Avant que la saison commence, tous se demandaient quel Canadien l’on verrait cette année? Le club qui s’est taillé une place en séries par la peau des dents ou le club qui a éliminé Washington et Pittsburgh le printemps dernier? Il est encore beaucoup trop tôt pour avoir la réponse exacte à cette question, mais il faut admettre que le Tricolore vient de conclure son premier segment de dix rencontres de façon de très convaincante, et ce, faut-il le rappeler, sans son meilleur défenseur.

Premiers dans l’Est avec quinze points en dix parties grâce à une fiche de 7–2-1, Montréal est en avance sur l’an passé. La saison dernière, les hommes de Jacques Martin n’avaient joué que pour ,500 dans la première dizaine du calendrier avec cinq victoires et cinq défaites…et même qu’une seule de ces victoires avait été enlevé en temps réglementaire. La plupart des coachs, et c‘est le cas à Montréal, placent des objectifs par segment de dix parties et c‘est donc mission accomplie pour cette première portion du calendrier.

Toutefois, si le Tricolore se retrouve avec un aussi bon dossier c’est presqu’exclusivement grâce à Carey Price et au brio du trio de Tomas Plekanec, et c’est ce qui est inquiétant. C’est pour cette raison qu’il faut demeurer prudent avant de s’emballer avec cet excellent début de saison.

Kostistyn (6 buts), Plekanec (5 buts) et Cammalleri (3 buts) ont inscris à eux-seuls la moitié des 28 filets de l’équipe. Même Pittsburgh et Washington misent sur une attaque mieux balancée en ce jeune début de saison. On plaisante avec ce sujet depuis deux semaines, mais il faudrait rapidement trouver un ailier pour compléter Gionta et Gomez. Le vieux Bill Guerin, toujours sans contrat, serait-il une solution? Peut-être. Ce matin, à l’aéroport, c’est une idée que m’a lancé mon ami et collègue Marc-Antoine Godin…j’y réfléchis encore. Pour l’instant, je crois bien que Pouliot est celui qui finira par retourner sur ce trio.

Il faut aussi avouer que le Tricolore a profité d’un calendrier très favorable pour amorcer la saison. Comme pour la plupart des autres équipe, l’horaire n’a pas été très chargé mais en plus, l’opposition n’a pas été très effrayante. Deux victoires contre les Sénateurs et les Islanders, puis une autre contre les Sabres; trois équipes que la plupart des experts ne placent pas en séries cette année. L’idée n’est pas de discréditer ce que Montréal a accompli mais bien de réaliser qu’il ne faut pas pavoiser avec le dossier actuel des hommes de Jacques Martin.

Price fait taire ses détracteurs

Si le grand point d’interrogation résidait devant le filet, Price a profité du mois d’octobre pour démontrer qu’il a chassé ses démons. À vingt-trois ans, il a fini par comprendre que le succès doit passer par le travail et on ne l’a jamais vu prendre les entraînements avec autant de sérieux que cette année.

Le jeune homme a changé. Et pour le mieux. Et heureusement pour Pierre Gauthier et Jacques Martin car ils avaient joué gros cet été. Quand il s’est présenté au camp d’entraînement, Price était probablement l’un des joueurs qui se retrouvaient avec le plus de pression, et ce, dans toute la LNH.

Et avec le début de saison que connaît Jaroslav Halak à St.Louis, la vie aurait tout simplement été infernale pour Price s’il n’avait pas été aussi efficace dans ce premier droit de la saison. Jusqu‘à présent il a rassuré beaucoup de partisans…reste maintenant à confondre les sceptiques en gardant la cadence toute l‘année.