MONTRÉAL – Un minimum de réalisme laissait présager une période d’adaptation à traverser pour le Canadien en début de saison en raison des blessures, des changements à la formation et du retour sur terre après le long parcours éliminatoire. Mais il fallait être pessimiste pour prévoir une infime récolte de trois buts en trois matchs.

Voilà pourtant la réalité de laquelle le Canadien doit se dépêtrer rapidement. 

Dominique Ducharme aurait pu discourir longuement sur le sujet, mais il a résumé sa pensée en quelques mots pour expliquer cette production décevante. 

« Il faut être plus dynamiques offensivement. On l’a été en troisième période, mais on doit être plus constants. Ça prend aussi plus de présences au filet. Il y a eu des situations en deuxième période où des gars attendaient que des joueurs se rendent devant le gardien adverse pour décocher un tir. On se faisait tasser trop facilement donc il faut être plus combatifs dans cet aspect. D’un autre côté, comme c’est le cas pour tous les marqueurs, ça devient une question confiance. Je pense à (Tyler) Toffoli, (Nick) Suzuki, (Cole) Caufield. Ça prend un but et ils partent sur une lancée. Les rondelles vont commencer à entrer et la confiance va revenir », a exposé Ducharme qui était plus satisfait de cette sortie contre les Rangers. 

En les nommant, Ducharme ne voulait surtout pas imposer davantage de pression sur les jeunes épaules de Suzuki et Caufield. Ce n’est que la vérité, une grande partie de l’attaque du Tricolore doit passer par eux. 

« On a fait un meilleur travail pour imposer de la pression en zone offensive, mais on doit encore mieux faire pour produire de l’attaque et aider l’équipe à gagner. On doit trouver une manière de marquer », a réagi Suzuki à propos de son rendement et celui de son allié. 

Ducharme a l’intention de discuter avec les deux athlètes pour éviter qu’ils tombent dans ce piège de regarder trop loin.  

« Peut-être un peu, je vais prendre du temps pour leur parler. C’est facile de dire ‘Contrôle ce que tu peux’. Mais quand t’as la rondelle, tu y penses. Cela dit, tu peux compter avec une rondelle qui frappe ton équipement. Il faut simplifier les choses comme en se rapprochant du filet », a précisé Ducharme.  

Aux yeux de Suzuki, le Canadien est à son meilleur quand l’échec-avant est très efficace afin de créer des revirements et marquer sans tarder. Le numéro 14 a admis qu’il s’en voulait d’avoir raté quelques remises vers Caufield à proximité du filet des Rangers. 

Cela dit, on a vu le Canadien être victime d’un excès de générosité à quelques occasions. Des passes qui méritaient plutôt de créer des tirs menaçants. 

Sur une note positive, Jonathan Drouin a constaté une évolution de la protection de la zone neutre. 

« Ils devaient aller chercher la rondelle dans le fond. On ne voyait pas de 102 contre 1 comme à Buffalo. C’était mieux, on a joué le match comme on voulait, mais on a écopé de trop de punitions. Ils ont des joueurs avec du talent, ils vont finir par marquer », a déclaré Drouin. 

Mais, au final, personne dans une équipe sportive professionnelle ne parvient à prendre son café, bien calmement, le dimanche matin en se disant que la saison n’est vieille que de trois matchs. 

« On ne veut jamais commencer une saison 0-3. C’est un peu difficile de se dire que ça ne fait que trois matchs, on veut obtenir notre première victoire », a témoigné Drouin.  

Une portion d'identité à retrouver ? 

L’hypothèse que le Canadien doive retrouver une partie de son identité a été évoquée en lien avec les changements à l’effectif. Cédric Paquette et Drouin n’ont pas contredit cette possibilité. 

« C’est une adaptation, on a beaucoup de nouveaux joueurs dans club, on va continuer de travailler là-dessus », a commenté Paquette qui juge avoir connu son meilleur match avec Mathieu Perreault et Artturi Lehkonen.  

« C’est sûr, c’est un look différent. Il y a une période un peu d’adaptation, on a de nouveaux joueurs et de nouveaux meneurs. C’est plate d’être 0-3, mais on a joué deux bons matchs sur trois et surtout celui-ci. Ça revient à d’autres gars d’assumer la charge, tu ne peux pas remplacer Shea Weber et Carey Price, mais plusieurs joueurs peuvent se partager le tout », a exposé Drouin. 

Pour Ducharme, ce serait d’aller un peu trop loin pour l'instant. 

« Je n’ai pas grand-chose à dire contre notre match à cinq contre cinq. Leur deuxième but provient de la chute d’un joueur et des autres qui réagissent mal. On était mieux placés et plus rapides à tuer le jeu, c’était plus dans notre identité. On a subi deux défaites de 2-1 et on ajoute leur but dans un filet désert. On va faire tourner ces matchs de notre côté en rehaussant notre jeu dans toutes les facettes », a répondu Ducharme. 

Terminons avec une citation qui résume bien les émotions vécues par plusieurs joueurs du Canadien avant la rencontre. 

« J’avais des frissons tout au long de la cérémonie. L’ambiance au début, c’était incroyable. J’ai rêvé à ça longtemps dans ma vie, c’était vraiment spécial pour moi de faire partie de ce match », a conclu Paquette.