Un manque de talent et d'exécution chez le CH
Canadiens mercredi, 13 janv. 2016. 11:30 jeudi, 12 déc. 2024. 19:55Il y a une fine ligne entre une victoire et une défaite dans la LNH. Ce ne sont pas toutes les victoires qui sont méritées, comme toutes les défaites ne sont pas nécessairement attribuables à de mauvaises performances. Parfois, une équipe peut être dominée pour les chances de marquer et ressortir victorieuse. À l’opposé, une équipe peut dominer son adversaire pour le temps en possession de la rondelle et les chances de marquer avant de laisser filer la victoire entre ses doigts.
Tenter d’identifier un facteur précis expliquant qu’une équipe ait perdu un match en particulier, c’est s’aventurer sur un terrain glissant. Cet exercice force alors une personne à rédiger une hypothèse correspondant au résultat. Cependant, comme mentionné préalablement, cette hypothèse formulée n’explique pas toujours les résultats obtenus.
Le meilleur moyen de réaliser cet exercice est d’analyser comment une formation joue tout en observant les tendances de cette équipe et ses plus récents résultats. Une défaite ne fournira pas nécessairement l’explication des prochains insuccès, mais une série de défaites peut être l’indice qu’il y a une tendance.
Lors du dernier mois, dans plusieurs facettes de son jeu, le Canadien de Montréal ne joue plus à la hauteur des chiffres qu’il a su maintenir plus tôt cette saison. Le taux de revirements défensifs commis par Montréal a grimpé en flèche lors de cette période. De plus, Montréal a connu des baisses importantes pour le temps passé en possession de la rondelle, les chances de marquer générées, les tirs décochés depuis l’enclave atteignant le filet, les passes complétées dans l’enclave, le taux de réussite de dégagements tentés depuis son territoire défensif et le pourcentage d’arrêts de ses gardiens. Alors que le leadership, le désir de gagner des joueurs du CH et le roman-savon à savoir qui dévisage qui dans le vestiaire ont fait la une des manchettes, certains semblent oublier que c’est l’exécution qui permet de remporter des parties de hockey.
Chances de marquer
Montréal a généré moins de chances de marquer à égalité numérique lors du dernier mois. Le Canadien a en effet généré en moyenne 14,8 chances de marquer par rencontre jusqu’au 12 décembre, mais cette moyenne fut inférieure lors du dernier mois. Le graphique ci-dessous illustre oùproviennent les tentatives de tir du CH en zone offensive, en pourcentage. L’arc bleu indique la distance moyenne d’oùun tir est normalement décoché par le Tricolore. En d’autres mots, la moitié des tirs décochés par Montréal provenaient de l’intérieur de l’arc bleu alors que l’autre moitié provenait de l’extérieur. Le chiffre en bleu correspond au pourcentage de tirs décochés depuis l’intérieur de l’arc bleu atteignant le filet alors que le chiffre en jaune correspond au pourcentage de tirs résultant en buts (taux de conversion de tirs en buts).
Jusqu’au 12 décembre :
Jusqu’au 12 décembre, 13,7 % des tentatives de tir de Montréal provenaient du bas de l’enclave. Depuis cette date, seulement 12,7 % des tirs du CH proviennent de cette même zone.
Bien que cette différence de pourcentage puisse paraître minime, il est primordial de se rappeler que 49,2 % de tous les buts marqués dans la LNH avaient pour origine un tir décoché depuis le bas de l’enclave, le gardien moyen de la LNH arrêtant seulement 75,4 % de ces lancers.
Ainsi, toute baisse du nombre de tentatives de tir depuis le bas de l’enclave aura assurément des répercussions sur la production offensive d’une équipe.
D’autre part, l’arc bleu délimitant d’où proviennent généralement les tentatives de tir du CH s’est légèrement éloigné du filet lors du dernier mois.
Pourcentage de tentatives de tir atteignant le filet
Alors que les graphiques ci-haut portaient sur les tentatives de tirs, il est important de noter que moins de tirs du Canadien provenant des zones dangereuses touchent la ciblent. Autrement dit, un plus grand pourcentage de chances de marquer générées par Montréal est enrayé par l’adversaire ou manque simplement la cible.
Jusqu’au 12 décembre :
Après le 12 décembre :
Les graphiques ci-haut illustrent que Montréal touche la cible 2,4 % moins souvent au moment de décocher des tirs depuis le bas de l’enclave depuis le 12 décembre. Ces mêmes graphiques nous indiquent également que de tous les tirs décochés par le Tricolore, c’est moins de 8,6 % de ceux-ci qui atteignent le filet adverse tout en étant décochés depuis l’enclave.
Comme mentionné plus tôt, Montréal a produit 0,8 tir de moins depuis l’enclave par rencontre au cours du dernier mois. En combinant cela avec les ennuis du CH à toucher la cible depuis l’enclave, cela résulte en une perte nette de deux lancers au filet depuis l’enclave par partie.
Encore une fois, ceci peut ne pas sembler énorme, mais il est important de savoir que ces deux mêmes tirs ont 20 % de chance de résulter en un but alors que les tirs décochés depuis l’extérieur de l’enclave ont pour leur part 3,8 % de chance de résulter en un but.
Le nombre de chances de marquer obtenues par Montréal au cours du dernier mois a également chuté, car l’équipe montréalaise a complété une passe de moins dans l’enclave par rencontre au cours de cette période tout en effectuant moins d’entrées de zone en possession de la rondelle. De plus, l’échec avant du CH fut moins efficace.
La vérité demeure que dans le présent groupe d’attaquants du Canadien, il n’y a que quatre joueurs pouvant réellement évoluer sur les deux premiers trios.
Les équipes de la LNH essayent de gagner, elles ne cessent pas de se préoccuper soudainement de leurs résultats. Parfois, les défaites peuvent être attribuables à des facteurs extérieurs, mais habituellement, c’est imputable à des manques dans la banque de talent.