BROSSARD - Mis sous contrat en mai dernier, Tim Bozon se sent véritablement comme un membre de la famille chez le Canadien. Le jeune attaquant européen passe d'ailleurs l'été à Montréal afin de s'entraîner en vue de son retour dans les rangs juniors dans l'ouest canadien, la saison prochaine.

«Je suis ici depuis le 5 juin et je vais rester jusqu'au 20 août, a révélé Bozon, vendredi, au camp de perfectionnement du Tricolore à Brossard.

«J'ai discuté de la possibilité avec Martin (Lapointe, responsable du développement des joueurs) et j'ai pris la décision. Ma prochaine saison, la troisième dans les juniors, en sera une très importante pour moi. Je veux me donner les moyens de m'améliorer, de devenir un homme.»

Bozon, âgé de 19 ans, vit seul en appartement et il doit se cuisiner des plats pour la première fois.

«Ça va, mais ma technique n'est pas au point», a-t-il lancé, en montrant une brûlure qu'il arbore sur un avant-bras.

Choix de troisième tour (64e au total) au repêchage de 2012, Bozon a pris du galon au cours de la dernière année.

«Je ne suis plus le petit européen timide qui s'est présenté ici l'an dernier, a-t-il souligné. J'ai grandi un peu, mais j'ai surtout pris du muscle, une dizaine de livres au total. Je suis plus fort et plus confiant.»

Bozon avait dans sa mire de décrocher un contrat dès 2013 en connaissant une saison du tonnerre dans l'uniforme des Blazers de Kamloops, sa deuxième dans la Ligue de l'Ouest. L'ailier gauche, qui mesure six pieds un pouce et qui pèse 192 livres, a livré la marchandise avec une récolte de 36 buts et de 91 points en 69 matchs, bonne pour le neuvième rang des marqueurs de la ligue.

«Je voulais faire parler de moi, c'était mon objectif, a-t-il confié. Je savais que le Canadien m'appréciait et je voulais décrocher un contrat après un an. Maintenant que c'est fait, ça enlève de la pression. Je pourrai me concentrer sur ma progression et moins me soucier de mon total de buts.»

Bozon dit avoir peaufiné son jeu dans les trois zones, principalement son positionnement en territoire défensif.

«J'ai aussi amélioré mon coup de patin et mon implication plysique. Le Canadien sait que j'ai des qualités offensives. Je dois travailler sur mes lacunes.»

Avec un contrat en poche, il pourra le faire l'esprit tranquille à sa troisième saison à Kamloops. Il sera un des vétérans de l'équipe, ses compagnons de trio Colin Smith et J.C. Lipon la saison dernière faisant le saut dans les rangs professionnels.

«Je veux être davantage un leader, aider les jeunes. Je veux prouver que je peux être le meneur d'une équipe, faire les choses par moi-même. Mon objectif sera de faire taire les mauvaises langues par rapport à ça.»

Les Blazers ne seront plus dirigés par le Québécois Guy Charron, qui demeure associé à l'équipe à titre de conseiller. L'adjoint de Charron, Dave Hunchak, se retrouve à la barre.

«Guy Charron m'appréciait bien, il m'a beaucoup aidé. Il était dur avec moi, ce n'était pas toujours agréable, nous avons eu de bons et de moins bons moments ensemble. Il était dur parce qu'il croyait en moi et qu'il trouvait que je n'en faisais pas suffisamment. Il avait raison. Je le réalise maintenant.»

Bozon s'est frotté à des hommes ce printemps en prenant part au dernier Championnat du monde, comme porte-étendard de l'équipe de France. Son père Philippe a été le premier Français qui a joué dans la LNH dans les années 1980, dans l'uniforme des Blues de Saint Louis.

À sa deuxième présence au camp du Canadien, en septembre, il souhaitera avoir la chance de disputer un match préparatoire.