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RÉSULTATS

Et si on changeait notre façon de voir l'attachement des joueurs?

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COLLABORATION SPÉCIALE

En écoutant Carey Price dans les derniers jours, je me suis rendu compte à quel point comme observateur externe des Canadiens de Montréal, on comprend parfois mal, voire très mal les athlètes.

Quand je parle d'observateurs externes, je parle de tous ceux qui ne suivent pas les activités du club sur une base quotidienne. Tous ceux qui ne vont pas dans le vestiaire et qui ne côtoient pas les joueurs régulièrement. Ça comprend aussi évidemment les partisans de l'équipe.

Pourquoi je prends le temps de nommer tous ces groupes? Pour démontrer à quel point nous sommes beaucoup à suivre le CH, sans y avoir accès directement et encore moins intimement. Ce qui nous amène parfois à avoir une vision faussée et même complètement erronée de ce qui se passe à l'intérieur de l'équipe, encore plus dans le vestiaire et dans la tête des joueurs.

C'est là qu'on revient à Carey Price. En l'entendant parler lors de sa conférence de presse du 24 octobre dernier, on se rend bien compte de sa passion pour le hockey. C'est vrai qu'il ne veut pas revenir à n'importe quel prix. Il veut d'abord recouvrer la santé pour profiter de la vie de famille avec sa femme et ses enfants.

Cependant, on sent qu'il est prêt à aller jusqu'au bout et prêt à tout essayer pour revenir au jeu. Avant même de parler de sa blessure et des efforts pour effectuer un retour au jeu, peut-on parler de son attitude? Déjà, on a pu entendre le cerbère du CH. Il était disponible pour répondre aux questions des médias.

L'an dernier, lorsque Shea Weber était dans la même situation, il n'était pas aussi disponible médiatiquement. Bon, on pourrait mettre ça sur le dos de l'ancienne administration qui ne donnait pas facilement accès aux joueurs, mais la différence mérite quand même d'être soulignée.

Parlant de différence, avez-vous remarqué à quel point Price est présent dans le paysage montréalais? Il a assisté au match des Raptors au Centre Bell. Il était présent à un match important des Alouettes de Montréal. Il est dans l'entourage de l'équipe aussi. Tout le contraire de l'ancien capitaine du Tricolore.

Ce n'est pas une question de lancer la pierre à Weber, mais la différence est frappante. Tout ça pour dire qu'on sent aujourd'hui l'attachement de Price et sa famille pour le marché montréalais. Il aurait pu facilement aller s'installer dans l'Ouest canadien, sachant que sa saison est très probablement à l'eau. Il est vrai que s'il veut tenter un retour à moyen terme, sa meilleure chance est de demeurer à Montréal, mais comme je le disais, il est visible dans le marché, pas seulement au centre d'entrainement. Par ses gestes, il prouve son attachement à Montréal.

Pourtant, dans le passé on a mis en doute l'attachement du 31 à Montréal. Depuis qu'il s'est présenté au bilan de la saison 2008-2009 avec une casquette qui lui cachait les yeux, on a remis en question l'engagement de Price envers le club. On se demandait s'il était fait pour le marché montréalais, surtout qu'il disait se sentir étouffé par le fait qu'il ne pouvait faire son épicerie en tout anonymat.

On a aussi douté de son désir de demeurer dans La Mecque du hockey avant qu'il ne signe son nouveau contrat en 2017.

Pourquoi un gardien d'élite qui veut remporter la Coupe Stanley et qui peut être l'élément manquant à une équipe aspirante, voudrait-il demeurer dans un milieu aussi exigent? Carey Price n'étant pas l'athlète le plus flamboyant, c'était facile de lui prêter des intentions.

Il peut parfois être taciturne, réservé et sembler inconfortable devant toute l'attention qu'on porte à ceux qui occupent le poste de gardien numéro 1 des Canadiens. On sait aussi maintenant qu'il est allé chercher de l'aide pour lutter contre sa consommation d'alcool. Malgré tout ça (et bien plus), la vedette de la Sainte-Flanelle demeure attachée à Montréal.

Il a semblé ému lorsqu'on l'a présenté au match d'ouverture de l'équipe. Il a semblé touché lorsque la foule a scandé son nom au match des Raptors de Toronto à Montréal. Il a été affable avec les journalistes lors de sa plus récente conférence de presse.

Ce pourrait-il qu'on ait mal jaugé l'homme et l'athlète? Ce peut-il qu'on se fait une idée de ce que l'attachement d'une athlète doit être envers la ville où il évolue et que cette idée ne nous permet pas de comprendre des individus différents?

Carey Price aime Montréal. On le sait aujourd'hui plus que jamais. Aurions-nous pu l'apprécier encore plus si nous l'avions laissé être lui-même, sans remettre en doute son engagement et en l'acceptant comme il est? On devrait peut-être se servir des leçons tirées de notre relation avec lui pour mieux accueillir les prochaines vedettes du club.