En perdant 4-0 contre les Maple Leafs à Toronto, le Canadien a confirmé son élimination de la course aux séries. Depuis le temps qu’on l’attendait, cette confirmation n’est en fait qu’une banale formalité.

 

Je sais : le Canadien en gagnant ses dix derniers matchs de la saison pourrait « gonfler » à 84 sa récolte de points pour la saison. Et ces 84 points laissent croire que le Tricolore pourrait coiffer au fil les équipes qui le devancent en ce moment pourvu, bien sûr, que ces équipes perdent tous les matchs. La réalité est toutefois différente. En tenant compte de l’ensemble des matchs encore à disputer pour les équipes toujours dans la course – pour chaque perdant, il y a un gagnant – les férus de statistiques du site spécialisé Sportsclubstats.com ont établi que les chances du Tricolore sont maintenant nulles.

 

Voilà!

 

En plus de confirmer leur élimination, les joueurs du Canadien ont établi quatre records de médiocrité au Air Canada Centre hier.

 

Ils ont encaissé un jeu blanc pour la 11e fois de la saison aggravant ainsi un record établi dans la défaite de 5-0 aux mains des Panthers de la Floride le 8 mars dernier…

 

Non seulement les 11 blanchissages représentent un record, mais le 7e encaissé sur la route à Toronto samedi l’est lui aussi…

 

Parlant de la route, une route qui a été bien inhospitalière cette année, le Canadien y a encaissé samedi sa 23e défaite en temps réglementaire (9-23-4) établissant du coup un record de médiocrité qui devrait s’empirer d’ici la fin du calendrier avec deux visites à Pittsburgh et une autre à Toronto où le Tricolore mettra fin à sa saison de misère le 7 avril. On va accorder des chances de victoire au Canadien à Buffalo et Detroit…

 

ContentId(3.1267272):LNH : Canadiens 0 - Maple Leafs 4 (hockey)
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Comme si tout cela n’était pas déjà assez lourd à porter, Charlie Lindgren a été lapidé de 26 tirs en période médiane samedi. Vous me voyez sans doute venir comme un train : oui il s’agit d’un autre record négatif pour le Tricolore qui n’avait encore jamais été aussi généreux au cours d’une seule et même période depuis son entrée dans la LNH.

 

C’est ça qui est ça…

 

Le seul moment de réjouissance pour le Canadien à Toronto samedi a été le défilé de mode auquel ont pris part Gallagher, Petry, De La Rose et Lehkonen qui portaient le col roulé aux couleurs du Canadien en guise d’hommage à leur ancien coéquipier Tomas Plekanec qu’ils croisaient pour la première fois depuis la transaction qui l’a fait passer aux Maple Leafs le 25 février dernier.

 

Mes observations associées au match 72 :

 

  1. Charlie Lindgren s’accroche
  2. Michael McCarron mine ses chances
  3. La franchise de Charles Hudon

 

Chiffre du match : 39,4 % - Artturi Lehkonen (7) et Alex Galchenyuk (6) ont obtenu 39,4 % des tirs cadrés du Canadien (13 sur 33) et 26,1 % des tirs décochés par le Tricolore (18 sur 69). C’est bien pour les deux joueurs concernés, mais beaucoup moins pour les autres…

 

Charlie Lindgren s’accroche

 

Après s’être montré très – trop! – généreux en accordant 19 buts à ses quatre derniers matchs, Charlie Lindgren s’est bien repris à Toronto samedi.

 

Vrai qu’il a accordé quatre buts. Vrai aussi qu’une fois encore, ses adversaires l’ont déjoué dans les lucarnes autant du côté de sa mitaine que de son bouclier.

 

Mais en dépit des quatre buts, Lindgren représente le seul point positif du Canadien dans le cadre de ce match tout à l’avantage des Leafs.

 

ContentId(3.1267277):Canadiens : « Charlie a tenu son bout » - Claude Julien
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La technique de Lindgren est loin d’être à point. Gardien athlétique, il se sort lui-même souvent de position avec des glissades trop accentuées qui le laissent tout aussi souvent hors d’équilibre devant son but. Et sa mitaine sert bien plus souvent à faire dévier des rondelles qu’à les capter.

 

À Toronto samedi, Lindgren a dû compter seulement sur ses déplacements athlétiques, voire approximatifs, et à la chance qui lui a souri à plusieurs occasions tant son équipe l’a abandonné devant son filet.

 

« C’est une honte qu’il ait encaissé quatre buts, car ces buts ne reflètent pas la qualité du travail colossal qu’il a accompli ce soir en multipliant les arrêts difficiles comme il l’a fait », a d’ailleurs convenu Brendan Gallagher après la rencontre.

 

Bien que Lindgren ait prétendu que ses coéquipiers lui avaient facilité la tâche – il y a des limites à vouloir être fin – la réalité est bien différente. Lindgren a été abandonné. Point à la ligne.

 

ContentId(3.1267276):Lindgren, le point positif malgré la défaite
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Les Leafs se sont rendus au filet de Lindgren à leur guise. De fait, les défenseurs du Canadien se sont bien plus assurés de lui compliquer le travail en lui voilant la vue qu’en dégageant le devant du filet où ils ont enduré la présence des adversaires toute la soirée.

 

Même Tomas Plekanec a gagné une bataille aux dépens de Noah Juulsen. Il faut le faire. Plekanec est ensuite tombé sur Lindgren ce qui a entraîné l’annulation pour cause d’obstruction d’un but marqué dans les secondes suivantes.

 

« Je suis satisfait de la façon dont je me suis battu devant mon filet ce soir », a finalement admis Charlie Lindgren dans un commentaire beaucoup plus fidèle à la réalité que celui vantant les mérites de ses coéquipiers.

 

Cette prestation de Lindgren était attendue. Elle était aussi nécessaire. Car avec la tenue sans faille ou presque d’Antti Niemi depuis son acquisition et ses récentes lacunes, Lindgren était en train d’ouvrir toute grande la porte au poste d’adjoint de Carey Price l’an prochain.

 

Remarquez qu’elle a peut-être toujours été ouverte.

 

Mais en se battant et débattant comme il l’a fait samedi devant son filet, Lindgren s’est ramené dans la course à ce poste d’adjoint. Une course qui se poursuivra en septembre prochain lors du camp d’entraînement et surtout lors des matchs préparatoires qui suivront.

 

Michael McCarron mine ses chances

 

Alors que tous les partisans débattent depuis jeudi de ses chances de profiter ou de gaspiller sa « dernière » chance de prouver qu’il pourra bel et bien faire le saut dans la grande ligue un jour, Michael McCarron a joué sans la moindre urgence à Toronto samedi.

 

ContentId(3.1267279):Antichambre : McCarron ne démontre rien de bon!
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On s’attendait à ce qu’il mange les bandes. À ce qu’il patine. À ce qu’il applique de la pression sur les adversaires pour témoigner qu’il avait amélioré son coup de patin et qu’il avait compris ce qui lui permettrait de faire le saut dans la LNH et y rester.

 

On attend encore.

 

McCarron n’a pas joué beaucoup effectuant 17 présences totalisant 11 :39. Mais de la façon dont il a joué, Claude Julien n’avait aucune raison de lui offrir plus de temps d’utilisation.

 

Pour un gars qui joue son avenir à Montréal, peut-être même dans la LNH, le plus gros joueur sur la patinoire du Air Canada Centre hier soir a aussi été le plus petit.

 

Et ça, c’est inexcusable quand ton avenir déjà plus qu’incertain est directement lié à l’énergie, à la conviction et à la détermination que tu dois afficher sur la glace.

 

De prospect au centre d’un des trois premiers trios du Canadien, Michael McCarron est devenu un candidat à se développer peut-être un jour en Brian Boyle.

 

On se demande maintenant s’il pourra simplement assumer un rôle de réserviste dans la LNH…

 

À le voir perdu comme il l’était en zone défensive, en retard comme il l’était sur ses tentatives de mise en échec – ne vous demandez pas pourquoi il écope autant de pénalité, c’est parce qu’au lieu de frapper ses adversaires il les accroche en arrivant trop tard pour les frapper – et incapable de lire le jeu pour éviter de se compromettre, il semble clair que l’avenir de McCarron dans la LNH soit sérieusement compromis…

 

La franchise de Charles Hudon

 

Charles Hudon joue du hockey beaucoup moins dynamique depuis quelques matchs. Sa lourde chute contre la bande qui l’a laissé avec un genou amoché le 10 mars dernier n’aide certainement pas sa cause. Tout comme l’impact genou contre genou encaissé mardi lors de la visite des Stars de Dallas au Centre Bell.

 

ContentId(3.1267280):Canadiens : « Notre effort était aucunement suffisant » - Charles Hudon
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« Je ne suis pas à 100 % depuis un bon bout de temps », a reconnu Hudon lorsque ma collègue Chantal Machabée lui a posé une question sur son état de santé après la défaite aux mains des Leafs.

 

Mais Hudon ne s’est pas servi de cette (ces) blessure pour excuser son jeu dont la qualité s’étiole et celui de ses compagnons de trio – Nikita Scherbak et Logan Shaw qui n’ont pas connu un fort match eux non plus à Toronto. « Je suis le principal responsable des insuccès de mon trio. Je ne joue pas bien. Je ne prends pas de bonnes décisions et je dois améliorer toutes les facettes de mon jeu à commencer par le jeu dans mon territoire. »

 

Charles Hudon travaille sans relâche. Il a une bonne vision. Il a de bonnes mains. Il le prouve en lisant bien le jeu et en distribuant de bonnes passes. Il est aussi en mesure de s’offrir des percées au filet.

 

Mais pour réussir à mettre toutes ses qualités en valeur, Hudon doit être en mesure de patiner avec vitesse. Il doit surtout être explosif dans ses départs et ses reprises en zone neutre ou en zone offensive afin de s’offrir l’espace et le temps nécessaire pour lire le jeu, prendre la bonne décision, et bien l’exécuter.

 

Depuis quelques matchs, Hudon n’affiche plus cette explosion nécessaire pour l’aider à se distinguer. D’où la difficulté de réaliser les bons jeux. D’où la baisse de production – deux passes à ses sept derniers matchs – remarquée après sa séquence de quatre matchs de suite avec au moins un point (1 but, trois passes).

 

La cascade de blessures n’aide pas la cause de Hudon et de plusieurs de ses coéquipiers qui doivent remplir des rôles plus importants qu’ils ne le devraient. Hudon comme plusieurs autres se retrouve dans des situations de leaders alors qu’ils devraient assumer des rôles de soutien.

 

Tout cela est vrai. Et cela explique les déboires en séries des dernières semaines et le fait que le club s’effondre dès que l’adversaire prend le contrôle de la partie et s’assure de ne pas le laisser filer. On l’a vu après l’éveil des Penguins jeudi au Centre Bell. On l’a vu en deuxième période du match de samedi à Toronto.

 

Mais cette situation permet de voir à quel point tous ces joueurs sont en mesure de se dresser devant les défis au lieu de se laisser impressionner et ultimement écraser.

 

Hudon prouve depuis le début de la saison et encore aujourd’hui qu’il fait bien davantage partie des solutions aux ennuis du Canadien qu’aux nombreux problèmes qui minent cette équipe.

 

Mais Hudon a besoin de toute sa vitesse pour pouvoir mettre en valeur sa fougue et son talent. En ce moment, cette vitesse est compromise.

 

Peut-être vaudrait-il mieux le reposer.

 

Remarquez qu’il n’y a plus vraiment de joueurs capables de venir en renfort…

 

« Charlie mérite mieux »