Un très mauvais match!
Canadiens jeudi, 12 févr. 2015. 23:23 mercredi, 11 déc. 2024. 04:22Michel Therrien a coupé le sifflet à tous ceux qui tentaient de se consoler avec le point récolté en dépit du revers de 4-3 encaissé en prolongation par son équipe aux mains des pauvres Oilers d’Edmonton.
« On ne méritait pas ce point », a candidement reconnu l’entraîneur-chef du Canadien.
« On a disputé un très mauvais match. Du début de la partie jusqu’à la fin ; avec la rondelle, sans la rondelle, nous avons mal joué. Ce match m’a déçu. Nous avons affiché un manque de maturité. L’ensemble de l’équipe a manqué de maturité. On n’a pas joué », a ensuite défilé un Michel Therrien qui a contenu sa colère malgré les propos acerbes qu’il a eus à l’endroit de son équipe pour une rare fois cette saison.
Bien que lapidaire dans son analyse du match, Michel Therrien n’a toutefois pas lancé de blâme spécifique en direction de joueurs en particulier.
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Il aurait pu le faire à l’endroit de Tomas Plekanec qui a disputé un rare mauvais match. Statistiquement, Plekanec s’en est bien tiré. En plus de récolter une aide sur le but qui lançait le Canadien en avant 2-0 en tour début de période médiane – un beau but de Galchenyuk sur une très belle passe de P.K. Subban – Plekanec a cadré quatre des sept tirs qu’il a dirigés sur la cage défendue mollement par Viktor Fasth. Il a aussi remporté 14 des 20 mises en jeu qu’il a disputées.
Mais ces statistiques ne disent pas tout.
Elles cachent ses deux pénalités écopées en troisième période, dont l’une pour avoir fait glisser la rondelle avec sa main lors d’une mise en jeu, une procédure maintenant illégale dans la LNH.
Elles cachent aussi le jeu affreux commis par l’habituel excellent joueur de centre qui, en sortant du cachot, a profité d’une passe parfaite effectuée involontaire par un juge de lignes qui a fait dévier la rondelle avec son patin sur la lame de son bâton pour s’envoler vers la zone ennemie alors que le gardien des Oilers était au banc à la faveur d’un sixième attaquant.
Au lieu de repérer Brandon Prust, seul sur le flanc droit qui n’attendait qu’une passe pour tirer dans la cage déserte, Plekanec a tenté quelques vrilles qui se sont soldées par une perte de rondelle, suivie d’une reprise des Oilers, et du but de Ryan Nugent-Hopkins qui a nivelé les chances 3-3 avec 25 secondes à faire.
Mais pour tout le bien accompli depuis le début de la saison, Plekanec ne peut porter à lui seul le blâme de cette défaite.
Tokarski inégal
Bien que Michel Therrien ait mentionné le nom de Dustin Tokarski à qui il a attribué le point prime récolté dans la défaite, il est important de souligner que l’adjoint de Carey Price a été très inégal une fois encore.
Tantôt brillant, tantôt chancelant, tantôt chanceux, voire très chanceux, Tokarski a repoussé 34 des 38 tirs des Oilers. Le poteau à sa gauche a réalisé un arrêt sur le 35e tir non officiel des Oilers.
Bien qu’il n’ait rien pu faire sur le premier but d’Edmonton – un tir de la pointe de Jeff Petry que Matt Hendricks a fait dévier – Tokarski a ouvert toute grande la porte au premier but égalisateur. Vrai que P.K. Subban a été pris à contrepied sur une sortie de zone ratée. Mais Tokarski a été tellement brouillon sur le tir anodin décoché ensuite par Jordan Eberle, qu’il s’est sorti du jeu ouvrant toute grande la porte à Nugent-Hopkins qui n’en demandait pas plus.
Plusieurs fois jeudi, Tokarski s’est carrément sorti du jeu avec des déplacements aléatoires à gauche comme à droite. Plusieurs fois jeudi, Tokarski s’est rendu vulnérable en s’allongeant sur le ventre, le dos, les côtés au lieu de maintenir une position solide devant son but.
Il s’en est très souvent tiré. Au grand plaisir de la foule qui a salué ses acrobaties témoignant bien plus un manque de stabilité devant le filet qu’une tenue digne d’un solide gardien de la LNH.
Tokarski est l’adjoint de Carey Price. Il n’a donc rien d’un Carey Price. Je veux bien. Mais il ne pouvait se permettre d’accorder le deuxième but qui a dégonflé le Canadien et donné des ailes aux Oilers.
Malgré ses arrêts spectaculaires réalisés en troisième sur 14 des 15 tirs des Oilers alors que le Canadien a marqué – quel tir de Max Pacioretty qui a inscrit son 25e – sur l’un de ses cinq petits tirs sur Viktor Fasth, il est clair que le gardien numéro un aurait eu une influence différente sur le score final.
Il faudrait d’ailleurs qu’on m’explique la sélection de Tokarski à titre de deuxième étoile du match. Ce n’est pas parce qu’on a l’habitude d’en décerner une – souvent la première – à Carey Price qu’il faille nécessairement en accorder une à son adjoint pour qu’il se sente bien. Simonac!
Encore victime d’un « petit » club
Après la défaite, Max Pacioretty balayait du revers de la main toutes les prétentions selon lesquelles le Canadien prend ses « petits » adversaires à la légère.
Il n’en demeure pas moins que les Oilers ont complété, jeudi, un balayage aux dépens du Canadien qu’ils avaient blanchi 3-0 lors de l’escale du Tricolore à Edmonton en début de saison.
Il n’en demeure par moins que les Sabres de Buffalo ont battu le Canadien à trois reprises cette saison. Que les Coyotes de l’Arizona, et les Sénateurs se sont ajoutés aux Sabres et aux Oilers pour infliger au Canadien les quatre revers encaissés lors de ses 12 derniers matchs.
« On ne pense pas à ça une seconde. On se concentre sur ce que nous avons à accomplir pour gagner. Ce soir, nous avons dérogé du plan de match. Nous n’avons pas profité de l’avance de deux buts que nous nous sommes offerte en début de match et nous leur avons surtout offert beaucoup trop d’occasions pour revenir dans le match », a plaidé Pacioretty dans son analyse après le revers.
Rare avance perdue
Avant de perdre la mince avance dont il profitait en fin de rencontre, le Canadien a gaspillé son avance de deux buts creusée en première.
Car oui, le Tricolore menait par deux buts contre la pire équipe de l’Ouest avant de s’écraser comme il l’a si bêtement fait.
Résultat : pour une quatrième fois seulement cette saison, le Canadien a échappé une victoire (21-2-2) lorsqu’il marque le premier but.
Inversement, les Oilers ont célébré une deuxième victoire seulement cette année (2-15-3) alors qu’ils tiraient de l’arrière avec 20 minutes et un huitième gain seulement lors des 35 matchs (8-22-5) au cours desquels ils ont accordé le premier but.
La nouvelle règle a souri aux Oilers
Plusieurs partisans et observateurs ont fait la moue lorsque la LNH a modifié ses règles en vue de période de prolongation. Les sceptiques étaient nombreux à mettre en doute le fait que le changement de côté effectué par les gardiens en début de prolongation ouvrirait la porte à plus de buts en raison des changements de joueurs rendus plus difficiles en raison de l’éloignement du banc.
C’est pourtant exactement ce qui est arrivé sur le but de la victoire.
Au terme d’une longue présence, Max Pacioretty s’est porté à l’attaque sur une descente à deux contre un. Il a décoché un bon tir que Fasth a bloqué. À bout de souffle, en fond de territoire ennemi, Pacioretty a peiné à revenir dans sa zone. L’éloignement du banc l’a empêché de procéder à un changement. Résultat, Nail Yakupov – qui a disputé un fort match face au Canadien jeudi – a pu orchestrer une attaque en surnombre des Oilers qui ont marqué avant que Pacioretty n’ait eu le temps de revenir aider ses coéquipiers.
À quatre contre quatre, lorsqu’un joueur se sort du jeu quelque soit la raison, son équipe est rapidement menacée en raison de l’espace soudainement disponible pour l’ennemi.
Les Oilers ont su en profiter.
Thomas sur les traces de son père
À cause de la défaite, le premier but en carrière de Christian Thomas est un brin ou deux passés sous silence. Le jeune attaquant s’est servi de sa meilleure arme, son tir des poignets puissant et précis pour déjouer Viktor Fast dans la lucarne au-dessus de la mitaine.
Un beau but.
Un but comme son père Steve – aujourd’hui entraîneur adjoint avec le Lightning de Tampa Bay – en a marqué plusieurs au cours de sa carrière de 1 235 matchs dans la LNH. Pour rattraper papa Thomas, fiston devra marquer 420 autres filets.
Pour l’instant, et je remercie mon collègue Dave Stubbs de la Gazette de me l’avoir souligné, Thomas peut se vanter d’avoir autant de but en carrière avec le Canadien que les deux seuls autres joueurs du Tricolore à avoir endossé le chandail numéro 60 : Aaron Palushaj et... José Théodore.
Thomas aura 23 matchs pour dépasser le total de Palushaj et 348 pour éclipser José Théodore...
Attention aux Maple Leafs!
Après ses défaites contre Edmonton, deux fois, Buffalo, trois fois, Arizona et Ottawa, il sera intéressant de voir si le Canadien maintiendra cette fâcheuse habitude samedi alors que les Maple Leafs seront les visiteurs au Centre Bell.
Battus 3-2 jeudi à Uniondale par les Islanders, les Maple Leafs ont perdu leurs 12 derniers matchs sur la route (0-11-1), ils n’affichent qu’un gain à leurs 13 dernières parties (1-11-1) et ne revendiquent que quatre victoires à leurs 25 dernières rencontres (4-20-1). En plein le genre de « petits adversaires » dont le Canadien a cruellement besoin de se méfier.
On verra si cette fois il y arrivera...