Tout le monde connaît l’expression « La meilleure défensive est une bonne offensive. » Tampa Bay est le parfait exemple. Le Lightning domine le classement général cette saison avec l’une des attaques les plus dangereuses du millénaire. Leur moyenne de 3,9 buts par match est la plus élevée depuis le milieu des années 90.

Pour le Canadien, il semble que le contraire soit vrai. Une défensive agressive, surtout en zone neutre, est l’un de ses meilleurs atouts offensifs. Avec la vitesse qui est plus que jamais présente dans la ligue, être capable de contrôler la zone neutre et de limiter le jeu en transition de l’adversaire est d’une importance capitale.

Les hommes de Claude Julien sont très actifs dans la zone centrale et mettent beaucoup de pression sur les porteurs de rondelle adverses qui tentent de se porter en attaque. Cela permet de causer des revirements et ouvre la porte à des attaques en surnombre. En fait, Montréal est l’une des équipes les plus agressives en zone neutre lorsqu’il n’a pas la rondelle.

Stats avancées - 22 février 2019

Que le porteur de rondelle décide de la garder sur son bâton ou de tenter une passe, un joueur du Canadien est habituellement tout près de lui pour lui compliquer la vie. Lorsque l’on additionne tous les jeux défensifs du graphique ci-haut, le Canadien se classe au deuxième rang.

Et c’est un véritable effort de groupe. Si l’on regarde les meilleurs attaquants de la LNH pour faire ces jeux défensifs en zone neutre relativement au temps de jeu, cinq joueurs du Tricolore se trouvent parmi le top-30 de la ligue : Joel Armia (3e), Paul Byron (9e), Artturi Lehkonen (16e), Tomas Tatar (19e), et Phillip Danault (30e). Seuls les Sharks de San Jose créent plus de revirements en zone neutre par match que le Tricolore.

Faire perdre la rondelle à l’adversaire est une chose, mais il faut ensuite la récupérer et créer des opportunités en contre-attaque pour en profiter. Encore une fois, Montréal se situe parmi l’élite de la ligue dans ce domaine. Les hommes de Claude Julien se situent au 2e rang pour le nombre de rondelles libres récupérées en zone centrale et utilisent ces opportunités pour créer des chances offensives, se situant au 8e rang pour les chances de marquer lors de poussées offensives et au 6e rang pour la quantité d’entrées de zone en surnombre par match.

Un but contre Détroit plus tôt cette saison est un exemple parfait.

Jonathan Ericsson a reçu une passe en zone défensive et semble avoir beaucoup d’espace lorsqu’il se dirige en zone neutre, mais Tomas Tatar arrive rapidement et lui soutire habilement le disque. Quelques secondes plus tard, Brendan Gallagher marque le premier but du match.

Une défensive agressive est un avantage offensif évident, mais les résultats défensifs sont parfois un peu plus mitigés. D’un côté il y a des positifs. Par exemple, le Canadien permet à l’équipe adverse de ne compléter que 63 % de leurs passes d’entrées de zone, bon pour le 8e rang de la ligue. La formation montréalaise force également ses adversaires à dégager la rondelle plus de 40 fois par match, ce qui place le club au 8e rang encore une fois.

Malheureusement, il y a également les côtés négatifs d’une défensive aussi agressive. C’est bien beau quand ça fonctionne, mais une mise en échec ou un harponnage raté peuvent facilement mettre un joueur hors position et offrir un surnombre facile à l'adversaire, quelque chose qui arrive trop souvent. En fait, seuls les Rangers de New York et les Penguins de Pittsburgh font face à plus d’attaques en surnombre par match que le Canadien cette saison, mais le nombre est heureusement à la baisse.

Avant le 1er janvier, le Canadien accordait 6,5 surnombres par match, ce qui le placerait au dernier rang. Depuis la nouvelle année, ce chiffre a chuté à 4,5, ce qui le placerait au 5e rang dans la ligue. Il reste a voir si les joueurs sont capable de maintenir cette performance pour le reste de la saison et pour les séries, mais c’est néanmoins un pas de géant dans la bonne direction.

Avec la chimie qui devient de plus en plus forte et les jeunes joueurs qui deviennent plus matures, le CH semble trouver le bon mélange entre un l’agressivité et le jeu responsable plus la saison avance. C’est un signe encourageant non seulement pour le reste de la saison, mais également pour les années à venir.