Sommaire Canadiens-Sénateurs

MONTRÉAL - Il y a des défaites qui font plus mal que d’autres. Celle encaissée dimanche à Ottawa entre dans cette catégorie tant le Canadien n’est plus l’ombre du club qu’il était en début de saison; tant cette équipe si rapide, si efficace dans toutes les phases du jeu, cette équipe qui marquait des buts à profusion dans un passé pourtant pas si lointain, donne aujourd’hui l’impression d’avoir perdu sa vigueur, son efficacité, ses moyens.

 

Et pas question ici de gratter à gauche et à droite pour atténuer l’impact du revers.

 

Pas question de se satisfaire du fait que le Canadien n’a toujours pas encaissé de revers en temps réglementaire sur la route (6-0-2-1) cette saison.

 

Pas question de prétendre que les Sénateurs sont devenus une force dans la division canadienne parce qu’ils avaient gagné deux de leurs quatre derniers matchs avant de recevoir le Canadien dimanche.

 

Pas question de tenter de philosopher en soulignant que les Sénateurs ont aussi battu les Maple Leafs à deux reprises jusqu’ici cette année : une fois en temps réglementaire, une autre en prolongation

 

Des excuses tout ça. Des excuses qui ne tiennent pas ou ne devraient pas tenir.

 

Car après avoir perdu 5-3 contre Toronto samedi au Centre Bell, victime de quatre revers en temps réglementaire à ses six derniers matchs, le Canadien devait prendre les moyens pour « profiter » de sa visite à Ottawa pour bien amorcer un voyage qu’il poursuivra dans la capitale fédérale mardi, avant de rendre visite pour la première fois de la saison aux Jets qu’il croisera jeudi et samedi à Winnipeg.

 

Il ne l’a pas fait. Il ne l’a pas fait du tout. Et c’est pour ça qu’il se réveille avec une séquence de cinq défaites à ses sept derniers matchs.

 

Tout un contraste avec l’équipe qui a gagné cinq fois à ses sept premiers matchs.

 

Peut-être que le but de Nick Suzuki marqué sur le tout premier tir du match leur a donné l’impression que les « Sens » allaient illico leur faire cadeau du match.

 

Suzuki et ses coéquipiers se sont trompés. Bêtement à part ça. Car au lieu de faire cadeau du match au Canadien, les « Sens » ont ensuite pris le contrôle de la partie. Ils ont mieux patiné. Ils ont mieux travaillé. Ils ont mieux joué.

 

Oui les deux premiers buts des « Sens » ont été le fruit de coups de chance alors que deux rondelles déviées ont carrément bondi au-dessus de Jake Allen pour aller terminer leur course au fond du filet.

 

Mais ces coups de chance, les Dieux du hockey les réservent heureusement la plupart du temps aux clubs qui les méritent le plus. Et hier, ce sont les Sénateurs qui méritaient que la rondelle roule, ou bondisse, de leur bord.

 

Allen abandonné par sa défense

 

Quoi dire du point récolté en prime parce que Corey Perry a poussé le match en prolongation avec un but magnifique en deuxième moitié de troisième période?

 

Que le gardien Jake Allen est le seul qui le méritait vraiment tant l’auxiliaire de Carey Price a été laissé à lui seul.

 

Et je ne parle pas seulement de la prolongation au cours de laquelle il a carrément été livré en pâture aux Sénateurs qui en ont profité largement y allant de six tirs consécutifs – Ottawa a dominé 19-9 les tirs au but en troisième période et en prolongation – dont trois sur des échappées avant de finalement marquer le but gagnant. Un but qu’ils méritaient pleinement.

 

Je parle de l’incapacité de la défensive du Canadien de protéger Allen du début à la fin du match.

 

Le duo Chiarot-Weber a eu les mains pleines toute la soirée. Il était incapable de composer avec la vitesse des jeunes «Sens», incapable de contenir leur fougue qui compensait largement pour leur manque d’expérience et/ou de talent.

 

Chiarot est lent et vulnérable en défense depuis le début de la saison. Il multiplie les pénalités – il est rendu à 10 infractions mineures – pour accrochage, pour avoir retenu, pour obstruction en zone défensive. Des pénalités qu’il aurait pu éviter en donnant un coup de patin au lieu d’étendre bâton et bras comme s’il s’agissait d’une corde à linge.

 

Et Weber? Je ne sais pas si le fait de disputer, dimanche, un deuxième match en deux soirs est tombé dans les jambes du capitaine. Mais après une semaine de « repos » ce serait un brin inquiétant quand on considère que le Canadien disputera ses 49 prochains matchs en 75 jours.

 

Si les « vieux » Weber et Chiarot ont connu une soirée difficile, les jeunes Mete et Romanov en ont connu une plus difficile encore.

 

Loin de moi l’intention de m’acharner sur Mete. Mais deux choses me chicotent pas mal. Le défenseur a démontré au fil des expériences tentées avec lui qu’il peine à assumer un rôle défensif autour de son filet et le long des rampes. Déjà vulnérable en défense, on le jumelle au jeune Alexander Romanov qui aurait besoin de tout sauf de l’insécurité défensive associée à Mete.

 

Encore plus loin de moi l’intention de disculper Romanov pour les erreurs qu’il a encore commises dimanche. Après un excellent début de saison, il est clairement dans le brouillard en ce moment. Il prend des mauvaises décisions, joue à la pieuvre devant son filet au lieu de joueur au hockey comme il est pourtant capable de si bien le faire.

 

Mais il me semble qu’à ses premiers coups de patin dans la LNH, Romanov devrait non seulement jouer de son côté naturel (à gauche), mais qu’on devrait lui offrir un défenseur d’expérience sur lequel il pourrait s’appuyer.

 

Est-ce que Brett Kulak est la solution à tous les ennuis qui semblent s’acharner sur Romanov? Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est qu’il est meilleur que Victor Mete et que le duo Kulak-Romanov jouait du bien meilleur hockey que le duo Mete-Romanov a affiché depuis que le Canadien a inséré Victor dans la formation.

 

Je lance ça sans prétention...

 

Prolongation gênante

 

Je tiens à revenir sur la prolongation.

 

Parce qu’en la regardant une deuxième, une troisième et une quatrième fois, je n’arrive pas à m’expliquer comment le Canadien a pu s’éclipser comme il l’a fait pendant les 210 secondes d’enfer qu’il a fait subir à son gardien.

 

Que Josh Anderson perde la rondelle en sortie de zone pour offrir une échappée à Brady Tkachuk passe toujours. Ça arrive ces choses-là.

 

Mais comment expliquer ensuite le fait qu’Anderson s’est mis à oublier de jouer au hockey après cette gaffe? Et il a été pire à sa deuxième présence après une pause au banc. Il a cessé de jouer laissant la zone défensive toute grande ouvert à Brady Tkachuk qui a finalement pu se reprendre après avoir été volé deux fois plutôt qu’une par Jake Allen sur l’échappée obtenue dès les premières secondes de la prolongation.

 

J’insiste sur la mauvaise prolongation de Josh Anderson, mais il n’est pas le seul coupable. Tous les joueurs du Canadien qui ont posé les patins sur la glace pendant cette quatrième période ont joué du hockey de troisième ordre alors que les Sénateurs ont joué pour gagner.

 

« L’an dernier, nous étions sur les talons une fois en prolongation. On tentait de sauver les meubles au lieu d’y aller à fond. J’aurais bien sûr préféré protéger l’avance en troisième période. Mais une fois en prolongation, on donne le feu vert à nos joueurs. On veut qu’ils jouent pour gagner. Et ils l’ont fait ce soir », a commenté l’entraîneur-chef D.J. Smith des Sénateurs.

 

Quand l’attaque massive redevient passive

 

Le Canadien n’a pas offert du jeu de troisième ordre qu’en prolongation. Il l’a fait aussi lors des trois attaques massives qu’il a obtenues.

 

Est-ce que les six buts marqués lors des 20 supériorités numériques obtenues lors des cinq premiers matchs de la saison n’étaient qu’un mirage ? Ou pire : le fruit du hasard ?

 

On va accorder le bénéfice du doute à Kirk Muller qui orchestre l’attaque à cinq, à Claude Julien qui est le grand boss après tout, et aux «spécialistes» envoyés sur la patinoire.

 

Mais à voir le Canadien aller encore hier, à le voir bousiller les occasions comme il le fait depuis 12 parties – aucun but en sept occasions lors des sept derniers matchs, un but en 18 occasions les des huit dernières parties, quatre buts en 32 occasions lors des 12 derniers matchs – il est clair que l’attaque massive du début de saison est redevenue passive comme lors des dernières années.

 

Et ça c’est inacceptable compte tenu des attaquants de qualité que le Canadien a ajoutés à sa formation.

 

Le Canadien a connu du succès en début de saison en ayant recours à une unité comptant deux défenseurs – Weber et Petry – à la pointe et une autre avec un seul arrière.

 

Une bonne stratégie considérant que les autres clubs doivent ainsi préparer deux défensives pour s’ajuster aux styles des deux unités.

 

Quand l’attaque à cinq s’est mise à s’essouffler, ce qui est tout à fait normal dans le cadre d’une saison, le Canadien a décidé d’apporter des changements. Des changements qui clairement ne fonctionnent pas. Peut-être serait-il temps de revenir à la stratégie initiale? De regrouper Weber et Petry? De forcer la note un brin ou deux au lieu de se dire que les buts reviendront bien un moment donné?

 

Surtout que la stratégie mise de l’avant en début de saison a donné de bien meilleurs résultats que les alternatives multipliées au cours des derniers matchs.

 

Ici encore, je lance ça sans prétention...

 

Entre les lignes

 

  • Jonathan Drouin a retraité au vestiaire en fin de période médiane lorsque sa tête a donné contre la baie vitrée après une mise en échec qui semblait anodine. Il n’est pas revenu au jeu en troisième période...

 

  • Nick Suzuki a stoppé à six la séquence de matchs sans but sur laquelle il surfait. Le jeune joueur de centre a enfilé son quatrième but de la saison dès la 77e seconde du match de dimanche...

 

  • Tous les buts marqués par Suzuki jusqu’ici cette année ont lancé le Canadien en avant 1-0 : à Toronto lors du premier match de la saison, le 23 janvier à Vancouver face aux Canucks, le premier février, encore aux dépens des Canucks, mais cette fois au Centre Bell en plus de celui de dimanche à Ottawa sur le tout premier tir du Tricolore dans le match...

 

  • C’était la deuxième fois cette saison que le Canadien marquait sur son tout premier tir d’une rencontre. Il l’a fait aussi le 10 février aux dépens de Frederik Andersen et des Maple Leafs qui, à l’image des Sénateurs dimanche soir, ont su se retrousser les manches pour amorcer une remontée qui les a conduits vers un gain de 4-2...

 

  • Le Canadien s’est retrouvé en prolongation pour la troisième fois de la saison dimanche. Il est toujours en quête d’une première victoire. À Toronto, lors du premier match de la saison, Morgan Reilly avait donné une victoire de 5-4 aux Maple Leafs. À Vancouver, le 20 janvier, après une prolongation qui n’avait pas fait de maître, les Canucks l’avaient emporté en tirs de barrage. Et il y a eu la prolongation à sens unique de dimanche à Ottawa...

 

  • Les deux équipes se croiseront pour la quatrième fois de la saison mardi. Dire que le Canadien aura besoin d’offrir une meilleure performance tient de l’euphémisme...

 

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Un week-end décevant pour le Canadien