dernier, avec Alexander Radulov, alors que son équipe enchaînait les contre-performances, ce qui mena ultimement au congédiement de Michel Therrien.

Le départ de Radulov pour le Texas a laissé un trou béant à l’attaque chez le Tricolore. Il semble limpide que Drouin est maintenant le joueur désigné par l’état-major pour colmater cette brèche, lui qui devrait amorcer la saison au centre de la première ligne. Indubitablement, le numéro 92 a tous les atouts pour dynamiser la métropole, mais saura-t-il faire oublier le départ de Radulov?

Jonathan Drouin

Drouin et Radulov ont une chose en commun, ils sont tous les deux d’excellents fabricants de jeu. Cela explique les succès du duo Pacioretty-Radulov l’an dernier et l’excitation des partisans quant aux dommages que pourrait infliger le capitaine aux côtés de Drouin. Même que les deux Nord-Américains ne tarissent pas d’éloges l’un à l’égard de l’autre, s’étant même entraînés ensemble lors de la période estivale. Cela laisse présager que la chimie devrait s’opérer assez facilement.

Tant Drouin que Radulov excellent au moment de faire circuler la rondelle en zone offensive, y complétant un nombre impressionnant de passes, ce qui se traduit par de nombreuses chances de marquer. Cependant, le rendement de Drouin fut inférieur à celui de Radulov l’an dernier dans ces deux facettes du jeu.

Est-ce que cela est garant de la prochaine saison? Absolument pas. Ceci veut plutôt dire que Drouin aura la mission de diriger l’attaque du Canadien, ce qui n’est pas rien, surtout que Radulov a exercé ce rôle avec brio. Il a conséquemment de grandes chaussures à remplir.

À Tampa Bay, Drouin n’a jamais été employé de façon régulière avec un joueur du calibre de Pacioretty à égalité numérique et d’autres attaquants tenaient les rennes de l’équipe sous la gouverne de Jon Cooper. Il va de soi que le scénario sera totalement différent à Montréal, ce qui pourrait bien faire gonfler ses statistiques, comme tout est mis en place pour que Drouin connaisse une saison du tonnerre.

Une composante qui caractérisait le jeu de Radulov était son habileté à rejoindre ses coéquipiers devant le filet. À ce chapitre, Drouin ne réalise pas aussi fréquemment cette action, ce qui ne devrait pas se révéler trop dramatique, s’il évolue avec Pacioretty. Celui-ci possède l’un des meilleurs tirs du poignet du circuit Bettman, sa détente étant extrêmement prompte et sa précision chirurgicale. Contrairement à la majorité des joueurs, l’Américain n’a pas besoin de dégainer depuis l’enclave pour tromper les cerbères adverses, même si 76 % des buts aujourd’hui marqués dans la LNH le sont depuis cette zone, comme le tireur y bénéficie d’un angle de tir optimal.

Malgré tout, la patience pourrait être de mise dans le cas de l’éclosion du duo Drouin-Pacioretty. Le 67 est reconnu pour connaître de lents débuts de calendrier, avant de trouver sa vitesse de croisière au milieu du mois de novembre. Pour sa part, Drouin devra s’acclimater à de nouveaux coéquipiers et à un autre système de jeu,  en plus d’être muté au centre, ce qui pourrait requérir une certaine période d’adaptation. En théorie, un duo composé de Drouin et Pacioretty présente tous les éléments pour connaître du succès, mais il y a également beaucoup d’impondérables à prendre en compte. Il faudra simplement laisser le temps à la magie d’opérer, puisque les succès du club risquent d’être fortement dictés par les performances de ce duo.

Bref, il n’y aura pas de quoi s’alarmer si la première ligne du Canadien n’électrise pas la ville dès les premiers balbutiements de la saison. Bien entendu, Montréal respire hockey. La dernière partie jouée fait foi de tout, mais tôt ou tard, le duo Drouin-Pacioretty fera des flammèches, au grand dam des équipes adverses.