Pour être franc, je suis agréablement surpris du premier quart de saison du Canadien. Comme plusieurs d’entre vous peut-être, j’avais l’impression que l’équipe avait connu peu de changements durant la période estivale, alors, quelles améliorations le club pouvait-il ensuite connaître? Einstein disait que « la folie, c’est de faire toujours la même chose en s’attendant à un résultat différent ». Si on n’a rien changé à la formule, comment espérer un dénouement dissemblable de ceux des dernières années?

En réalité, il y a une semaine, j’aurais dit qu’il s’est passé quelque chose, car on sentait le club plus solide et en bien meilleure position après les 20 premières rencontres. Le virage amenant des plus jeunes dans la formation y a probablement été pour quelque chose. Mais ce n’est pas tout. Les joueurs avaient l’air plus confiants, ils avaient du plaisir à jouer. En tout cas, c’est l’impression qu’ils me donnaient.

Depuis une semaine, c’est un peu plus difficile. Bien entendu, quatre défaites ce n’est pas la fin du monde dans une très longue saison. Il reste bien du hockey à se jouer avant de gagner cette place de fin de saison.

Mais les points perdus sont autant de rendez-vous manqués qui ne reviendront pas. Le tout est de savoir si la confiance, autant individuelle que d’équipe, est désormais ébranlée.

Il faut comprendre que la confiance en soi n’est pas un sentiment statique. Elle varie tout au long de la vie selon les expériences, les succès et les ratés que nous rencontrons. La confiance en soi grandit par l’apprentissage et le développement de ses habiletés. Elle se bâtit, entre autres, sur la fierté du travail accompli, sur l’engagement et l’acceptation de son rôle. Pour développer ce sentiment, il faut en effet chercher à connaître ses forces et ses faiblesses, afin de croire en son potentiel et en ses capacités. Puis, il faut réussir devant l’adversité. C’est vrai pour un individu comme pour un groupe homogène comme un club sportif.

Les défaites des derniers jours ont peut-être eu des répercussions au niveau de l’équipe, ce qui affectera aussi forcément les individus eux-mêmes. Il est normal de se remettre en question quand la confiance en soi est ébranlée. C’est pourquoi, afin d’augmenter ce niveau de confiance d’équipe, on doit d’abord hausser celui des individus par l’obtention de petites victoires personnelles.

Malheureusement, il n’y a pas de recette toute faite pour rebâtir la confiance. Si elle existait, tout le monde voudrait la connaître et l’utiliser. La confiance en soi change et évolue tout au cours d’une vie, avec des périodes de hauts et des moments de crainte et de faiblesse.

En somme, les meilleurs doivent indiquer le chemin. Ils entraîneront ainsi les autres à leur suite. Au premier chef, il y a Carey Price. Ce gars est un véritable géant quand il se dresse devant son filet avec toute l’expérience et la détermination qu’on lui connaît. Il intimide les attaquants adverses et rend meilleurs ses défenseurs. Il m’apparaît évident que la confiance qu’il a en lui sert de locomotive pour bien d’autres joueurs de l’équipe.

Mais il ne doit pas être le seul. Les autres meneurs et vétérans doivent aussi contribuer. Dans ce contexte, je dois faire une parenthèse, pour déplorer la blessure arrivée à Jonathan Drouin. Depuis le début de la saison, c’était un joueur transformé qui jouait avec énergie et détermination. On sentait qu’il avait confiance en ses moyens et, c’est pourquoi les résultats n’ont pas tardé à se concrétiser. Dans son cas aussi, il s’est passé quelque chose durant l’été. Peut-être la maturité est-elle aussi en cause, mais je pense également qu’il a travaillé sur son estime et sa confiance en lui. Bref, vu son attitude et ses résultats depuis octobre, son absence pour les prochaines semaines pourrait faire bien mal.

Les joueurs doivent être convaincus de la qualité de la préparation de chaque match et, surtout, être certains que leurs efforts individuels permettront de contribuer aux résultats de l’ensemble.

En somme donc, ce premier droit de la saison du CH est surprenant. Soyons cependant réalistes! Il reste bien du hockey à jouer avant d’en arriver à obtenir une place pour l’après-saison. Néanmoins, je suis bien plus optimiste que je ne l’étais au mois d’août... malgré les dernières parties.