MONTRÉAL – L’ovation réservée à Andrei Markov avait quelque chose de spécial comme si elle venait directement du cœur des partisans. Sa puissance et sa franchise faisaient penser à un hommage touchant que les gens rendent à un proche après avoir partagé leur vie avec quelqu’un pendant tant d’années.

En poussant la note plus loin, on pourrait dire qu’on entendait presque les milliers de spectateurs lui crier leur désir de le voir dans l’uniforme tricolore jusqu’à sa retraite.

« On ne sait jamais dans ce milieu, mais je ne joue pas avec l’idée de me retirer. Je souhaite poursuivre ma carrière. Je vais continuer aussi longtemps que je vais apprécier le tout », a répondu Markov à cette question.

Le Russe n’a jamais caché son désir de rester avec le Canadien. Un prochain contrat l’aiderait à franchir le plateau des 1000 matchs avec la même organisation.

« Oh, je ne suis pas son agent. Mais il aime Montréal, on l’aime et c’est la même chose pour les partisans. On ne pense pas trop à ça, sauf que j’espère être auprès de lui pour tous les matchs qu’il va jouer », a souhaité Max Pacioretty qui est devenu son coéquipier en 2008-2009.

Dès la deuxième question sur son accomplissement, soit son 572e point avec le CH, Markov s’est empressé de détourner sa réponse vers le travail de son équipe.

« C’est un gros honneur de me retrouver en compagnie de ces personnes. Je suis fier d’être rendu là surtout que j’ai travaillé très fort. Mais, le plus important demeure le rendement de l’équipe et on s’est bien repris après un départ moins convaincant », a-t-il confié en parlant de Guy Lapointe avec lequel il partage le deuxième rang des pointeurs chez les défenseurs.

Pendant que Markov cherchait à fuir les éloges, Pacioretty s’est assuré de le vanter au meilleur de ses capacités. C’était beau de voir le capitaine de l’équipe consacrer plus de 15 minutes à louanger le vétéran de 38 ans après la partie.

« C’est un grand honneur, on est très heureux pour lui. C’est surtout un joueur qui, selon moi, n’a jamais reçu la reconnaissance qu’il mérite. De toute façon, il ne veut pas ce crédit, il désire simplement se concentrer à bien jouer », a relevé Pacioretty qui a savouré le moment de l’ovation. 

« Je suis fier de mes accomplissements »

« J’étais si content. Je vais lui parler pour voir si je peux lui soutirer un sourire. J’aime penser que j’ai une bonne connexion avec lui. D’ailleurs, c’est le meilleur ami de mon beau-frère qui est Russe et ma femme le connaît depuis très longtemps. Je suis tellement heureux de voir comment son jeu a évolué et encore plus en pensant à l’adversité qu’il a surmontée », a expliqué le numéro 67.

Le meilleur coéquipier et dans la trempe de Lidstrom 

La saison prochaine, Pacioretty disputera sa dixième saison dans l’organisation du Canadien. Pour lui, Markov se classe au sommet des partenaires qui ont enfilé l’uniforme à ses côtés.

« C’est probablement le meilleur joueur avec lequel j’ai joué et c’est l’un des plus grands travaillants que j’ai vus dans ma vie », a-t-il tenu à souligner.

« Andrei méritait les applaudissements »

« C'était vraiment spécial. Il a tellement fait dans cet uniforme et c'est étrange à dire, mais il est sans doute sous-estimé pour tout ce qu'il a réalisé. C'est un grand modèle pour n'importe quel jeune qui se greffe à l'équipe », a pris la peine d’ajouter Brendan Gallagher.

Tout comme Markov, Pacioretty a subi des blessures graves dans sa carrière. Il admire donc le parcours du numéro 79 et il lui a réservé l’équivalent du compliment suprême.

« Je pense que c’est l’une de ses meilleures saisons et ça prouve à quel point c’est important de prendre les bonnes décisions pour connaître du succès sur la patinoire. Lui et Nicklas Lidstrom, on peut les comparer dans le sens que leur façon de jouer a l’air de n’exiger aucun effort. Quand tu as autant de connaissances de ton sport, tu peux jouer très longtemps et c’est que l’on souhaite qui arrive dans son cas », a commenté le capitaine.

La réputation de Markov a déjà fait le tour de la planète hockey plusieurs fois. Ses talents de passeur se situent parmi l’élite et la mise en scène du but d’Artturi Lehkonen constitue un autre exemple éloquent. Sa remise était tout simplement parfaite pour la précision et la vélocité sans même tourner la tête vers son partenaire. 

« Tout le monde a une bonne chimie avec lui parce qu’il rend ton prochain jeu tellement plus facile avec son doigté. Quand on regarde son jeu de haut, ça ne se voit pas autant. Mais, au niveau de la patinoire, tu constates rapidement à quel point sa contribution est utile », a ciblé Pacioretty avec pertinence en parlant de celui qui donne l’impression d’avoir une extraordinaire vision périphérique.

Le premier trio retrouve ses repères

Ce match a également permis au premier trio de rebondir. Pacioretty a soutenu que des conversations pertinentes ont aidé dans ce sens.

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« On a définitivement mieux joué dans ce match. On a eu de bonnes discussions qui ont été utiles. La franchise aide et rapporte. Il y a toujours des hauts et des bas dans une saison et je trouve que notre trio s’est bien sorti de sa torpeur en jouant un fort match », a-t-il déclaré avec leadership.

Son entraîneur n’a pas caché que ce déblocage provoque des ondes positives au sein du groupe.

« Ça fait du bien à tout le monde. Ils ont bien travaillé ensemble et ils ont trouvé le moyen de marquer des buts. Ces joueurs s’imposent toujours beaucoup de pression quand ils ne marquent pas, mais comme je disais à Max, il avait déjà 33 buts et plusieurs joueurs seraient fiers d’une telle saison. L’important demeure donc de se concentrer sur le travail à faire et le reste suivra », a conclu Julien.

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