BROSSARD - On s'en doutait : le geste commis par le dur à cuire des Bruins de Boston Shawn Thornton à l'endroit de Brooks Orpik, samedi, a fait jaser dans le vestiaire du Canadien.

Après que le défenseur des Penguins de Pittsburgh eut servi une sévère mise en échec à Loui Eriksson en début de rencontre, Thornton a invité Orpik à lui livrer un combat, mais ce dernier a refusé.

Aucune pénalité n'a été imposée à Orpik sur le jeu, mais certains ont remis en doute la légalité de sa mise en échec et Eriksson a quitté la rencontre souffrant de symptômes d'une commotion cérébrale.

Plus tard, lors d'une mêlée, Thornton a sournoisement fait un croc-en-jambe à Orpik, qui ne l'a jamais vu venir, avant de lui asséner trois bons coups de poing au visage alors que le défenseur était sans défense au sol. Orpik a subi une commotion cérébrale et a on dû le sortir de la patinoire sur une civière.

George Parros, le redresseur de torts du Tricolore, n'y est pas allé par quatre chemins pour décrire le geste posé par son homologue des Bruins.

« C'est un oeil au beurre noir pour le sport, a-t-il dit sans détour. Personne ne veut voir ce genre de choses. Je crois que Shawn Thornton est un gars qui se tient debout pour ses coéquipiers et qui croyait que c'était la chose à faire. Mais c'est certain que personne n'aime voir ça.

« Il s'est excusé pour son geste, mais c'était le pire scénario qui pouvait se produire dans ce cas. »

« C'est certain que la ligue va devoir se pencher là-dessus, a pour sa part indiqué Travis Moen. Vous ne voulez jamais voir un joueur être blessé. J'ai joué avec Thornton il y a longtemps. C'est un gars qui a un grand coeur et vous pouvez être certain qu'il ne voulait pas blesser (Orpik). »

Parros n'a pas hésité à comparer ce geste à celui commis par Todd Bertuzzi, qui avait attaqué de dos l'ex-attaquant de l'Avalanche du Colorado Steve Moore il y a quelques saisons.

« Oui, ça ressemble à ça : un gars qui arrive par-derrière et qui s'en prend à un autre qui ne s'y attend pas. C'est ce qui fait que ce soit si horrible. Heureusement, ces événements n'arrivent pas souvent. Souhaitons que Brooks Orpik soit correct. »

Cet incident a été le point culminant d'une escalade de gestes douteux dans cette rencontre : après la mise en échec d'Orpik, James Neal a asséné un coup de genou à la tête de Brad Marchand, qui était étendu sur la patinoire. Neal a d'ailleurs été suspendu pour cinq matchs, lundi, pour son geste.

« Si les joueurs des Penguins veulent donner le ton en frappant les meilleurs joueurs des Bruins, ils doivent s'attendre à en payer le prix, a indiqué Ryan White, qui doute de la légalité de la mise en échec d'Orpik. La ligne est mince (entre une mise en échec légale ou non), mais si vous voulez sortir les meilleurs joueurs de l'autre club, vous devrez répondre de vos actes. »

Évidemment, les images rejouées en boucle sur tous les réseaux sportifs donnent des munitions à ceux qui désirent voir les bagarres être bannies du hockey. Mais pour Brandon Prust, ces événements se sont produits parce que Orpik a refusé l'invitation de Thornton au début du match.

« Ce n'était pas une bagarre. C'est arrivé parce que quelqu'un a refusé de se battre. Je ne dis pas que tout le monde doit se battre, et c'est certain que ce n'est pas tout le monde qui va jeter les gants si vous voulez vous battre contre eux. Mais je crois que la bagarre est permise afin qu'on puisse protéger nos coéquipiers, que l'on ne puisse pas s'en prendre sans conséquence à nos meilleurs éléments.

« C'est certain qu'une ligne a été franchie. Des gars ont perdu leur calme et dans ce temps-là, de mauvaises choses se produisent. »