« Un autre moment magique » pour Brandon Gignac
MONTRÉAL – Richard Gignac peut faire de la place sur la tablette. Son fiston lui amènera bientôt une autre rondelle pour sa collection. Il en aura maintenant trois, chacune associée à une date marquante de la carrière de son héritier.
25 septembre 2013 : premier but dans la LHJMQ avec les Cataractes de Shawinigan.
21 octobre 2017 : premier but dans la Ligue américaine avec les Devils de Binghamton.
13 février 2024 : premier but dans la Ligue nationale avec le Canadien de Montréal.
Les trois objets auront la même taille, mais vous comprendrez qu'ils n'auront pas la même valeur sentimentale dans la famille.
« C'était un autre moment magique, disait Brandon Gignac, encore sur son nuage après la victoire du Canadien contre les Ducks d'Anaheim. Ça s'accumule ces temps-ci, mais c'était un des beaux, celui-là. »
Tout feu tout flamme cette saison avec le Rocket de Laval, Gignac a vu sa saison prendre une tangente inattendue au début du mois de février quand l'organisation du Canadien lui a présenté un contrat de la Ligue nationale. Il y a eu le premier match au Centre Bell, la première victoire... Mardi, tout ça est devenu encore un peu plus tangible.
« C'était un but pour moi, n'a pas caché le joueur de 26 ans. Des fois, quand tu joues dans la Ligue nationale et que tu ne réussis pas à marquer un but, ça vient te chercher pour le reste de ta vie. Tu veux avoir ce moment-là pour toi. »
Martin St. Louis a abondé dans le même sens.
« C'est spécial. Marquer ton premier but dans la Ligue nationale, personne ne peut t'enlever ça. Tu es dans les livres pour le restant de tes jours. C'est un moment extraordinaire pour un joueur de hockey. Le faire à la maison, au Centre Bell, ça rend ça encore plus spécial. »
Gignac n'obstinera pas son entraîneur là-dessus. Même si l'issue du match était coulée dans le béton quand il a touché la cible, la foule montréalaise a bruyamment réagi à son but. Ce n'était toutefois qu'un aperçu de la vague d'amour qui allait le frapper une fois revenu au banc, quand son visage est apparu à l'écran géant.
Pour un petit mardi soir de février, à la fin d'un match entre deux des pires clubs de leur association respective, il y avait du bruit en s'il-vous-plaît.
« J'avais plein de frissons au banc », a d'abord commenté Gignac. « C'était malade. Je ne sais pas quoi dire, honnêtement. C'était fou. »
« Cet endroit n'arrêtera jamais de m'épater, a dit Cayden Primeau. On se serait presque crus en séries. »
Le hasard a voulu que Primeau soit devant le filet du Canadien pour ce moment spécial. Gignac et lui ont partagé le même vestiaire pendant deux saisons à Laval avant de finalement se retrouver à la même adresse dans la LNH.
« Ça fait un petit bout qu'on se suit, Gig et moi, a commenté Primeau, qui célébrait quant à lui son premier jeu blanc dans la LNH. C'est un gars super, je l'ai vu travailler si fort. Ça me fait plaisir de le voir être récompensé. Je suis super content pour lui. »