MONTRÉAL – Tomas Plekanec réagit rarement avec autant d’enthousiasme après un but et que dire de Devante Smith-Pelly qui a sauté de joie dans les bras de P.K. Subban à la suite du troisième but du Canadien.

Vraisemblablement, les membres du Tricolore avaient réalisé l’enjeu de cette confrontation avec le Lightning. Une défaite serait venue invalider leur renaissance alors que ce triomphe permet d’aborder le voyage de trois parties et la suite de la saison avec plus d’optimisme.

Les joueurs croisés dans le vestiaire du Canadien n’ont pas démenti le tout.

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« Ça fait du bien, c’est vrai que c’était un gros test. On n’a pas le choix d’amasser des points et on affrontait une très bonne équipe. Mais c’est loin d’être le temps de lever le pied, on peut seulement savourer cette victoire pendant quelques heures », a raconté Brendan Gallagher.  

« La rivalité est présente à tous les matchs contre eux et les deux équipes se présentent à chaque fois. On est heureux d’avoir trouvé une manière de l’emporter », a poursuivi Gallagher qui affichait quelques points de suture au nez.

Jumelé à Nathan Beaulieu pour ce choc contre son ancienne organisation, Mark Barberio a savouré le résultat.

« On dirait que c’était un match des séries. L’intensité ne mentait pas, on voyait à quel point on était content après chaque but. C’était vraiment un gros match pour nous, c’était comme une partie baromètre », a-t-il confié.

Malgré tout, il ne fallait pas s’attendre à entendre Tomas Plekanec crier de joie. Ceci dit, le centre tchèque s’est réjoui de la direction empruntée par sa troupe.

« C’était notre but de poursuivre cette séquence victorieuse, on cherchait cela depuis quelques semaines », a convenu le numéro 14 qui a retrouvé sa touche à un moment opportun.

Mais pour que cette série fructueuse se produise, il fallait finir par marquer des buts.

« Tous les gens qui ont vu nos matchs savaient que nous allions éventuellement finir par débloquer. La rondelle ne roulait tout simplement pas pour nous, nous avons traversé une sécheresse interminable! Quand ça arrive, tu essaies plus d’obtenir des lancers parfaits et c’est là que tu t’éloignes du bon chemin. Maintenant que ça fonctionne, on devient plus confortable à faire des jeux simples », a rappelé Ben Scrivens.

Le côté compétitif de Scrivens rapporte

Il faut le dire, les spécialistes des gardiens de but n’utiliseront pas souvent les arrêts de Scrivens à titre d’exemple à suivre pour leurs élèves. Mais, peu importe, l’Albertain n’a pas perdu de son efficacité contre le Lightning et il a maintenant remporté trois matchs d’affilée à la suite de quatre revers pour entamer son parcours avec le Canadien.

Son entraîneur, Michel Therrien, a d’ailleurs constaté qu’il se démarque par autre chose qu’une technique irréprochable.

« Ce que j’ai remarqué, et j’en parlais avec Stéphane (Waite, l’entraîneur des gardiens du CH), c’est son côté compétitif devant le filet. Il fait des arrêts de désespoir à l’occasion. Quand il est arrivé avec nous, il se concentrait plus sur sa technique, mais il arrive un moment où tu dois compétitionner (sic). C’est ce qu’il fait », a commenté Therrien avec satisfaction.

En ce qui concerne le principal intéressé, il a proposé une vision intéressante sur ses débuts plus pénibles.

« Je trouvais que j’avais quand même joué du bon hockey. J’ai hérité de quelques mandats pas faciles en commençant par les Panthers de la Floride et un deuxième match en deux soirs pour notre équipe. Ce fut le même contexte à Chicago, mais c’est mon rôle et je devais essayer de donner une chance à l’équipe de gagner. Il me semblait que les bonds ne m’étaient pas favorables, mais ça commence à mieux aller », a décortiqué le gardien plutôt cérébral.  

« Tu n’es jamais aussi mauvais que les gens pensent ou aussi bon qu’ils le disent », a ajouté Scrivens qui apprécie ce dicton.

Beaulieu a le support des siens

À une époque où les bagarres sont remises en question, le combat hâtif de Nathan Beaulieu en dérange certainement plusieurs. Par contre, rien de négatif n’a émané de l’entourage du Canadien et bien au contraire.

« Je pense encore que les bagarres ont une place dans le hockey, c’est mon avis. Il voulait montrer qu’il ferait tout pour être gardé dans la formation. C’était bien de le voir se dresser ainsi et c’est dommage de le voir se blesser », a jugé Scrivens qui a fréquenté l’Université Cornell pendant quatre ans.  

« C’était important, il s’est imposé. Je savais qu’il était très solide là-dedans et les gars étaient très motivés après la bataille », a confirmé Mark Barberio.

À titre d’information, Barberio, Michel Therrien et les autres intervenants consultés n’avaient jamais vu une visière éclater dans un combat comme celle de Cédric Paquette.

Subban reçoit des fleurs de Scrivens

C’est connu, P.K. Subban ne tient jamais en place, mais ne comptez pas sur Ben Scrivens pour s’en plaindre. Depuis son arrivée avec le Canadien, Scrivens peut découvrir la personnalité de Subban de plus près et il n’a que de bons mots pour le défenseur étoile du Tricolore.  

« Il est évidemment très talentueux, c’est un bon patineur doté d’une excellente vision. Il est une partie importante de notre club et on a besoin que P.K. soit P.K. », a fait remarquer Scrivens.

« P.K. possède une grosse personnalité, on le sait et j’aime ça. Il est toujours gentil, c’est vraiment une bonne personne et je base mon opinion sur les gens là-dessus. À mes yeux, ce n’est pas si important d’être un bon joueur de hockey, je veux plus savoir si tu traites bien les gens. P.K. le fait et c’est bien de le voir connaître du succès », a conclu Scrivens, un athlète des plus intéressants à interviewer.