Un vent de changement semble souffler sur la franchise du Canadien de Montréal, alors qu’on ressent de plus en plus un désir réel de jeter un coup d’œil à certains joueurs admissibles à l’autonomie complète au 1er juillet prochain. Un vent de changement qui arrive à quelques semaines de la séance de repêchage de la Ligue nationale de hockey.

Après s’être attardé à l’attitude et au leadership dans la dernière année et après avoir apporté les changements jugés nécessaires tout en prenant position dans l’établissement de cette phase de rafistolage » (voire virage jeunesse), le CH semble vouloir passer à une autre étape.

Les rumeurs fondées ou non fondées qui circulent depuis les dernières semaines ont pour effet de nous démontrer un signe de maturité de plus en plus présent dans cette organisation. Le Tricolore s’assure de construire un futur intéressant, autant à court qu’à moyen terme.

Les dossiers d’Erik Karlsson et de Matt Duchene, entre autres, prouvent qu’une petite brise semble se pointer à l’horizon au niveau du désir de certains hockeyeurs à joindre les rangs de la Sainte-Flanelle. Un changement de mentalité par rapport à ce qu’on a vu dans les dernières années, alors que les joueurs étaient réticents à venir jouer à Montréal où qu’ils voulaient s’en servir comme tremplin pour de futures négociations.

Même s’il a été exclu d’une place en séries éliminatoires, et ce, malgré une récolte de 96 points, le Canadien, avec sa courbe de progression dans les 12 derniers mois, représente une équipe en santé. Une formation renouvelée par la jeunesse et un style de jeu de moins en moins « éteignoir ».

On semble laisser plus de place à une plus grande créativité, ce qui suscite davantage l’intérêt de certains joueurs autonomes à regarder beaucoup plus que du coin de l’œil la possibilité de se joindre à la Sainte-Flanelle pour les années futures.

Même si on est encore un peu loin de la coupe aux lèvres, le Canadien est à possiblement deux joueurs près de passer à un autre niveau.

Après avoir réussi dans la dernière année à greffer vitesse et habilités à sa formation, et à renforcir la force de caractère à l’interne, dans un circuit qui n’a jamais été aussi rapide, Marc Bergevin peut être relativement fier du travail accompli.

Les prochaines semaines risquent de donner droit à beaucoup de « lèche-vitrine », autant de la part des organisations de la LNH que des joueurs qui profiteront de ce statut de joueur autonome sans compensation.

Ce statut est un privilège, un droit acquis en lien avec la convention collective, ce qui offre la possibilité au joueur de choisir sa prochaine destination dans un marché de libre concurrence, là où les réalités du plafond salarial et de la taxation, entre autres, représentent un défi pour plusieurs organisations ayant le désir d’accélérer le processus de reconstruction à vitesse grand « V ».

La donne semble être connue de plusieurs cependant, à savoir que le Canadien est à la recherche des chaînons manquants (centre, défense) pour compléter sa charte de profondeur actuelle. Bergevin cherchera donc à mettre sous contrat des joueurs ayant du vécu et un profil bien particulier.

Sans pour autant affirmer que celui-ci modifiera son approche des derniers mois qui se voulait plus patiente et orientée vers le long terme, le fait de penser un seul instant qu’il ne se penchera pas sur la possibilité de devancer les échéanciers, sans pour autant sacrifier jeunesse et choix au repêchage, serait de mal le connaître.

Bergevin partira ainsi à la recherche du bon « fit ». Au-delà du talent, la définition du bon coéquipier doit demeurer un facteur non négligeable et important dans l’analyse et dans les réflexions internes.

Bref, le DG du CH aura beaucoup de pain sur la planche au cours des prochaines semaines, qui s’annoncent franchement très intéressantes.

Charlie McAvoy, Jaden Schwartz et Tuukka RaskSéries éliminatoires : faire preuve de lucidité!

Les dernières séries éliminatoires du circuit Bettman nous ont prouvé concrètement qu’il faut demeurer éveillé, mais calme au niveau des réelles intentions visant à apporter le changement tant attendu au niveau de la culture de cette ligue.

Sans rien enlever aux accomplissements des équipes participantes à la danse du printemps, et aux sacrifices des joueurs dans ce parcours des plus exigeants que celui des séries éliminatoires, disons que la cible aura tout simplement été « ratée » lorsqu’il est question de cet arbitrage trop permissif. Le fait d’avoir laissé autant de liberté aux joueurs à travers ce type de hockey sans lendemain que représentent les séries éliminatoires aura eu pour effet de faire très mal paraître la LNH.

Un constat d’échec qui forcera inévitablement certains directeurs généraux de formations aspirantes aux grands honneurs à retourner à la table à dessin et faire leurs devoirs lors de la conceptualisation du futur.

Un message qui laisse croire qu’il y aura toujours de bonnes petites formations de saison régulière, et d’autres bonnes équipes de séries éliminatoires, et ce, au-delà du travail plus que brouillon de certains officiels lors des récentes séries éliminatoires. Disons que le dernier printemps laissera un certain œil au beurre noir à la LNH.

Le message du haut de la pyramide ne semble pas toujours aussi limpide que l’on aimerait le laisser croire, malheureusement. Une réalité qui en fin de compte est très déstabilisante pour les acteurs de la scène, voire les joueurs et les entraîneurs. Comme quoi il y a un monde de différence entre le vouloir et le pouvoir.

Entre-temps, après autant de résilience, de détermination, d’engagement, félicitations aux deux équipes dans ce match ultime de la finale de la Coupe Stanley, deux formations qui se sont fort possiblement inspirés des Capitals de Washington de la précédente saison pour bâtir leur équipe, c’est-à-dire qu’ils auront mis l’accent sur le talent oui, mais aussi sur la robustesse.