Une connexion qui remonte à un camp avec Vegas

MONTRÉAL – À voir la chimie instantanée entre Nick Suzuki et Rafaël Harvey-Pinard, on a cru que le capitaine du Canadien pouvait lire dans le cerveau du Québécois. Mais la connexion entre eux remonte plutôt au camp des recrues des Golden Knights de Las Vegas en 2018.

Harvey-Pinard venait d'être ignoré au repêchage de la LNH pour une deuxième année de suite après une excellente saison avec les Huskies de Rouyn-Noranda sous les ordres de Mario Pouliot.

Le fils de Pouliot, Raphaël, travaillait et travaille encore comme dépisteur pour les Golden Knights. Il a donc incité ses patrons à inviter RHP au camp des recrues de l'organisation.

Cette belle petite histoire a été évoquée, tout bonnement, par Suzuki quand l'auteur de ces lignes l'a questionné sur cette chimie intrigante qui a mené à deux buts contre Ottawa.

« Ça remonte au camp des recrues à Vegas. Je ne sais pas si les gens savent ça, mais on était ensemble et on avait créé un lien. Il joue de la bonne manière donc je sais où il sera la majorité du temps. C'est le fun de voir un athlète prouver son point de cette manière », a confié Suzuki avec un grand respect pour le numéro 49.

« Je pense à HP qui joue très bien, ça pourrait lui permettre de s'établir dans la LNH », a ajouté Suzuki en répondant à une question sur les nombreuses occasions qui se présentent en raison des blessés.

Il n'a suffi que de traverser le vestiaire pour obtenir plus de détails de la part de la sensation de l'heure chez le Canadien.

« Je suis quand même surpris que Nick s'en souvienne, a-t-il réagi avec sa grande humilité. On avait joué quelques matchs ensemble pendant le camp. Ç'avait quand même cliqué. »

« J'avais déjà vu de ses faits saillants. Tu vois que c'est un gars tellement intelligent. Au camp, ça paraissait, il joue des deux côtés de la patinoire. Il a tellement une bonne vision, ça se voyait déjà à Vegas. L'année suivante (en 2019), j'ai joué contre lui à la Coupe Memorial », a raconté Harvey-Pinard.

Pour la petite histoire, rappelons que Harvey-Pinard et les Huskies avaient remporté ce tournoi tout en éliminant Suzuki et le Storm de Guelph avec un gain de 6-4 en demi-finale. Suzuki se souvient que ce fut difficile de les affronter.

Le patineur de 24 ans a beau briller avec Alex Belzile et Michael Pezzetta depuis son rappel, ça change la donne quand l'entraîneur vous accorde une telle promotion.

« Oui, ça procure de l'énergie d'être jumelé avec deux gars comme eux qui ont extrêmement de talent. C'est un message de continuer à travailler fort et faire ce que je fais », a déclaré RHP avec toute sa gentillesse.

Avec une production de cinq buts et une aide en sept parties, Harvey-Pinard aurait de quoi se pincer.

« Ça va très bien, mais je ne suis pas 100% satisfait. Je pense que je peux encore mieux réussir certains détails », a indiqué celui qui est avant tout fier de la constance affichée sauf dans le match à Ottawa.

N'ayant pas été repêché, Arber Xhekaj peut comprendre les épreuves surmontées par Harvey-Pinard, une sélection de septième ronde à sa troisième année d'admissibilité.

« Bien sûr, il faut trouver une manière de se rendre et c'est exactement ce qu'il fait. On aime beaucoup son énergie dans le vestiaire aussi. C'est un bon jeune et il produit en plus, il se débrouille bien », a commenté l'imposant défenseur.

« Lui et (Alex) Belzile ont été géniaux. Ils sont si positifs et ils se défoncent chaque match. Peu importe comment la partie se déroule pour l'équipe, ils répondent présents et ça nous aide », a-t-il enchaîné.

Ce qu'ils ont dit

« C'est une ligue qui est exigeante physiquement et mentalement. On n'obtient pas les résultats qu'on veut, mais on travaille et on cherche les réponses. Ça peut devenir démoralisant de ne pas gagner après avoir joué un fort match. Avec tout le travail qu'on fournit, de prendre une petite pause, ça va aider notre équipe et nos blessés », a jugé St-Louis en parlant du congé de dix jours.

« Si tu observes le rendement de Nick au microscope tout le temps, tu vas remarquer des différences et c'est normal donc il faut être prudent avec ça. Je veux lui donner la chance de se corriger par lui-même et ne pas l'inonder de conseils d'entraîneur. Je suis content, il a joué un bon match et ce sera bénéfique pour lui de quitter vers la pause de cette façon. Je sais qu'il y a beaucoup de pression sur lui, mais si tu regardes ce qu'il fait depuis le départ, il y a bien plus de bonnes choses », a cerné St-Louis à propos du capitaine qui a amassé deux aides pour atteindre le plateau des 40 points en 51 matchs.