La décision des Canadiens de libérer le vétéran défenseur Francis Bouillon à quelques jours du début de la saison régulière doit être vue comme une stricte décision d’affaires.

L’entraîneur-chef Michel Therrien aurait probablement été très heureux de compter sur une police d’assurance de la trempe de Bouillon, mais le moment était venu de tourner la page.

La direction a visiblement convenu qu’il était préférable que les jeunes Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi se développent entourés de professionnels de la Ligue nationale.

C’est évidemment triste pour Bouillon, mais en même temps, les Canadiens assument parfaitement le risque qu’ils courent en commençant la campagne avec ces deux jeunes. Risque qui est plutôt facile à prendre lorsque le gardien qui défend le filet se nomme Carey Price.

Même s’il avait été confiné à un rôle de septième défenseur, Bouillon aurait amené énormément de leadership à la suite des départs de Brian Gionta et Josh Georges.

L’ancien numéro 55 était le genre d’individu capable de calmer et d’influencer les recrues dans le vestiaire. C’était un Glorieux dans l’âme et surtout un Québécois qui se plaisait à Montréal. Il s’agit d’un moment difficile à passer, mais ainsi est faite la vie dans la LNH.

Beaulieu et Sekac brillent

L’émergence de Beaulieu pendant le camp d’entraînement n’est pas étrangère au départ de Bouillon. Les choses avaient pourtant commencé tranquillement, mais plus les matchs préparatoires passaient, plus il prenait de l’assurance et des risques avec la rondelle.

Beaulieu sera toujours un défenseur à risque dans son territoire, mais ce qu’il est capable d’amener dans le jeu de transitions et en supériorité numérique explique sa présence sur la troisième paire de défenseurs. Il devra améliorer sa prise de décisions, plus particulièrement son sens de l’anticipation sans la rondelle. Bref, prendre les devants au lieu de réagir.

Comme plusieurs, j’étais curieux de voir Jiri Sekac à l’œuvre. Je ne connaissais pratiquement rien à son sujet et j’ai découvert un athlète très mature. À 23 ans, il a déjà l’expérience de la KHL et ça paraît! J’ai surtout aimé son agressivité, son intensité et son intelligence avec la rondelle. Il a également du cœur au ventre et est capable de bien jouer dans les deux sens de la patinoire. Sera-t-il en mesure de maintenir le rythme pendant la saison régulière? Ça reste à voir.

À l’opposé, la tenue de Tinordi ne m’a pas du tout impressionné. J’ai eu le sentiment qu’il commettait les mêmes erreurs que l’année passée et la précédente. Cependant, pas question de paniquer, étant donné que les joueurs de se taille ne se développent pas instantanément. Ça vaut donc la peine d’être patient, car il possède ce qu’il faut pour connaître du succès.

À l’image de la dernière saison

Après avoir atteint la finale de l’Association de l’Est la saison dernière, je m’attends encore à ce que les Canadiens connaissent du succès. Ils devraient ainsi être au plus fort de la lutte pour les premières places. L’équipe possède une belle profondeur à l’attaque.

C’est moins évident du côté de la défense et personne ne sait encore qui évoluera à la gauche de P.K. Subban. Alexei Emelin sera-t-il l’heureux élu? Sera-t-il en mesure de redevenir le joueur qu’il était avant qu’il ne subisse sa blessure?

Mais au finale, tout reposera sur les épaules de Price, qui devrait logiquement être l’un des finalistes à l’obtention du trophée Vézina. Il sera la colonne vertébrale du club et lui donnera la chance de l’emporter chaque fois qu’il sera devant la cage.

*Propos recueillis par Francis Paquin