Michel Therrien : Se libérer du regard des autres
Canadiens lundi, 19 déc. 2016. 17:29 samedi, 14 déc. 2024. 04:41Se libérer du regard des autres, voilà ce que Michel Therrien a dû faire lors de la dernière semaine, après cet incident avec son gardien vedette Carey Price.
« Avoir la capacité d’être soi-même dans l’adversité et de faire ce qu’on sait faire, indépendamment du jugement des autres. Tout ça, sans être toujours à la recherche de l’approbation dans le regard des autres ». Voilà ce que Therrien devait se dire.
À lire également
Il va sans dire que le jeudi 15 décembre dernier, en raison d’un certain historique (incident entre Patrick Roy et Mario Tremblay en décembre 1995), plusieurs ont pensé à tort ou à raison qu’ils étaient en train de revivre l’épisode qui a tant ébranlé les colonnes du temple du Forum de Montréal à l’époque.
Cela étant dit, le retrait de Carey Price lors du match face aux Sharks de San Jose n’aura laissé personne indifférent. On l’a bien vu à la suite des différents commentaires des médias et partisans.
Que l’on apprécie ou pas Therrien de par son style ou son profil d’entraîneur, ou même la personnalité qu’il dégage pour certains, il reste néanmoins que ce dernier a su faire preuve d’audace. Non seulement d’audace, mais également de leadership, et il a peut-être même pris le risque de marier l’eau et le feu en prenant cette décision.
Therrien savait qu’il s’exposait surtout à de fortes réactions de la planète hockey en retirant du match l’un des meilleurs gardiens de but professionnels au monde.
Du même coup, le fait de penser un seul instant que différents scénarios n’avaient pas été envisagés et mis sur la table lors de la première intermission par les hommes de hockey de l’organisation serait faire preuve d’une certaine méconnaissance du milieu.
Pour certains observateurs de la scène, l’entraîneur-chef du Canadien aurait dû prendre une décision autre que celle préconisée. Or, dans les faits, Therrien, peu importe l’action à poser, se retrouvait malheureusement dans une situation sans issue face à la critique potentielle et surtout dans une situation où il n'était pas en mesure de gagner.
On peut s’avancer et prétendre que Therrien aurait dû retirer Price au « bon moment » en raison de cette contre-performance généralisée de la part de ses propres coéquipiers. Or, il faudrait aussi se poser la question : Y a-t-il vraiment un bon moment pour retirer un joueur d’exception?
L'expérience qu'il a acquise en dirigeant des joueurs de premier plan, notamment avec les Penguins, aura très bien servi Therrien dans la situation actuelle.
En évitant d’une certaine façon de croiser le regard de son gardien étoile à sa sortie de la patinoire et pour ne pas mettre inutilement de l’huile sur le feu, l’entraîneur-chef du CH aura su faire preuve d’une grande sagesse. Il a évité tous les commentaires qui auraient pu prendre une proportion hors de contrôle par la suite, dans cette jungle médiatique que représente Montréal.
Pour Carey Price, son esprit de compétiteur, sa fierté d’être l’un des meilleurs de sa profession, sa réaction et son regard envers son propre banc (joueurs et entraîneurs), à mes yeux, n'aura pas été un geste égoïste, mais plutôt le geste d’un leader.
Rappelons que Price avait été un témoin privilégié de l’abandon de ses coéquipiers envers Al Montaya lors de la débandade de 10-0 face aux Blue Jackets de Columbus le 4 novembre dernier.
En disputant une 2e partie en moins de 24 heures et avec la qualité de la performance d’ « équipe » offerte face aux Capitals de Washington, le Canadien aura été fort possiblement trouvé le meilleur des remèdes pour faire taire toute cette histoire.
On aura ainsi rapidement refermé le couvercle de la marmite en pleine ébullition et c’est ce qu’il fallait faire, car malheureusement à Montréal il y a très peu de place à l’erreur.
Derick Brassard : là où le mot « adaptabilité » prend tout son sens!
Soyons francs, Derick Brassard a connu un départ brouillon (six buts, huit passes; 14 points), et ce pour un ensemble de facteurs. Nouvel environnement, nouveaux coéquipiers, nouveau système et approche totalement différente de la part de l’entraîneur Guy Boucher par rapport à Alain Vigneault.
Or, reconnu pour ses habilités offensives et son instinct de marqueur, lentement, mais sûrement, le Hullois d’origine, donne certaines indications que des jours meilleurs semblent se pointer à l’horizon. Brassard, dans la fleur de l’âge, a quand même obtenu une production de 27 buts et 31 passes en 2015-2016 avec les Blueshirts.
Le joueur de centre se trouve maintenant dans un système de jeu et des structures davantage orientés sur l’aspect défensif, assez compréhensible en raison des insuccès de la dernière année chez la formation ottavienne.
Après quelques semaines plus difficiles, le mot « adaptabilité » semble finalement tirer à sa fin pour celui qui se doit de retrouver son identité première, soit celle d’un joueur offensif de premier plan. Brassard doit faire la différence dans les grands moments lorsqu’il y a enjeu, ce qui n’était pas le cas depuis le début de la saison, peut-être en raison d’une certaine retenue offensive et une volonté de trop bien faire.
J’ai l’impression que la cassure entre son ancienne formation (Rangers de New York), et celle pour laquelle il évolue maintenant a été beaucoup plus difficile que prévu.
Après trois mois d’activités, Brassard semble maintenant beaucoup plus présent de corps et d’esprit dans son nouvel environnement, qui est complètement à l’opposé du marché que New York peut représenter pour un athlète professionnel.
Un mini-deuil jugé normal dans les circonstances, et ce même pour les professionnels, qui force les athlètes à s’adapter aux changements et à tout simplement passer à autre chose.
Les Sénateurs ont fait preuve d’une grande confiance envers celui-ci lors de la transaction, et l’acquisition de Brassard avait pour but de rendre les Sénateurs meilleurs à court terme. Tout ça, dans l’optique de retrouver un niveau de respectabilité instantané avec comme objectif ultime de participer aux prochaines séries éliminatoires.
Brassard se rapproche maintenant d’un juste milieu et il semble de plus en plus être en contrôle de la situation. Rendu à ce stade-ci de sa carrière et avec son statut, Brassard a maintenant la responsabilité de rendre les joueurs autour de lui meilleurs.
Réalité difficile pour Marc-André Fleury!
Difficile de s’associer aux difficultés et à l’adversité auxquels fait face actuellement Marc-André Fleury, chez les Penguins de Pittsburgh. Blessure, compétition à l’interne, obligation de résultat dans une division des plus compétitives, ne sont que quelques exemples de la situation actuelle.
Une situation qui fait en sorte que plusieurs amateurs et hommes de hockey pensent que l’avenir de celui-ci pourrait se jouer ailleurs. Il s’agit d’un scénario fort probable, mais qui pose tout de même une sérieuse réflexion pour ceux qui auraient intention d’en faire l’acquisition.
Fort d’une entente contractuelle de 5,75 millions de dollars par saison jusqu’en 2018-2019, Fleury sait très bien que son contrat pourrait représenter non seulement un obstacle, mais ce pourrait être le talon d’Achille de Jim Rutherford lors du moment venu.
À moins d’accepter du pelletage de salaire d’un futur partenaire de danse, ce qui n’est pas nécessairement chose facile pour les champions en titre de la Coupe Stanley, en raison de leur masse salariale qui est à son plus haut niveau et qui laisse très peu de marge de manœuvre dans le contexte actuel.
Tout cela, c’est sans avoir la certitude pour l’éventuel preneur que le vétéran Fleury sera en mesure de retrouver son plein potentiel. Il ne faudrait pas se surprendre de voir les décideurs des Penguins attendre le prochain repêchage d’expansion pour remédier à une situation fragile et qui risque de s’envenimer dans un avenir plus que rapproché.
À suivre!