BROSSARD – La relance offensive du Canadien a retenu l’attention dans les derniers jours, mais le rendement défensif a également repris du poil de la bête depuis quatre rencontres.

Le portrait n’est pas encore satisfaisant aux yeux des entraîneurs, mais le CH a alloué 12 buts à partir de la fin de son voyage en Californie. On parle donc d’une moyenne de trois buts par rencontre tandis que ce chiffre s’élevait à cinq pour les quatre parties précédentes.

Disons que ça prend toute une équipe de hockey pour remporter des matchs quand on laisse l’adversaire marquer cinq fois. À moins d’évoluer à l’époque des Oilers d’Edmonton dans les années 1980.

« Andrew Shaw fait le voyage »

À l’image du Canadien, Jordie Benn a retrouvé une partie de ses repères depuis quelques rencontres et l’organisation montréalaise ne peut que s’en réjouir.

« On a traversé une période difficile et je faisais partie de ce creux. C’est bien de pouvoir changer le portrait et amasser quelques victoires », a convenu Benn sans se défiler.

« Oui, c’est beaucoup mieux dans son cas. Ses décisions sont meilleures, il bouge plus avec la rondelle. Quand on bouge bien nos pieds, le restant du jeu suit habituellement », a déterminé son entraîneur Claude Julien. 

Maintenant jumelé à Karl Alzner, Benn est parvenu à effacer le jeu erratique qui le caractérisait dans les premiers matchs.  

« Je trouve qu’on se débrouille passablement bien ensemble », a-t-il approuvé.

Benn et ses partenaires de la brigade défensive ont effectué un meilleur travail au sujet de la relance de l’action, un élément crucial.

« On a mis beaucoup d’accent là-dessus, c’est très important de pouvoir lancer les attaquants avec efficacité. Ça permet de jouer plus souvent dans la zone offensive, c’est pas mal plus amusant que de combattre dans son territoire », a déclaré Benn qui était heureux de constater l’ambiance détendue qui a refait son apparition au sein de l’équipe.  

« L’atmosphère est bonne, on a eu beaucoup de plaisir tout en travaillant fort. On entame ce voyage avec un bon état d’esprit », a assuré Benn au terme de l’entraînement matinal.

Soulignons que l’attaquant Andrew Shaw n’a pas participé à ces exercices en raison d’un virus, mais ça ne semble pas majeur puisqu’il accompagnera les siens pour les matchs face au Wild, aux Jets et aux Blackhawks.

En l’absence de Shaw, Michael McCarron a joué son remplaçant sur la première vague de l’avantage numérique. Cependant, c’est plus le portrait de la deuxième unité qui doit être retenu. Victor Mete a cédé sa place à Charles Hudon à la pointe lors du match contre les Sénateurs et les entraîneurs ont poursuivi dans ce sens.

« C’était comme ça dans le dernier match aussi. On a fait juste un match, mais il gère bien la rondelle et il a un bon lancer. On l’avait (sur l’attaque massive), on l’a enlevé et on le remet. C’est un jeune joueur auquel on va donner l’occasion quand c’est le bon moment. On pense qu’il peut nous aider de ce côté », a indiqué Julien.

Comme ça arrive souvent, une grande partie de l’entraînement a été consacrée aux unités spéciales. Les entraîneurs continuent de chercher des solutions pour le jeu de puissance qui a réussi à produire quatre buts depuis quatre matchs en 19 déploiements.

Parmi les options tentées, on a vu Alex Galchenyuk se placer à la pointe près de Shea Weber pour qu’il puisse décocher des tirs sur réception. Max Pacioretty se retrouvait donc plus près du filet où il parvient à marquer plus aisément.

Les échos de l'entraînement du CH

Au-delà des unités spéciales, le Canadien aura surtout besoin de l’apport offensif de plusieurs joueurs pour remonter au classement. Hudon et Artturi Lehkonen ont joué un rôle majeur en ce sens à Ottawa avec deux buts chacun.

« Honnêtement, pour avoir du succès cette année, il va falloir se fier sur tout le monde. On est chanceux d’une façon parce qu’on a des gars qui peuvent marquer sur tous les trios. (Alex) Galchenyuk a marqué un gros but à Ottawa. Chaque trio comporte un certain danger pour l’autre équipe. Pour nous, c’est de donner cette peur aux autres équipes », a raconté Julien.

L’entraîneur du Tricolore a également souligné que son équipe a déjà marqué trois buts en désavantage numérique cette saison. Les Devils du New Jersey, avec quatre, sont le seul club avec un meilleur résultat.

Un vieux réflexe à éliminer  

Le Canadien devra maintenant confirmer que sa renaissance n’est pas éphémère et qu’elle peut venir à bout des équipes de l’Ouest. Les trois derniers gains ayant été acquis contre des rivaux de l’Est.

« On s’en va affronter de bonnes équipes, mais on doit se concentrer sur les mêmes priorités. On vient de prouver qu’on peut obtenir de bons résultats quand on effectue les bonnes choses sur la patinoire », a retenu Petry à l’approche de ce périple. 

Petry a reconnu que le travail des défenseurs était encore plus ardu cette année en raison des règlements plus restrictifs.

« C’est difficile de se défendre quand tu peux être puni dès que tu touches un joueur près des mains. Il faut bouger encore plus les pieds. C’était devenu naturel de donner des petits coups à nos adversaires, un peu pour les avertir de notre présence. Ça exige de patiner plus et de se placer davantage devant les adversaires », a décrit celui qui se débrouille mieux avec Brandon Davidson comme partenaire.  

Il s’en est fallu de peu pour qu’on oublie qu’il s’agissait de la première journée du mois de novembre et de la célèbre initiative « Movember ». Heureusement, Petry était là pour nous le rappeler. En fait, le défenseur a triché en se présentant avec une moustache déjà bien saillante.

« On se demandait si on devait repartir à zéro ou garder son avance. J’ai choisi la deuxième option », a rigolé Petry.