TAMPA, Floride – Brandon Prust a admis ses torts mardi, réalisant qu’il était allé trop loin en dévoilant les détails d’un échange acerbe qu’il avait eu avec l’arbitre Brad Watson pendant le deuxième match de la série opposant le Canadien au Lightning de Tampa Bay.

« J’ai placé l’équipe dans une mauvaise position et je regrette ce que j’ai dit. Si je pouvais retourner dans le temps et effacer tout ça, je le ferais, mais c’est impossible. Je dois maintenant vivre avec et me concentrer sur ce qui nous attend », a exprimé le robuste attaquant après le premier entraînement au domicile du Lightning.

Dimanche, après la cuisante défaite de 6-2 qui enfonçait son équipe dans un déficit de 0-2 dans la série, Prust avait déballé son sac et révélé la nature de termes injurieux que Watson avait lancés à son endroit avant de lui décerner une double pénalité mineure en première période.

Deux jours plus tard, Prust s’est dit conscient qu’il avait enfreint une règle non écrite en étalant sur la place publique des propos tenus dans le feu de l’action.

« Je m’excuse pour tout, je m’excuse à Brad, a insisté Prust, qui avait terminé la rencontre avec 31 minutes de pénalité. S’il y a quelqu’un qui devrait savoir mieux que quiconque que ce qui se passe sur la glace doit y rester, c’est bien moi. Après le match, je n’étais pas moi-même. Je fumais, j’étais hors de moi. Si c’était à refaire, je crois que je n’accorderais tout simplement pas d’entrevue. »

« Je dois apprendre à mieux gérer mes émotions, a confessé le numéro 8. En agissant comme je l’ai fait, je ne rends service à personne. En tout cas, je n’aide certainement pas ma cause personnelle ni celle de l’équipe. »

Au moment de faire face aux journalistes, Prust ne s’était pas encore entretenu avec les autorités de la Ligue nationale quant aux éventuelles conséquences de son geste, mais s’attendait à devoir le faire avant la fin de la journée. Il était déjà de notoriété publique qu’il ne ferait pas l’objet d’une suspension.

Prust a finalement reçu une amende de 5000 $ de la part de la LNH en fin de journée.

Michel Therrien a affirmé que son bouillant ailier avait fait « la chose à faire » en présentant ses excuses.

« Brandon Prust, c’est une bonne personne. C’est un gars qui veut gagner. La défaite lui fait mal et il a parlé sous le coup de l’émotion », a défendu l’entraîneur du Canadien qui, la veille, avait condamné l’envolée de son poulain tout en affirmant que le dossier serait réglé à l’interne.

Mardi, Prust s’est entraîné sur un trio régulier en compagnie de Brian Flynn et Pierre-Alexandre Parenteau. Therrien s’est dit convaincu que son homme fort ne laisserait pas les récents événements affecter son rendement.

« Brandon connaît d’excellentes séries, il est l’un de nos meilleurs joueurs. Il crée des chances de marquer, joue avec beaucoup de chien et je ne m’attends à rien de différent de sa part », anticipait le coach en vue du troisième match.

« Brandon est mon coéquipier et je le respecte énormément. Il dissimule très mal ses émotions et ce n’était probablement pas son meilleur coup de dire tout ce qu’il a dit, mais je sais qu’il le regrette sincèrement et je crois qu’il saura bien rebondir », prévoit Dale Weise.

« On sait qu’on peut compter sur lui et il peut assurément compter sur nous, a affirmé Max Pacioretty au sujet de son voisin de casier dans le vestiaire du Canadien. On ne veut pas qu’il change quoi que ce soit à son jeu. Personne n’aime perdre deux matchs de suite à domicile en séries et Brandon est un gars émotif, mais je sais qu’il saura mettre toute cette histoire de côté et qu’il continuera à jouer de la même manière qu’il le fait depuis le début des séries. »

Surveillance accrue?

Le Canadien pourrait patiner sur une glace très mince mercredi soir au Amalie Arena. Les confrères de Watson n’ont probablement pas apprécié de voir la réputation d’un des leurs ainsi souillée et si Prust peut compter sur le support de ses coéquipiers, est-il déraisonnable de penser que la solidarité qui unit les officiels risque de rendre son équipe vulnérable, ou à tout le moins l’assujettir à une surveillance accrue?

« Je n’ai pas la moindre trace d’inquiétude par rapport à ça. Je ne vois pas comment ça pourrait être un facteur, que ce soit d’un côté ou de l’autre », a déclaré Pacioretty. « Nous sommes tous des professionnels. Ce qui s’est passé ne changera rien à notre façon de travailler et je crois que ce sera la même chose pour eux. »

Weise, qui voit dans toute cette histoire les ravages d’une tempête dans un verre d’eau, croit lui aussi en la bonne foi des hommes zébrés.

« Ça fait 20 ans que je regarde le hockey et je dirais que 99 % du temps, le gars qui se dirige vers le banc des punitions dit quelque chose à l’arbitre. Et sans que personne ne le sache, il se dit souvent des choses regrettables qui ne devraient pas être dites. Mais les arbitres ne sont pas rancuniers. J’ai moi-même dépassé les bornes plus souvent qu’à mon tour, mais on finit toujours par se revoir en enterrer la hache de guerre. Je suis convaincu que ça se terminera de la même façon. »

« Les arbitres se doivent d’être professionnels. C’est comme ça que je vois ça », s’est contenté de répondre Therrien quand un collègue a soulevé la possibilité que ses joueurs fassent désormais l’objet d’un excès de zèle de la part des officiels.

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