PHILADELPHIE - Marc Bergevin se considère privilégié de miser sur Trevor Timmins pour mener la barque quant à l’importante étape du repêchage et cet atout permet au directeur général du Canadien de s’attarder à plusieurs autres dossiers importants de son organisation.  

Contrairement à l’an dernier en raison du conflit de travail dans la LNH, Bergevin n’a pas eu le loisir de suivre de près le hockey amateur et il accordera donc beaucoup de pouvoir à Timmins et ses alliés pour tenter d’identifier les perles rares disponibles dans le repêchage 2014 qui est réputé comme moins garni que les précédents.  

Même s’il n’a pu épier attentivement les espoirs qui seront sélectionnés vendredi et samedi, Bergevin s’assure toujours de récolter une information primordiale sur ces athlètes.

« C’est difficile pour moi, car je ne vois pas ces joueurs autant que Trevor et son équipe. Mais je considère que c’est facile de déceler du caractère chez un jeune. Parfois, c’est moins présent à cet âge, mais il y a toujours une façon de le savoir », a déclaré l’ancien défenseur.

Le DG du Tricolore a révélé ces informations jeudi lors d’un point de presse dans un hôtel du centre-ville de Philadelphie. Étant donné que la planète hockey est réunie dans cette ville de la Pennsylvanie, Bergevin a pu utiliser ses qualités sociales pour discuter avec plusieurs intervenants intéressants.

En effet, Bergevin a confirmé, sans ajouter de détails, qu’il avait procédé à une rencontre avec Don Meehan, l’agent de P.K. Subban, qui recherche un imposant contrat.

« Oui, on a eu des discussions », a révélé le fin renard.

Souvent cachotier dans ses stratégies, le dirigeant du Canadien a admis qu’il avait eu « toutes sortes de discussions » récemment et il avait déjà confirmé qu’il n’hésiterait pas à modifier son rang de repêchage en première ronde (26e sélection) si une occasion en valait la peine.  

« Ce sont des discussions qui avancent un peu, mais généralement les dossiers se règlent sur le plancher du repêchage », a-t-il précisé.  

Il faut dire que l’ajout du règlement qui permet aux 30 équipes de la LNH de sonder le terrain avec tous les joueurs qui pourraient accéder à l’autonomie change complètement la donne.  

« C’est nouveau, beaucoup d’agents sont présents au repêchage donc ça permet d’avoir plusieurs discussions, mais rien n’est réglé avant le 1er juillet donc ça peut tomber à l’eau. Ça permet surtout aux joueurs d’en apprendre sur nos plans au niveau hockey », a dévoilé Bergevin.

Durant cette période détendue de questions, Bergevin a aussi confirmé ce qui avait coulé sur la sphère médiatique. Ainsi, Thomas Vanek, Douglas Murray et Georges Parros ne recevront pas d’offres du Canadien. Cependant, il évalue toujours les possibilités de ramener les vétérans Brian Gionta, Mike Weaver et Francis Bouillon.

Quant à l’aventure avec Vanek plus précisément, le directeur général a soutenu qu’il ne percevait pas cette liaison de courte durée comme une déception.

« Quand on a fait l’échange, notre priorité était de faire les séries et je crois qu’il nous a aidés à accomplir cela. Le prix à payer était un joueur qu’on n’aurait probablement pas ramené avec l’équipe. C’est un très bon joueur, mais avec notre situation sur le plafond salarial, on ne peut pas se permettre de le retenir donc on va de l’avant sans lui et si j’avais à le refaire, je le referais », a-t-il affirmé sans vouloir dénigrer l’Autrichien.

En renonçant aux services de Vanek, le Tricolore est sans doute à la recherche de munitions offensives. Justement, une multitude de gros canons se retrouvent au cœur de rumeurs incluant Jason Spezza et Joe Thornton par exemple.

Sans associer ces noms d’envergure à son club, Bergevin confirme que le marché est abondant.

« Il y a beaucoup, beaucoup de discussions, mais on ne sait pas à quel point ça va se concrétiser », a mentionné celui qui s’informe sûrement des nombreuses possibilités.

Pas de presse pour remplacer Gallant

Cette rencontre a également permis de sonder l’opinion de Bergevin par rapport à d’autres dossiers d’actualité. D’abord, le dirigeant au sens de l’humour aiguisé s’est réjoui pour Gerard Gallant qui a accepté le poste d’entraîneur des Panthers de la Floride et il a précisé que ce dossier n’était pas urgent sur sa liste.

« Ça ne presse pas, on ne recommence pas avant le mois de septembre. On fera une liste (d’adjoints potentiels) avec Michel et on regardera cela de près. Il sera difficile à remplacer avec ce qu’il amenait à notre équipe, mais on lui souhaite bonne chance; c’est le poste qu’il recherchait », a commenté Bergevin en précisant qu’il regardera à l’interne avant d’élargir les recherches à l’extérieur de l’organisation.

C’était aussi la première fois que Bergevin commentait la nouvelle entente de trois saisons accordée au vétéran Andrei Markov.

« (Quand un athlète veut rester à Montréal) Ça fait une énorme différence. Dans son cas, c’était un souhait véritable et il l’a prouvé. Andrei ne parle pas beaucoup, mais je peux vous assurer qu’il a longuement discuté avec moi cette journée-là. Mais on ne veut pas le changer, on l’aime comme il est et il s’exprime par son jeu », a-t-il raconté en riant.

Bergevin est évidemment conscient de l’historique des blessures de Markov, mais il a rappelé qu’il avait maintenu la santé depuis deux ans et que son éthique de travail était irréprochable.  

En terminant, le dirigeant de 48 ans a abordé la question des hommes forts. Si l’essai avec Parros s’est avéré un échec retentissant, Bergevin n’écarte pas la possibilité d’embaucher un autre colosse qui sait se défendre avec ses poings.

« C’est une possibilité sauf qu’il n’y a rien de certain dans ce sens. C’est encore une réalité de la LNH,  mais on compte sur des joueurs de caractère qui peuvent répondre quand des situations se produisent », a-t-il conclu sans s’engager.