MONTRÉAL - Marc Bergevin continue de procéder à son plan de transition et c’est pourquoi il a décidé de se départir de Travis Moen afin d’acquérir sa ressource la plus précieuse : un défenseur.

En mettant la main sur Sergei Gonchar, le directeur général n’est pas dupe, il réalise très bien que l’arrière de 40 ans a vécu ses meilleures années, mais il considère que son ajout sera bénéfique.

Du même souffle, le dirigeant a indiqué qu’il n’était pas entièrement satisfait du rendement des jeunes défenseurs Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi qui pourraient écoper par cet ajout d’expérience.

« On amène un vétéran même si c’est certain qu’il n’est plus le joueur qu’il était. Il est quand même rendu à 40 ans et on sait exactement ce qu’on ajoute à l’équipe », a révélé Bergevin en vantant l’attitude professionnelle de Moen durant son passage à Montréal.

Pouvant évoluer à droite, Gonchar représentera un atout différent pour Michel Therrien qui a été son entraîneur à Pittsburgh. De plus, le Russe a bâti sa carrière sur sa contribution en supériorité numérique ce qui s’avère une profonde lacune du Tricolore jusqu’à présent.

« Mais j’ai toujours dit que nous n’avons jamais assez de défenseurs, donc on a pris cette décision. Je touche du bois présentement, mais au fil d’une saison de 82 matchs, c’est certain que nous allons avoir besoin de 7-8-9 défenseurs et en espérant que ça ne monte pas à 10 », a-t-il précisé en faisant référence aux inévitables blessures.

D'ailleurs, Gonchar a lui-même été incommodé par ennuis de santé en début de calendrier. AInsi, il n'a disputé que trois rencontres jusqu'à présent.

Inconstants depuis le début du calendrier régulier même si un poste à temps plein demeure ouvert au sein de la brigade défensive, Beaulieu et Tinordi devront donc prouver qu’ils méritent leur place dans la formation.

« Ça ne change rien en ce qui les concerne, mais ils sont jeunes et ils ont besoin de millage. Ça dépendra de leur rendement. Ça prend toujours du temps pour les jeunes défenseurs de se développer et ils font encore partie de notre futur, mais nous avons eu des conversations avec eux et ils doivent être meilleurs et ils le savent. Nous travaillons avec eux dans ce sens », a dévoilé Bergevin.

Toujours à ce sujet, l’état-major doit encore déterminer le sort qui sera réservé à ces deux espoirs à la ligne bleue. Des discussions ont lieu et un passage à Hamilton n’est pas écarté pour leur éviter de ronger leur frein dans l’entourage de l’équipe.

L’acquisition d’un défenseur de cet âge peut en faire sourciller certains considérant que les services de Francis Bouillon n’ont pas été retenus, mais Bergevin a indiqué ce serait comparer deux dossiers complètement différents et qu’il n’aurait pas pu se départir de Moen s’il avait accordé un contrat à Bouillon.

Bergevin n’a donc pas caché que sa décision était aussi reliée à des motifs économiques puisqu’il se libère du contrat de Moen qui se poursuivait la saison prochaine.

« Je gère une équipe et une masse salariale donc c’est une décision de hockey et une décision financière », a-t-il convenu en précisant que la prudence s’impose car il ignore toujours si le plafond salarial sera maintenu ou augmenté en 2015-16.

Le DG est d’ailleurs revenu sur l’imposant contrat de quatre saisons qu’il avait lui-même consenti à Moen peu de temps après son arrivée en poste.

« À mes débuts à Montréal, il venait de connaître une saison de 9 buts en 48 matchs il était pas mal le seul joueur avec un gabarit imposant. Ensuite, (Brandon) Prust est arrivé et il a éventuellement pris certaines de ses minutes », a expliqué Bergevin sans admettre qu’il regrettait ce geste devenu généreux.

Incapable d’attendre après Bourque

Mine de rien, le CH vient de sacrifier deux vétérans en Moen et Rene Bourque qui essaie de retrouver ses repères à Hamilton. Au sujet de ce dernier, Bergevin a tenu le même discours que Therrien qui n’écarte pas l’idée de l’utiliser plus tard cette saison.

« Je ne ferme pas la porte s’il redevient plus constant et qu’il obtient du succès (dans la Ligue américaine), ce n’est pas fermé pour lui à Montréal », a-t-il soutenu avant d’expliquer sa décision de le soumettre au ballottage où il n’a pas été réclamé.

« Quand j’ai procédé à mon évaluation de l’équipe cet été, j’ai considéré le fait qu’il avait connu une saison régulière très difficile avant de devenir l’un de nos meilleurs joueurs pendant les séries. J’espérais que sa confiance se transporterait en début de saison, mais ce n’est pas arrivé.

« Je n’étais pas prêt à attendre pendant six mois avant de revoir le Rene des séries. Je lui ai dit qu’il doit retrouver sa constance et sa confiance pour me forcer à prendre une décision à son sujet », a-t-il poursuivi.

Ces changements en attaque permettront à d’autres joueurs de se faire valoir à cette position en commençant par Drayson Bowman. Il faudra aussi surveiller la situation de Michaël Bournival dont on attend une précision sur la durée de son absence.

En terminant, le directeur général a offert son appréciation du rendement de sa troupe depuis le lancement de la campagne.

« En général, notre fiche est bonne, mais c’est certain qu’on doit s’améliorer. On entend qu’on doit marquer plus de buts, mais je suis plutôt un croyant que tout débute avec le gardien en montant vers l’avant ensuite. On doit, à mon avis, surtout améliorer le jeu défensif et on sait qu’en séries les équipes doivent accorder moins de buts », a conclu Bergevin avant la rencontre du Tricolore contre les Jets.

Petite note amusante venant d’un collègue de RDS pour terminer : Gonchar a été repêché en 1992 tandis que Bournival, Brendan Gallagher, Jiri Sekac, Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi sont nés durant cette année.