Les partisans du Canadien aimeraient mieux voir leurs favoris perdre tous les matchs d’ici la fin du calendrier afin de maximiser les chances de gagner la loterie Rasmus Dahlin.

On peut les comprendre.

Quant aux joueurs, du moins ceux qui n’ont pas encore fermé les livres, ils tiennent à travailler le plus possible, à marquer le plus de buts possible, à récolter le plus de points possible afin de sauver ce qui reste à sauver de leur saison.

Je sais : il ne reste pas grand-chose à sauver.

À Tampa samedi, la défaite en prolongation du Canadien a fait l’affaire de tout le monde.

Le point récolté a récompensé le travail efficace déployé par une grande majorité de joueurs du Tricolore sans pour autant trop amortir la glissade vers le bas du classement.

Autre bonne nouvelle, Charles Hudon semble avoir évité le pire en marge de la chute effectuée au terme d’une poussée vers le filet du Lightning. Hudon patinait à fond la caisse. Il a perdu pied lorsque mis en échec – légalement – par un adversaire du Lightning. Il est ensuite allé percuter la bande avec force.

Initialement, j’ai cru au pire : à une fracture.

Mais non. Hudon a raté quelques présences et est revenu au jeu, pour ensuite être frappé au dos avant de recevoir un bâton au visage.

Quand ça va mal!

« Avec le nombre de matchs que j’ai ratés cette année, je ne veux pas en rater d’autres », a commenté Hudon après la rencontre au cours de laquelle il a récolté deux passes.

Phillip Danault a été moins chanceux. Il a retraité au vestiaire et n’est pas revenu ensuite. Espérons que ce ne soit pas trop grave et que des complications associées à la commotion cérébrale qu’il a subie en janvier ne soient pas en cause.

Dans un combat ô combien inégal au chapitre du talent, le Canadien ne pouvait que travailler plus fort que son adversaire pour espérer sauver la face.

Il l’a fait.

Pas question ici de prétendre que la meilleure équipe de la LNH s’est défoncée à l’ouvrage face au Canadien. Ce serait mentir. Mais n’enlèvera pas au Canadien, le mérite qui lui revient.

Après les matchs affreux au New Jersey et dans le Sud de la Floride, la performance contre Tampa était de bien meilleure qualité.

Après une dernière nuit en Floride, le Canadien mettra le cap sur Columbus dimanche afin de compléter, lundi soir, son voyage difficile face aux Blue Jackets.

Bien hâte de voir et d’entendre combien de fois le canon des Jackets résonnera…

Mes observations sur la 43^e défaite du Canadien cette saison (12^e en prolongation ou tirs de barrage) ou 48^e victoire du Lightning. C’est selon…

1. Galchenyuk se goure et se reprend
2. Hudon confirme sa place pour l’an prochain
3. Scherbak : quel gaspillage!
4. Ne sortons pas Niemi du CH trop vite…
5. Reilley donne raison à Bergevin

Chiffre du match : 100 – En signant une 48^e victoire cette saison, le Lightning a gonflé à 100 sa récolte de points (48-17-4) depuis le début de la saison. Avec encore 13 rencontres à disputer en saison régulière, les Bolts devraient « facilement » battre leur record de 108 points établi en 2014-2015. Steven Stamkos et sa bande devraient aussi atteindre et dépasser leur record pour le nombre de buts marqués en une saison. Ils en revendiquent 247 jusqu’ici cette saison, soit seulement 15 de moins que leur total record de 262 en 2014-2015…

Galchenyuk se goure et se reprend

Le hockey est un jeu d’erreurs. Les meilleurs comme les moins bons, les vétérans comme les recrues en commettent. Certains sont coupables plus souvent que d’autres. C’est vrai. Mais comme il n’y a que ceux qui ne lavent jamais la vaisselle qui ne cassent pas d’assiettes de temps en temps, il est important de voir comment les coupables se reprennent pour faire pardonner, voire racheter, les bévues qu’ils commettent.

Alex Galchenyuk, qui commet plus que sa part d’erreurs depuis le début de la saison, s’est signalé en début de période médiane en effectuant une très vilaine passe.

Campé à sa ligne bleue, Galchenyuk a tenté une bombe en direction de Jonathan Drouin qui patinait vers la ligne bleue adverse de l’autre côté de la patinoire. Non seulement la passe était très (trop) longue, mais Galchenyuk a semblé incapable de lui donner la vélocité nécessaire pour au moins s’offrir une chance de la réussir.

À son premier match avec le Lightning et après une absence de 14 parties attribuable à une blessure à une main, Ryan McDonagh a démontré qu’il n’était pas trop rouillé par cette longue inactivité. Flairant la bonne affaire, il a vite foncé vers la zone neutre pour intercepter la vilaine passe et amorcer une poussée en zone du Canadien.

C’est là que Galchenyuk a bien réagi et qu’il mérite d’être complimenté.

Le Galchenyuk de la deuxième moitié de la saison dernière, le Galchenyuk de la première moitié de saison de cette année aurait regardé au ciel en guise de dépit. Il aurait peut-être baissé la tête. Il aurait abandonné et aurait retraité illico au banc mettant son coéquipier venu le remplacer dans le pétrin parce que l’adversaire avait déjà une longue avance.

Samedi après-midi à Tampa, le Galchenyuk qui offre du meilleur hockey en deuxième moitié de saison n’a pas abandonné.

Grand bien lui fasse.

Car quand un gars n’abandonne pas et qu’il réagit positivement à une erreur qu’il vient de commettre il a de meilleures chances de se reprendre qu’en s’apitoyant sur son sort.

Au lieu de lever les yeux au ciel ou de baisser la tête, Galchenyuk a suivi le jeu. Il est revenu en zone défensive et c’est lui qui a fait dévier la passe que McDonagh a tentée en entrant dans le territoire du Canadien. Une fois déviée vers la zone neutre, la rondelle s’est retrouvée sur la lame du bâton de Charles Hudon. Le Québécois s’est mis en marche vers la zone du Lightning suivi de qui? De Galchenyuk qui s’est non seulement projeté en zone ennemie, mais s’y est démarqué pour recevoir une belle passe de Hudon. Une fois avec la rondelle, Galchenyuk s’est servi de son arme de prédilection – son tir des poignets décoché en mouvement – pour déjouer Louis Domingue et donner les devants 2-1 au Canadien.

S’il avait abandonné sur le jeu, Galchenyuk aurait pu non seulement s’être rendu coupable d’une mauvaise passe, mais aussi se rendre coupable du but en omettant de venir prêter main-forte à ses arrières.

C’est tout le contraire qui est arrivé.

J’espère que ce jeu aussi banal soit-il, annonce ou confirme la maturité nouvelle qu’affiche Galchenyuk. On voudrait le voir afficher cette maturité et cette détermination à chacune de ses présences, mais le fait qu’il offre de plus en plus souvent des indications positives comme celles qui ont mené à son but d’hier permettent de voir l’avenir avec plus d’optimisme dans son cas.

Espérons que cela durera…

Hudon confirme sa place pour l’an prochain

Je ne sais pas où l’état-major du Canadien entend installer Charles Hudon. En fait je ne sais pas si l’état-major a déjà pris une décision en ce sens.

Mais peu importe où on l’installera, il est acquis que Charles Hudon remplira un rôle de premier plan la saison prochaine avec le Canadien. Il le fait déjà.

Au-delà les deux passes qu’il a récoltées samedi pour porter à 28 points (huit buts) sa récolte après 61 matchs, Hudon affiche une conviction dans son jeu qui nous permet de croire que le meilleur est non seulement à venir, mais qu’il sera intéressant.

Hudon ne semblait pas à l’aise en début de saison. Sa première vraie dans la LNH. Ballotté du flanc gauche au flanc droit et d’un trio à l’autre, il donnait l’impression d’être perdu par moment. L’effort était là, mais les résultats ne venaient pas. Du moins pas assez.

À défaut de s’être fait une niche confortable, Hudon semble maintenant vraiment chez lui dans la LNH. Il a franchi un grand pas en avant. Cette confiance acquise au fil de la saison, lui permet de s’impliquer avec plus de conviction dans les poussées de l’équipe. On ne voit plus le petit attaquant pressé d’effectuer des passes. Pressés de décocher des tirs. On voit un gars qui a compris que même s’il est dans la LNH, il peut s’offrir une seconde de plus afin de prendre une meilleure décision. Afin de décocher un meilleur tir. Afin de réaliser une meilleure passe. Surtout qu’avec sa vision et la qualité de ses mains, Hudon a les atouts nécessaires pour multiplier les bonnes passes et peut-être aussi les bons tirs. L’avenir le dira.

Pour le moment, Hudon me semble – et c’est le profil qu’il a toujours suivi – être meilleur pour orchestrer les poussées que pour les compléter.

Pourquoi alors ne pas l’essayer au centre alors?

Pas question ici de prétendre que Hudon est le gros centre dont le Canadien a cruellement besoin depuis des années. Mais s’il était en mesure de faire la lutte à Phillip Danault pour maximiser l’efficacité des trios numéro deux et trois, l’exercice pourrait être payant.

Après tout, le Canadien est à l’heure des expériences non?

Scherbak : quel gaspillage!

Parlant d’expérience, j’ai sursauté samedi lorsque j’ai réalisé que le Canadien rayait le nom de Nikita Scherbak de sa formation.

Je n’ai pas la moindre idée si Scherbak sera avec le grand club l’an prochain ou s’il devra encore aller se «développer» à Laval dans la Ligue américaine. Je n’ai pas moindre idée si c’est à gauche ou à droite que Scherbak aura le plus à offrir au Canadien. S’il a les mains, le patin, la vision et le cœur pour se hisser au sein du premier trio ou s’il devra se contenter d’une place au sein du deuxième trio.

Les troisième et quatrième trios ne sont pas des options à mes yeux, car Scherbak nous a été présenté et promis comme un atout offensif et non un joueur défensif. Encore moins un joueur de soutien.

Parce que la saison est terminée, pourquoi gaspiller l’occasion en or qui est offerte en envoyant Scherbak sur la galerie de presse au lieu de l’envoyer sur la glace? De l’envoyer souvent. De l’envoyer le plus souvent possible.

La réponse n’est pas évidente.

La direction du Canadien voudrait profiter de la plate-forme offerte par la fin du calendrier régulier comme banc d’essai pour Scherbak et les autres jeunes.

Mais en même temps, il semble que la direction entende aussi profiter de cette période pour éviter que Scherbak ne développe des mauvaises habitudes en matière de manque d’implication. Ou pis encore, qu’il les adopte.

Lors de son deuxième rappel de la saison, Scherbak a récolté des passes à ses deux premiers matchs. En sept matchs, il a marqué une fois et récolté trois points. C’était bien. Mais ce qui était mieux c’était l’intensité qu’il offrait. Une intensité qui jusque-là avait toujours fait défaut.

Dans les entrevues qu’il multipliait, le petit gars assurait avoir compris ce qu’on demandait de lui avec le grand club et qu’il prendrait les moyens pour y rester.

Retourné à Laval en attendant que la date limite des transactions passe et permette ensuite de garder autant de joueurs que la direction l’entend avec le Canadien – seule condition à respecter : le plafond salarial – Scherbak est revenu le 27 février.

Il a marqué dès son premier match. Il a ensuite été blanchi dans les quatre qui ont suivi. En fait, ce n’est pas le fait qu’il ait été blanchi qui a hérissé la direction. C’est le fait qu’il se soit effacé au niveau de l’effort déployé. De la conviction affichée sur la glace.

À son âge, avec les preuves qu’il a encore à faire, Scherbak ne peut se permettre de prendre des matchs de congé. Il ne peut pas même se permettre une présence de congé.

Il l’a fait. Il a été avisé. Il a continué. Il a été rayé de la formation hier.

Lundi à Columbus? On verra. S’il joue, il sera intéressant de voir quel genre de réaction il offrira.

Peu importe que la direction du Canadien ait raison ou tort dans la décision prise samedi, à Tampa Bay, peu importe le niveau de responsabilité attribuable au jeune attaquant, le résultat est le même : le Canadien et Scherbak gaspillent un banc d’essai dont ils auraient tous les deux grandement besoin de profiter.

Et c’est dommage…

Reilley donne raison à Bergevin

S’il est dommage de voir Nikita Scherbak et le Canadien gaspiller le banc d’essai que représente la fin du calendrier, il est plus qu’intéressant de voir le nouveau défenseur Mike Reilly en profiter.

Avec une autre passe récoltée samedi, Rilley revendique cinq passes en six matchs disputés avec sa nouvelle équipe. Il affichait 10 points (deux buts) lorsqu’il est débarqué à Montréal dans le cadre de la transaction qui l’a fait passer du Wild au Canadien.

Plus que les passes, c’est la vitesse affichée par Reilly depuis son arrivée, ses premières passes et ses prises de décision qui m’incitent à croire que le Canadien a eu raison de faire son acquisition.

Pour le moment, et je sais qu’il est encore tôt, Mike Reilly me semble meilleur que Jakub Jerabek qui a été échangé aux Capitals de Washington. Il me semble meilleur que Joe «oh! oh!» Morrow qui a été échangé aux Jets de Winnipeg en retour d’un choix de quatrième ronde. Il me semble que David Schlemko qui est actuellement blessé et dont le Canadien semble facilement en mesure de se passer.

Au sein de quel duo jouera Mike Reilly l’an prochain?

Je ne le sais pas plus que vous. Mais pour le moment, il me semble que peu importe où on le placera, il sera en mesure de contribuer. Ce qui devrait offrir un bon rapport sur l’investissement puisque le Canadien a cédé au Wild un choix de cinquième ronde pour faire son acquisition.

Mais attendons avant de trop nous emballer.

Ne sortons pas Niemi du CH trop vite

Antti Niemi a disputé un autre bon match devant le filet du Canadien samedi. Le point récolté – que ce soit une bonne nouvelle aux yeux de certains ou une bien mauvaise aux yeux des autres – c’est à Niemi que le Canadien le doit.

Avec ses 32 arrêts sur les 34 tirs du Lightning, Niemi a fait plus que sa part.

En 10 départs depuis qu’il s’est joint au Canadien, le vétéran gardien finlandais en a offert neuf solides à sa nouvelle équipe.

Avec Carey Price sur la touche, plusieurs partisans voudraient voir Charlie Lindgren devant la cage plus souvent. Presque tout le temps.

Vrai que Lindgren est identifié comme le prochain adjoint de Carey Price. Les détracteurs du gardien numéro un l’identifient même comme son dauphin. Mais bon : ils ont fait la même chose avec Peter Budaj, Dustin Tokarski et Ben Scrivens avec les résultats qu’on connaît…

Peu importe ce qu’on pense de Lindgren et de sa place au sein de l’organisation qui vient de lui faire signer un contrat de trois ans, Niemi est meilleur que lui pour le moment devant le filet.

Ce qui m’amène à croire qu’il faudrait peut-être y penser à deux fois avant de se débarrasser de Niemi. À sa dernière année de contrat, le vétéran ne réclamera pas des millions $ (pas même un) et des années (pas plus qu’une) pour signer un contrat lui offrant la chance de demeurer dans la LNH.

Ou autour…

En mettant Niemi sous contrat, le Canadien s’offrirait une police d’assurance. Que ce soit à Montréal ou Laval – selon que le Canadien décide de ne pas offrir Lindgren au ballottage de crainte de le perdre – Niemi pourrait être le vétéran vers qui le Canadien se tournerait en cas de blessure à Price ou à Lindgren.

De plus en plus d’organisations comptent sur trois gardiens capables d’évoluer dans la LNH sur une base régulière. Niemi offrira ce luxe au Canadien s’il est encore avec l’organisation l’an prochain.

Et comme il semble s’être retrouvé depuis qu’il a été réuni à l’entraîneur des gardiens Stéphane Waite avec qui il a gagné une coupe Stanley à Chicago, Niemi serait peut-être intéressé d’assumer ce rôle de police d’assurance.

Surtout qu’il n’est pas encore clair comme de l’eau de source que Lindgren peut assumer un rôle de premier plan dans la LNH.

On devrait en avoir une meilleure idée d’ici la fin de la saison. Mais il devra être meilleur qu’il ne l’a été lors des derniers matchs pour convaincre tout le monde.