Un gros point, mais le CH méritait mieux
Sean Monahan a joué de chance lorsqu'Adin Hill lui a remis la rondelle en plein milieu de l'enclave pour lui offrir un but facile marquée en désavantage numérique.
Un but qui permettait de niveler les chances 1-1 dans un match qui, jusque-là, était dominé par les Golden Knights de Vegas.
C'est toutefois loin d'être par chance que le Canadien de Montréal a soutiré un point aux champions en titre de la coupe Stanley au terme d'un revers de 3-2 encaissé en tirs de barrage.
Très loin même.
Car après le but offert à Monahan par le gardien des Golden Knights, c'est le Canadien qui a dicté l'allure du match. Totalement!
Ça n'a pas empêché les Golden Knights de reprendre les devants en fin de deuxième. C'est vrai!
Mais lorsque William Carrier a déjoué Samuel Montembeault, il l'a fait sur le deuxième tir seulement de son équipe alors que les Knights comptaient six patineurs sur la patinoire en raison d'une pénalité à retardement aux dépens du Canadien. Le premier, obtenu 15 min 9 s après le début de l'engagement, ne pouvait être considéré comme une bonne occasion de marquer. Rien à voir avec le poteau frappé par Paul Cotter, l'auteur du premier but de la rencontre.
Les 10 tirs du Tricolore contre les deux petits des Knights illustrent d'ailleurs très bien l'allure de ce deuxième engagement.
En troisième, le Canadien a encore été le meilleur des deux clubs sur la patinoire. Le fait qu'il ait triplé le nombre de tirs de ses rivaux – 17 tirs contre 6, sans oublier un 18e décoché par Alex Newhook qui a frappé le poteau – reflète là encore l'allure de cette période.
N'eût été la tenue du gardien Hill qui a très bien racheté sa bévue qui a permis à Monahan d'inscrire son cinquième de la saison, le Canadien aurait complété une troisième remontée gagnante consécutive. Une remontée victorieuse qu'il aurait pleinement méritée tant le Canadien a bien joué en troisième.
Martin St-Louis a obtenu un effort soutenu de son équipe. Loin d'être intimidés par les champions en titre, loin d'être étourdis par le bruit des machines à sous et les paillettes clinquantes dans les gradins, les joueurs du Canadien ont gardé leurs adversaires sur les talons.
Ils n'ont pas été en mesure de marquer sur les deux attaques massives obtenues en troisième, mais ces deux supériorités numériques ont permis d'imposer de la pression sur la défensive des Knights. Après la deuxième attaque à cinq, les Knights semblaient toujours se défendre à quatre contre cinq tant la pression imposée par le CH était soutenue. Par moment, cette pression semblait même étouffante pour les champions qui tentaient de prolonger à dix leur série de matchs sans défaite en temps réglementaire (8-0-1).
Le but, finalement marqué par Nick Suzuki en fin de période pour propulser le match en prolongation, on le sentait venir depuis un bon moment.
Le Canadien en aurait ajouté un autre qu'on n'aurait pas été très surpris tant le petit club venu de Montréal avait le dessus sur la grosse équipe qui trône sur la « Strip » à Las Vegas.
Bonne fête Montembeault!
S'il est vrai que Hill a gardé son club à flot au cours des trois périodes de temps réglementaire – surtout les 35 dernières minutes – Montembeault a gardé les espoirs de victoire bien réels une fois en prolongation et en séance de tirs de barrage.
Même que le gardien québécois s'est offert des arrêts sensationnels en prolongation. L'un face à Jack Eichel sur un tir de pénalité – il a été accroché par Suzuki au terme d'une échappée – un autre aux dépens d'Alex Pietrangelo à qui il a volé un but certain avec une glissade désespérée sur sa droite.
À défaut de signer une victoire pour auréoler son 27e anniversaire de naissance, Montembeault a quand même pu tirer du positif du cadeau pas évident que lui a offert son entraîneur-chef en l'envoyant dans la mêlée contre la meilleure équipe de la LNH.
Cela dit, la performance de Montembeault en prolongation lui permet de maintenir sa place dans la course (amicale) qui l'oppose à Jake Allen dans le but d'obtenir le titre de numéro un devant la cage du Tricolore.
Avec les récentes performances solides de Jake Allen et celle convaincante de lundi soir, St-Louis aura l'embarras du choix jeudi, en Arizona, où le Canadien fera escale avant de compléter son voyage de trois matchs, samedi, à Saint Louis.
Et je ne fais pas référence ici au fait que Cayden Primeau attend son tour dans l'ombre des deux autres.
Et de 300 pour Suzuki...
Choix de première ronde (13e sélection) des Golden Knights en 2017, Suzuki a atteint, lundi soir, le plateau des 300 matchs dans la LNH. Un beau hasard de disputer ce match là où le capitaine du Canadien jouerait sans l'ombre d'un doute s'il n'avait pas été sacrifié par les Knights dans le cadre d'une transaction qui leur avait permis de faire l'acquisition de Max Pacioretty.
Guhle omniprésent
Kaiden Guhle a démontré encore lundi à quel point le Canadien est une meilleure équipe lorsqu'il est en uniforme. Et pas seulement en défensive. Car si le jeune défenseur a été grandement efficace autour de Montembeault, il s'est aussi signalé avec plusieurs percées en zone ennemie. Guhle a fait avorter des relances offensives des Knights avec des incursions bien calculées qui lui ont permis de harponner des rondelles. On l'a aussi vu se rendre au filet adverse pour appuyer les attaquants. En prolongation, c'est lui qui épaulait le duo Suzuki-Cole Caufield. Exclu de la feuille de pointage après les deux passes récoltées, samedi, sans la victoire de 4-3 en tirs de barrage contre les Jets de Winnipeg, Guhle a été le joueur le plus occupé du CH avec 28 présences totalisant 26 min 8 s d'utilisation. Seul Pietrangelo (29 présences, 26 min 50 s d'utilisation) a passé plus de temps sur la patinoire que Guhle, lundi soir, au T-Mobile Arena.
Monahan impérial
Monahan continue de maximiser son rendement dans les missions qui lui sont confiées au sein des unités spéciales. Après avoir marqué trois buts lors d'attaques massives et un autre en désavantage numérique, le vétéran joueur de centre a marqué son cinquième en neuf matchs jusqu'ici cette saison alors que le Tricolore écoulait une pénalité écopée par Juraj Slafkovsky en début de période médiane. Monahan a aussi été chirurgicale aux cercles des mises en jeu avec 19 duels gagnés sur les 23 qu'il a disputés (83 %). Monahan avec ses 101 mises en jeu gagnées sur les 167 déposées devant lui s'est hissé au sein du groupe sélect de centres affichant une efficacité de plus de 60 %.