On dit souvent que dans le monde du sport, il n’y a pas de place pour les sentiments. Chez le Canadien de Montréal, disons que la situation contractuelle de Phillip Danault, sans qu’elle soit encore trop inquiétante, fait de plus en plus jaser.

 

Sans connaitre tous les tenants et les aboutissants de la négociation contractuelle des derniers mois entre le clan Danault et le CH, l’expression « tout ce qui traîne se salit» résume bien la situation.

 

Des chiffres lancés à gauche et à droite dans les dernières semaines – par qui, et pourquoi? – laissent place à plusieurs spéculations et discussions ouvertes.

 

Qui a tort? Qui a raison? À qui la faute? Est-ce la faute à ceux qui ont surévalué le marché des derniers mois dans le contexte actuel (où la colonne des dépenses dépasse largement la colonne des revenus)? Chose certaine, plusieurs joueurs l’ont constaté à leurs dépens dans les derniers mois en acceptant des contrats à court terme.

 

Plusieurs ont évoqué publiquement que le contrat du Gatinois Jean-Gabriel Pageau (six ans et 30 millions $) devait servir de cadre de référence pour le prochain contrat de Danault.

 

Rappelons que ce contrat, signé en février 2020, en avait surpris plusieurs dans le cercle de la Ligue nationale de hockey, tant par la durée que le montant alloué. Sans rien enlever à la valeur ajoutée que Jean-Gabriel Pageau apporte à une équipe, par son niveau de compétitivité, sa combativité et sa résilience, disons que cette entente avait aussi fait jaser.

 

D’autant plus que Pageau croyait demeurer un joueur des Sénateurs à vie quelques heures avant la transaction avec les Islanders. Ce dernier était prêt à signer une entente à long terme à Ottawa, et ce, moins lucrative que celle présentée quelques jours plus tard Lou Lamoriello, qui n’a jamais été reconnu pour avoir les poches profondes lors de négociations contractuelles.

 

Pour en revenir à Danault, plus le temps avance, plus le cycle du doute risque de s’installer et d’habiter dans son espace de 25 centimètres, ce qui risque alors d’affecter de plus en plus le principal concerné. L’anxiété pourrait devenir un facteur important dans la qualité du jeu de Danault. Concrètement, il pourrait se retrouver à vouloir précipiter les choses inutilement dans le feu de l’action, un peu comme ça a été le cas samedi soir dernier face aux Flames de Calgary.

 

Le trop grand désir de vouloir bien faire pourrait éventuellement nuire à l’attaquant de 27 ans, tout comme le fait de faire preuve inconsciemment d’un certain niveau d’individualisme dans certaines prises de décision.
 

Contrairement à Pageau, qui a su profiter d’un « timing » parfait pour signer son nouveau pacte en février dernier, Danault ne bénéficie pas nécessairement de cette même fenêtre.

 

En contrepartie, Danault a évolué dans un rôle de premier niveau chez la Sainte-Flanelle au cours des trois dernières saisons. En occupant un peu plus de trois millions sur la masse salariale de l’équipe, si on se fie à sa contribution et son importance au sein de l’équipe, on peut dire qu’il a représenté toute une aubaine pour Montréal jusqu’ici.

 

Bref, il n’y a pas de solution miracle. Deux choses risquent de se produire, soit chacune des deux parties va mettre de l’eau dans son vin pour en arriver à une entente, soit Danault va se retrouver sous d’autres cieux, lui qui ne possède aucune clause de non-mouvement. C’est un pensez-y-bien dans le contexte actuel du Canadien, qui démontre les signes d’une formation où le moment présent n’a jamais été aussi important.

 

Or, il ne faut pas non plus oublier que Danault est un joueur québécois et un féroce compétiteur, qui en a donné beaucoup au CH au cours des dernières années. À seulement 27 ans, il lui reste encore beaucoup de bon hockey à offrir, surtout si on se fie à ce que fait Patrice Bergeron avec les Bruins de Boston, et ce, malgré ses 35 ans – et qu’on compare souvent Danault à Bergeron. La notion de la profondeur dans la ligne de centre a toujours représenté un facteur non négligable pour les équipes aspirantes à la Coupe Stanley.

 

Des hommes de hockey qui ont la couenne dure!
 

Revenons dans le temps pour quelques instants. Rappelez-vous la situation à Montréal il y a un an, presque jour pour jour. Rares sont ceux qui ne souhaitaient pas un coup de vadrouille au 2e étage chez le Canadien de Montréal, alors que l’équipe accumulait les défaites et ne faisait preuve d’aucune constance.

 

Aujourd’hui, est-ce que le temps est en train de donner raison aux décideurs – dont Geoff Molson – qui ont su faire preuve d’un certain niveau de patience dans des moments de haute chaleur? À en juger par l’excellent début de saison du CH, la réponse est probablement oui.

 

En procédant à plusieurs mises sous contrat et transactions, à la recherche de profondeur, et avec un peu de chance, le CH s’est tout de même donné le moyen de ses propres ambitions, et ce, même si on est encore très loin de la coupe aux lèvres.

 

Marc BergevinMême si cela fait partie du métier et qu’il en est plus que conscient, disons que Marc Bergevin a vécu plusieurs moments difficiles dans les dernières années et que les nuits ont probablement été courtes par moment.

 

Aujourd’hui, malgré un très court échantillon de quelques semaines, le DG du Canadien a de quoi être très satisfait de la formation qu’il a mis sur pied.  Certains diront qu’il a enfin su donner les munitions requises à son entraineur-chef pour connaître du succès.

 

Même si les hommes de hockey ont la couenne dure, et qu’ils ont vu neiger, parions que le fait de voir leur équipe performer de la sorte a de quoi de très satisfaisant.

 

Sans lui donner l’absolution sur certaines décisions du passé, Bergevin a dû prendre plusieurs décisions difficiles au cours des dernières années, mais le fait d’avoir opté pour la stabilité derrière le banc semble de plus en plus lui donner raison.

 

Or, il ne faut pas oublier que Bergevin n’est pas seul. Il profite d’une belle équipe autour de lui, particulièrement au niveau du personnel d’entraineurs. Un mélange d’entraineurs expérimentés et d’entraineurs de la nouvelle génération (Dominique Ducharme et Joël Bouchard).

 

Il faut particulièrement souligner l’excellent travail de Bouchard dans la Ligue américaine, lui qui se doit de préparer adéquatement le futur du Canadien, autant par les rappels à court terme que la relève à moyen terme. Bref, le CH semble finalement bien nanti tant sur la patinoire que derrière le banc.

 

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