MONTRÉAL – Pour une troisième année consécutive, le Canadien devait organiser un camp d’évaluation en Europe. C’est dans de telles circonstances, au printemps 2018, que l’organisation montréalaise avait été charmée par Alexander Romanov. 

Comme les règles de la LNH le stipulent, le Canadien ne pouvait pas inviter des joueurs qui ont participé au camp d'évaluation (combine) de la LNH.  Ça n’a pas empêché le Tricolore d’effectuer de belles découvertes et Trevor Timmins avoue que ça le déçoit de renoncer à cette initiative en raison du contexte de la COVID-19. 

ContentId(3.1365611):Forum du 5 à 7 : Alexander Romanov à Montréal l'an prochain? (Canadiens)
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« Ça nous enlève une partie de notre avantage sur d’autres organisations. On l’avait fait depuis deux ans et on pouvait récolter plus d’informations. Ça permet aussi de passer plus de temps avec les joueurs pour voir leur niveau de compétition et comment ils se comportent avec les autres. Je pense à Romanov. Il nous a épatés avec sa personnalité, son niveau de compétition, certains de ses tests physiques et il était aussi un joueur d’équipe en encourageant les autres. On devra se fier davantage sur nos dépisteurs de ces régions », a décrit Timmins dans une conférence téléphonique organisée par le Canadien. 

Même si ça ne revient plus à Timmins d’influencer le développement de Romanov, il s’informe des progrès du défenseur russe. Étrangement, le gaucher a été moins utilisé cette année – 90 secondes de moins par match en moyenne – dans la KHL par le CSKA de Moscou. 

« Je crois que tout le monde là-bas savait qu’Alexander ferait sans doute le saut dans la LNH la saison suivante. Ainsi, ils n’étaient pas pour l’utiliser à outrance, c’est mon opinion personnelle », a lancé Timmins en se permettant de blaguer qu’il devrait probablement surveiller ses propos car la conversation était peut-être écoutée par des Russes. 

Si Timmins a laissé planer peu de doutes quant à la suite des choses pour le choix de deuxième ronde, il laissera les décisions finales à Claude Julien pour la campagne 2020-2021. Ça ne l’empêche pas d’être particulièrement attaché à ce joueur. 

« Il est tellement énergique et souriant. Sa personnalité ressemble beaucoup à celle de (Brendan) Gallagher. On lui souhaite le meilleur et on espère qu’il aidera notre club à atteindre le prochain niveau. »

Enfin un choix élevé investi dans la LHJMQ ?

D’après plusieurs classements, dont celui de notre expert Stéphane Leroux, jusqu’à six joueurs de la LHJMQ méritent d’être sélectionnés en première ronde. Pour l’instant, le Canadien dispose de 14 choix (dont 1 en 1re ronde et 3 en 2e ronde) pour ce repêchage. Impossible de ne pas se dire que le moment serait opportun pour investir un choix de haut niveau sur un espoir de la LHJMQ. Il faut remonter à 2013 pour retracer un choix du CH dans la LHJMQ en première ou deuxième ronde et il s’agissait du gardien Zachary Fucale. 

ContentId(3.1365557):Forum du 5 à 7 : évaluation de Trevor Timmins (Canadiens)
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Sans trop vouloir s’avancer, Timmins a donné son avis sur la cuvée du circuit Courteau. 

« C’est impressionnant, c’est une bonne année pour la LHJMQ dans le top-31 de l’Amérique du Nord selon ce qui a été identifié par la Centrale de recrutement de la LNH. Pour être honnête, j’espère qu’ils ne seront pas tous choisis en première ronde puisqu’on a un seul choix de première ronde jusqu’ici. Il y a de bons espoirs dans la LHJMQ cette année et ce serait excitant pour nous et nos partisans d’en sélectionner. Il faudra attendre notre tour et se croiser les doigts pour leur disponibilité », a-t-il prononcé. 

Dans ce bassin de qualité de la LHJMQ, deux joueurs, Hendrix Lapierre et Justin Barron, ont été freinés par les blessures cette saison. On a voulu obtenir l’avis de Timmins sur cette situation qui complique la décision des équipes à leur endroit. 

« Je crois que ça affectera plus Lapierre puisqu’on a vu Barron pendant une saison de plus, on a une vision plus claire de lui. Pour Lapierre, il y aura un risque surtout en raison de ses blessures. C’est un espoir de haut niveau avec un grand potentiel, mais il y a un risque si cette blessure l’affectera dans sa carrière. C’est là qu’on doit aussi se fier sur les opinions des médecins », a exprimé Timmins qui ne pourra probablement pas attendre au 39e rang, le deuxième droit de parole du CH, pour choisir Lapierre. 

En ce qui concerne le rang du CH en première ronde, c’est la loterie qui confirmera le tout. Présentement, c’est le huitième choix qui reviendrait à Timmins et Marc Bergevin. Une sélection dans le top-10 devrait permettre de minimiser les risques alors que Timmins décèle de bons espoirs. 

Mais le repêchage devrait réserver quelques surprises. Ce serait étonnant que le Canadien se contente de sélectionner 14 joueurs. 

« Quatorze choix, ça nous donne plus de munitions pour sélectionner les joueurs qu’on aime ou pour procéder à des transactions pour choisir plus haut. On peut même reculer. Tout dépend de la gestion du repêchage selon ce qui se produit. Dans les dernières années, on n’avait pas autant cette possibilité. C’est une bonne chose d’avoir plus d’options », a convenu Timmins. 

Lors des deux dernières années, c’est une évidence que le Canadien a fait le plein de centres et de défenseurs gauchers. À moyen terme, ces carences devraient être mieux comblées et on peut ajouter que Cayden Primeau viendra éventuellement épauler Carey Price pour solutionner un autre problème. Par conséquent, le CH a moins de besoins criants à des positions spécifiques.  

« Je ne crois pas que notre philosophie changera, mais si on regarde notre banque d’espoirs, je considère qu’on a plus de profondeur aux différentes positions », a répondu le dirigeant expérimenté. 

À ce sujet, plusieurs experts ont classé les organisations de la LNH selon leur banque d’espoirs et le Canadien se retrouve près du sommet plus souvent qu’autrement. Par contre, Timmins n’échappe guère aux critiques pour ses choix de première ronde alors qu’il a peiné à frapper des coups de circuit. 
 
« Si j’observe notre formation, on a comblé des besoins dans les dernières années. On a disposé de plus de choix en première, deuxième et même troisième rondes que par le passé. Mais on doit avoir de la patience pour laisser ces joueurs se développer. Je l’ai déjà dit, ça prend de trois à cinq ans pour qu’un joueur s’établisse. Un bon exemple, c’est Phillip Danault », a maintenu Timmins. 

Puisque le haut du classement regorge d’attaquants, ce serait étonnant que le Canadien arrête son choix sur un défenseur en première ronde. Cela dit, outre le trio de tête d’Alexis Lafrenière, Tim Stutzle et Quinton Byfield, les attaquants imposants se font rares. Personne ne mesure six pieds ou plus parmi Cole Perfetti, Marco Rossi, Lucas Raymond, Lapierre, Connor Zary et Alexander Holtz.

« On va choisir celui avec le plus de potentiel. Je comprends que tu voudrais que je dise que notre équipe est trop petite et qu’on a besoin de joueurs plus imposants, mais on choisit des joueurs selon leurs atouts », a conclu Timmins en réponse à un confrère.