Marc Bergevin aura du travail à faire pour garder intact son effectif défensif.

Des six arrières qui étaient en uniforme pour le début de la première ronde des séries éliminatoires contre le Lightning de Tampa Bay, Josh Gorges et Alexei Emelin sont les seuls à posséder un contrat valide pour la prochaine saison.

Andrei Markov (5,75 M$ la saison dernière), Francis Bouillon (1,5 M$) et Mike Weaver (1,1 M$) pourraient tous devenir libres comme l’air le 1er juillet alors que P.K. Subban vient d’écouler un pacte de deux ans qui lui a rapporté 5,75 M$. Il pourrait être joueur autonome avec compensation dans un mois.

À l’équation viennent s’ajouter les jeunes Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi, des anciens choix de première ronde de l’organisation qui ont fait la navette entre la Ligue nationale et la Ligue américaine cet hiver. Beaulieu a été en uniforme pour les sept premiers matchs éliminatoires de sa carrière au cours des dernières semaines.

Le nom de Greg Pateryn, qui a amassé 34 points en 68 parties avec les Bulldogs de Hamilton l’hiver dernier, a aussi été amené dans la conversation lors du bilan de fin de saison du directeur général du Canadien.

« Vous savez comment j’ai l’habitude d’opérer. La profondeur en défensive est toujours importante pour moi et ça ne changera pas », a prononcé Bergevin au milieu d’une rencontre d’une vingtaine de minutes avec les journalistes lundi à Brossard.

On peut imaginer que le dossier Subban, qui pourrait coûter cher au Canadien, repose en priorité sur le bureau de Bergevin. Le plus récent récipiendaire du trophée Norris a obtenu 53 points en 82 matchs de saison régulière en plus de s’imposer comme le meilleur marqueur de son club en séries éliminatoires.

« Son âge dit qu’il est encore un jeune défenseur, mais depuis que je suis ici, il a pris d’énormes pas vers l’avant, observe Bergevin au sujet de son quart-arrière de 25 ans. P.K. est plus mature à tous les points de vue, qu’on parle de son jeu ou de sa façon de se comporter, et on en est très heureux. »

Mais comme pour chacun des cas qu’il aura à régler au cours des prochains mois, Bergevin a refusé de laisser filtrer la moindre trace de ses intentions.

« Tout fait partie d’une stratégie, non seulement du côté du Canadien mais aussi du côté des joueurs, alors c’est difficile de vous donner un échéancier. Ce sont tous des dossiers importants qu’il faut régler et ça va se faire », a d’abord assuré le DG.

Devant l’insistance d’un journaliste, Bergevin a provoqué quelques éclats de rire en affirmant que « l’idéal, ça serait que tous les joueurs soient signés demain matin. Ça, c’est l’idéal. Mais dans la réalité, ce n’est pas possible. »

Place aux jeunes?

Le jour où Beaulieu et Tinordi, respectivement âgés de 21 et 22 ans, se tailleront une place permanente avec le grand club semble imminent.

Samedi, alors que les joueurs défilaient pour la dernière fois dans leur vestiaire du complexe d’entraînement, Francis Bouillon se disait convaincu que ses deux élèves étaient prêts à dépasser leurs maîtres. « C’est la beauté du hockey, réalisait le vétéran de 38 ans. Le gars qui est assis à côté de toi va peut-être t’aider à gagner une coupe Stanley, mais c’est peut-être lui qui va te voler ton job. »

Pour Bergevin, le destin des espoirs de l’équipe repose en grande partie entre leurs propres mains.

Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi« J’ai toujours dit que ce sont les joueurs qui prennent les décisions pour toi. Ces deux jeunes ont fait beaucoup de progrès. Dans les prochaines semaines, voire les prochains mois, on devra parler de leur situation, mais on est plus proche que loin du jour où ils deviendront des joueurs à part entière du Canadien. »

Bergevin assure que les cadets du bassin de défenseurs de l’organisation auront la chance de mériter un poste au camp d’entraînement, mais n’écarte pas la possibilité qu’une année supplémentaire à l’école de la Ligue américaine soit nécessaire.

« On ne veut pas qu’un jeune ne joue qu’une fois aux deux semaines. Ce n’est pas le genre d’utilisation qui l’aidera pour le futur. Alors si on sent qu’il n’est pas prêt à jouer tous les matchs, ou presque, c’est mieux pour lui d’aller continuer son apprentissage au niveau inférieur. »

En parlant plus précisément de Beaulieu, Tinordi et Pateryn, Bergevin a ajouté : « J’aimerais qu’ils soient prêts plus tôt que tard, mais je ne peux rien garantir. J’espère qu’ils feront partie de notre avenir, mais la décision leur revient. »

Quand même, il serait surprenant qu’une équipe qui vient de s’approcher des grands honneurs confie une grande partie de son vestiaire à des jeunes sans expérience. Mis au courant de la philosophie de Mike Weaver, qui croit qu’« un jeune ne peut apprendre d’un autre jeune », Bergevin a agréé.

« Il a raison. Des bons vétérans, ça aide le climat dans la chambre. Ça aide la culture. »