Quelle est la responsabilité de Price dans les récents insuccès?
Canadiens lundi, 2 déc. 2019. 07:00 vendredi, 13 déc. 2024. 18:05Affirmer que la fin du mois de novembre 2019 fut compliqué pour le Canadien serait un euphémisme. Cette tendance pourrait se prolonger en ce mois de décembre, surtout que Montréal est parvenu à bousiller une avance en troisième période face aux Bruins hier.
À ses huit dernières sorties, la Sainte-Flanelle n’a arraché aucune victoire et a vu de précieux points au classement général lui glisser entre les mains. Ultimement, cela pourrait faire la différence quant à une participation et une exclusion aux séries éliminatoires.
Lorsqu’un club connait des ratés, l’un des premiers réflexes des partisans est d’identifier des fautifs sur lesquels rejeter les insuccès.
Carey Price est l’athlète naturellement tout désigné pour enregistrer un plaidoyer de culpabilité aux yeux des amateurs, commandant un salaire astronomique, étant régulièrement présenté par les médias ainsi que par l’organisation comme étant le meilleur de sa profession et s’avérant être le dernier rempart de l’équipe sur la patinoire.
Dans quelle mesure Carey Price est-il responsable des récents insuccès du Canadien?
Si le Tricolore aspire à briller, ses meilleurs éléments devront jouer à la hauteur de leur talent. Indéniablement, Carey Price se doit d’être la pierre angulaire de l’équipe et de voler des victoires, fait d’armes qu’il n’a pas su réaliser récemment.
Même que depuis le 19 novembre 2019, le taux d’efficacité global de Carey Price présente une chute drastique de 8 points de pourcentage. Encore plus alarmant, son pourcentage d’arrêts face aux tirs provenant du bas de l’enclave est passé de 86,2 % à 62,8 % depuis ce même intervalle.
Au-delà des statistiques, la mission première d’un portier au hockey est de garder son équipe dans le match, en réalisant les arrêts clés en temps opportun. En ne contrant qu’à peine trois lancer sur cinq provenant du bas de l’enclave, il est impossible d’affirmer que Price a su s’interposer lorsque son club avait le plus besoin de son aide.
Comment expliquer que le taux d’efficacité de Price face aux tirs du bas de l’enclave ait été aussi catastrophique ces dernières semaines? Est-ce lié à un problème avec sa technique?
Au moment d’évaluer la technique d’un cerbère, les données les plus probantes sont celles des retours de lancers. Or, à la lumière de ces statistiques avancées, il ne semble pas que Carey Price doive ses récentes contre-performances à une technique déficiente.
Non seulement le numéro 31 n’accorde pas plus de retours de lancers à l’adversaire, il semble également mieux contrôler le disque lorsqu’il n’est pas en mesure de l’immobiliser. En effet, Price dirige davantage de rondelles dans les coins de patinoire, laissant ainsi beaucoup moins de rondelles libres dans la zone payante.
Alors, si le récent rendement décevant de Carey Price n’est pas attribuable à une défaillance technique, quelle en est la cause?
Depuis que le Canadien de Montréal enchaîne les défaites, il n’a pas forcément accordé un volume de tirs dangereux plus important. Cependant, les occasions de marquer de ses adversaires sont de bien meilleure qualité.
Pour un même intervalle de temps, les adversaires du CH ont cadré 29 % plus de lancers sur réception depuis l’enclave ces dernières semaines. Quant aux tirs provenant du bas de l’enclave, emplacement qui donne présentement de sérieux maux de tête à Price, le nombre de tirs décochés sur réception est en hausse de 143 %.
Il est extrêmement ardu pour un gardien d’arrêter un tir sur réception, alors que le cerbère doit effectuer un déplacement latéral explosif afin de suivre le mouvement du disque et de couvrir l’angle de tir. De même, ces changements de direction soudains compliquent grandement le travail du portier qui a encore moins de temps pour lire le jeu.
Du jour au lendemain, Carey Price ne semble plus capable de faire opérer sa magie, étant maintes fois trompé par des tirs du bas de l’enclave. Il s’avère qu’une proportion plus imposante de ces tirs sont décochés sur réception, ce qui coïncide avec la période pendant laquelle le numéro 31 connait justement une traversée du désert. Ce n’est pas le fruit du hasard.
C’est d’ailleurs à l’aide de deux tirs décochés sur réception depuis le bas de l’enclave que les Bruins ont inscrit deux de leurs trois filets en troisième période, ce qui vient confirmer cette hypothèse.
Certes, Carey Price n’exécute plus les arrêts cruciaux qui font pivoter les parties et il est conséquemment facile de lui jeter le blâme. Cependant, il n’a plus le soutien de ses coéquipiers qui le placent trop régulièrement en grande position de vulnérabilité.
Price se doit assurément de mieux performer pour que le CH ne s’enlise pas davantage, mais il serait complètement fallacieux de clamer que les résultats peu convaincants du club soient seulement imputables à son gardien.
Le travail de cerbère est des plus ingrats. Étant le dernier rempart sur la glace, chacune de ses bévues est relatée au tableau indicateur et tourne en boucle aux bulletins télévisés. Carey Price paie maintenant les frais de cette réalité, alors que sa part de responsabilité dans les insuccès de l’équipe semble être nettement exacerbée.
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