MONTRÉAL - Le Canadien de Montréal a franchi samedi soir l'étape du quart de saison avec une défaite de 1-0 subie aux mains des Rangers de New York. Si sa position au classement - septième de l'Association Est, mais deuxième « quatrième as » - correspond aux attentes de la direction, elle déçoit les joueurs.

« Si vous regardez notre fiche, c'est plutôt moyen, a dit sans ambages le gardien Carey Price. C'est certain qu'à partir de maintenant, il faut engranger plus de victoires. »

Certains trouveront l'évaluation de Price sévère. Après tout, la fiche de 10-9-2 du Tricolore ne peut être qualifiée de médiocre. Mais plaçons-nous une seconde dans la peau des gardiens du Canadien.

En 21 sorties, Price et Peter Budaj n'ont accordé que 41 buts à l'adversaire, soit moins de deux par match. Price a une moyenne de buts alloués de 2,05 et un taux d'efficacité de ,936; Budaj 1,48 et ,945. Les deux ont un jeu blanc. Le Canadien a la troisième meilleure moyenne de buts alloués du circuit à 2,05. Avec des chiffres pareils, on pourrait s'attendre à ce que le Tricolore se batte - comme l'an dernier - pour le premier rang de son association. Il n'en est rien.

Le principal problème du Canadien réside dans sa production offensive. Avec 52 buts marqués jusqu'ici cette saison, seules huit équipes ont fait moins bien que lui dans le circuit. De nouveau cette saison, le Tricolore peut compter sur un excellent jeu de puissance : de ses 52 buts, 18 - le troisième plus haut total de la LNH - ont été marqués avec l'avantage numérique. Mais cela signifie également qu'à égalité numérique, le CH n'a marqué que 31 fois. Trois autres filets ont été marqués à court d'un joueur.

« C'est difficile de gagner des matchs quand vous ne marquez pas de but », a laissé tomber le capitaine, Brian Gionta.

Le défenseur Francis Bouillon avait quant à lui une autre explication.

« On dirait qu'il y a plus de meilleures équipes que l'année passée. Nous avons la même équipe, utilisons les mêmes stratégies. Nos jeunes ont connu une bonne première saison l'an dernier et on se dit qu'avec une année d'expérience, ils devraient être meilleurs et ils le sont.

« Mais on dirait que toutes les équipes se renforcissent année après année. Il n'y a pas un match facile : tu t'en vas à Columbus, c'est difficile. Tu vas gagner ce match-là, mais il faut travailler. Avant, il y avait quelques matchs pour lesquels tu te disais : "Tu ne peux pas échapper ce match-là, car cette équipe est moins forte". Mais aujourd'hui, je pense que tu ne peux plus dire ça dans cette ligue. Tous les matchs sont difficiles à gagner. C'est l'équipe qui fait le moins d'erreurs qui va les remporter. »

Au moins, le Tricolore peut compter sur une formation complète depuis samedi : le retour au jeu d'Alexei Emelin signifie que l'infirmerie du Canadien est maintenant vide, ce qui n'était pas arrivé depuis le début de la saison.

Au tour de Brière...

Après David Desharnais, il semble que ce soit au tour de Daniel Brière de se retrouver sur la liste noire de l'entraîneur.

Confiné au quatrième trio, le Québécois n'a été utilisé que 8:48 samedi par Therrien, dont seulement deux présences en troisième pour 1:07 à forces égales.

Quand on lui a fait remarquer que Desharnais avait été en mesure de s'extirper de ce quatrième trio à Columbus et qu'on lui a demandé s'il s'attendait à davantage de Brière, l'entraîneur a eu une réponse qui en dit long sur ses états d'âmes à l'endroit du no 48.

« J'ai beaucoup aimé David Desharnais, leur trio. C'est sûrement notre trio qui a provoqué le plus de chances de marquer. »

Pas un seul mot sur Brière.

Grosse semaine

Le Canadien disputera trois rencontres cette semaine. Il accueillera d'abord le Wild du Minnesota mardi, avant de livrer deux matchs en 24 heures le week-end prochain contre deux adversaires d'association : les Capitals à Washington vendredi et les Penguins de Pittsburgh au Centre Bell samedi.