BROSSARD – Au lendemain d’une performance de 42 arrêts qui a permis au Canadien de reprendre le boulot avec une victoire de 3-2 face aux Stars de Dallas, Carey Price a obtenu congé d’entraînement mercredi à Brossard, un privilège dont personne n’aurait osé contredire le bien-fondé.

Devant l’espace habituellement occupé par le gardien étoile, les entraîneurs adjoints Clément Jodoin et Dan Lacroix avaient plutôt attaché une planche peinte à l’effigie d’un cerbère laissant des ouvertures aux quatre coins du filet.

« Il a eu une pratique difficile. Je crois qu’il ne s’est pas jeté une seule fois sur ses jambières », blaguait Max Pacioretty au terme de la séance. Ce n’est pas très amusant de lancer sur une imitation, mais je crois que Carey méritait un peu de repos. »

Que Price soit considéré comme le principal responsable du résultat positif obtenu la veille n’a rien de nouveau. Mais le numéro un du Canadien a beaucoup de pain sur la planche dernièrement. Il a fait face à au moins 36 tirs dans quatre de ses cinq derniers départs. En janvier, l’équipe adverse a été limitée à moins de 30 tirs pour seulement deux de ses sorties.

Depuis le début de l’année 2015, le Canadien concède en moyenne 32,1 lancers par match, le septième plus haut total à travers la LNH.

« On dirait que dès qu’une facette de notre jeu s’améliore, une autre se met à traîner de la patte », constatait Pacioretty, faisant référence au récent réveil de l’avantage numérique, qui vient de produire dans trois matchs consécutifs pour la première fois de la saison.

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« Lors des deux derniers matchs, on est sorti de notre système. Aujourd’hui, on a travaillé sur notre jeu en zone neutre. Après cinq jours sans toucher à la glace, il faut revenir à la base », a commenté Michel Therrien.

« Il faut essayer de donner moins de temps et d’espace à l’adversaire en zone neutre lorsqu’il tente d’entrer dans notre territoire avec le contrôle de la rondelle. Et le plus de temps qu’on passera en zone adverse, mois Carey aura de travail », calculait logiquement David Desharnais.

« Il n’y a pas un aspect en particulier qu’on doit améliorer. On doit mieux jouer pendant 60 minutes. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’on gagne malgré tout en ce moment », note Pacioretty, qui touche un bon point. Le Canadien, malgré sa générosité, a gagné quatre de ses cinq derniers matchs.

« Je pense que c’est l’une de nos forces, en quelque sorte. On gagne même si on n’est pas à notre mieux », approuve Lars Eller.

Eller : Therrien veut des résultats

Eller ne semblait pas dans son assiette mercredi matin. Le Danois semble mal supporter le poids de son manque de productivité, lui qui n’a pas trouvé le fond du filet à ses dix derniers matchs.

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En fait, Eller n’a réussi que trois buts en 24 matchs depuis qu’il a marqué dans trois matchs consécutifs à la mi-novembre.

« Ça pourrait être mieux. Je dois être meilleur, élever le niveau de mon jeu. C’est pas mal tout ce qu’il y a à dire », a sèchement laissé tomber le grand Danois mercredi.

Le trio qu’Eller complète avec Jiri Sekac et Brandon Prust démontre souvent de belles choses, mais Therrien admet qu’il s’attend à plus.

« Éventuellement, ça prend des résultats. Même si ce trio a des chances de marquer, on veut voir des résultats en bout de ligne et ils en sont conscients. J’ai eu une bonne discussion avec Lars au cours des derniers jours. En tant que joueur de centre, c’est l’une de ses responsabilités de s’assurer que son trio contribue non seulement défensivement, mais offensivement. »

Un défi de taille

La série de succès du Canadien sera mise à l’épreuve jeudi alors qu’il fera un aller-retour à New York pour y affronter les Rangers.

Le Madison Square Garden est inhospitalier au Tricolore depuis un an. C’est bien sûr là que sa saison a pris fin le printemps dernier en finale de l’Association Est. Puis à son retour sur la scène de crime, en novembre, il y a subi une dégelée de 5-0.

« Ça n’avait pas été un grand soir! », s’est souvenu Therrien avec le sourire.

Price risque d’être encore fort occupé. Les Rangers n’ont subi que quatre défaites à leurs 20 derniers matchs et sont l’une des équipes qui dirigent le plus de rondelles sur les filets adverses depuis un mois.

« Même hier, dans leur défaite contre les Islanders, ils ont réussi plus de 40 lancers, faisait remarquer Therrien. C’est une équipe qui joue très bien. Le défi va être de taille. »

« C’est une équipe rapide, similaire à la nôtre. Ils aiment épuiser l’adversaire avec un échec-avant insistant. C’est toujours un plaisir d’être impliqué dans des matchs du genre. J’ai hâte », anticipe Pacioretty.

Trios à l’entraînement mercredi :

Pacioretty-Plekanec-Weise
Galchenyuk-Desharnais-Gallagher
Sekac-Eller-Prust
Bournival-Malhotra-Thomas/Dumont

Markov-Subban
Beaulieu-Gonchar
Emelin-Gilbert
Weaver

Tokarski