Les Sénateurs d’Ottawa ont une fois de plus démontré leur caractère des derniers mois en réussissant à forcer la tenue d’un cinquième match. Bien qu’ils aient bien joué depuis le début de leur affrontement face aux Canadiens, ils ont finalement réussi à sortir victorieux d’un duel relativement égal encore une fois. Tel que mentionné lors de ma chronique précédente, les trois premiers matchs auraient pu aller d’un côté comme de l’autre mais la différence s’est jouée devant le filet. Pas parce que Carey Price a eu à voler un match (ce qu’il a failli faire hier), mais plutôt parce qu’Andrew Hammond et Craig Anderson avaient donné de mauvais buts qui ont coûté les trois premiers matchs à leur équipe.

Les Sens se sont concentrés à jouer au hockey plutôt que de frapper tout ce qui bougeait hier soir et ça leur a très bien servi. Après un début de match timide, ils ont tranquillement pris le contrôle de la rencontre plus la soirée avançait et ils ont obligé Price à se surpasser pour garder le match à 0-0. On se doit de souligner le flair de Dave Cameron qui, comme Michel Therrien a fait à plusieurs reprises cette saison, a effectué des changements à sa formation depuis deux matchs.

Après avoir inséré Chris Neil et Anderson lors du match numéro 3, il a décidé de donner une chance à Zach Smith sur le quatrième trio et ce trio a donné d’excellentes minutes à l’entraîneur des Sens. Cameron a aussi pris la décision d’inverser Mike Hoffman et Milan Michalek au sein des deuxième et quatrième trios et Hoffman a même réussi à marquer le seul but de la rencontre grâce à un superbe tir dans le haut du filet que Price n’a jamais vu venir à cause du double écran composé de Tom Gilbert et Mika Zibanejad. Erik Karlsson a encore joué un gros match flanqué de Marc Methot qui effectue un boulot remarquable face aux meilleurs attaquants du Tricolore qui semblent avoir de la difficulté à se mettre en marche.

Du côté du CH, il se devra d’avoir une meilleure production de la part de ses meilleurs attaquants puisque c’est assez silencieux depuis le début des séries. Quand on pense que deux des trois victoires sont attribuables aux joueurs de soutien, les autres devront aussi aider la cause du CH. Chaque équipe qui réussit à remporter la coupe Stanley gagne des matchs grâce à ses employés de soutien mais aussi grâce à ses meilleurs éléments, donc pour aspirer aux grands honneurs, le CH aura besoin de la contribution de tous et ne pourra pas toujours s’en remettre à Price. Ce qui fait le plus mal à l’équipe depuis le début des séries est certainement la performance de l’avantage numérique justement menée par les gros canons. Certes les Bruins ont remporté la coupe sans avoir de succès en supériorité numérique mais force est d’admettre que c’est plus l’exception que la règle. L’inertie du jeu de puissance va coûter des matchs au CH comme ce fut le cas hier soir lorsque les Sens ont écopé de quelques pénalités d’indiscipline.

Je reviens sur ma déclaration lors de ma chronique suivant le troisième match quand je disais que, malgré leur caractère, je ne vois pas comment les Sens réussiront à battre Carey Price trois autres fois d’affilée, surtout qu’ils devront le faire en remportant deux matchs dans le meilleur amphithéâtre de la LNH : le Centre Bell. S’il fallait qu’Ottawa gagne ce cinquième match, les joueurs du CH seront très tendus par la suite, mais je garde confiance en notre équipe. Elle va réussir à remporter cette série.