Après les déboires des derniers jours, nul doute qu’une sérieuse remise en question s’impose dans l’entourage du Canadien de Montréal. La direction doit avoir la capacité de porter un regard critique sur la situation et se demander ce que l’on pourrait améliorer. On doit absolument identifier les erreurs qui ont été commises, question de ne pas les répéter.

Décevant, inconcevable, frustrant, embarrassant... tous des adjectifs qui ont été utilisés dans le giron du CH au cours des derniers jours pour tenter d’expliquer, de décortiquer, mais surtout d’essayer de comprendre le pourquoi du comment d’un tel effondrement.

On remarque une frustration face à l’adversité et cela inquiète au plus haut point. Le Tricolore a l’air d’une formation à la dérive et qui se cherche. Avec la confiance aussi fragile qu’une maison de verre, faut-il se surprendre de la situation? Malheureusement, la réponse est non.

Non, car plusieurs experts et partisans redoutaient cette possibilité en lever de rideau en raison d’innombrables questionnements sur les différents gestes posés durant la saison morte.

La composition d’une brigade défensive rapiécée à l’encontre de la « game » d’aujourd’hui – qui est davantage orientée sur la vitesse, tant des pieds que des mains et de la prise de décision – fait mal au Tricolore.

Sans nécessairement jeter tout le blâme sur les défenseurs actuels, même si eux aussi ont leur part de responsabilité, combien d’entre eux se retrouvent réellement dans la bonne chaise? Pas beaucoup d’après moi!

Le fait de donner ce genre de responsabilités à ces joueurs, et ce, même s’ils sont des professionnels, c’est un peu comme les envoyer à l’abattoir. On les force à faire face à des joueurs de premier niveau qui représentent les meilleurs vendeurs du circuit Bettman et qui font les manchettes de fin de soirée en raison de leurs prouesses. Pas évident!

Cette ligne bleue aurait peut-être mieux répondu aux exigences de l’ancienne convention collective où l’accrochage et l’obstruction faisaient partie du quotidien.

Il s’agit d’une unité défensive qui, même avec un Carey Price au sommet de son art, posait tout de même de grands points d’interrogation lors de l’analyse des forces et des faiblesses de la Sainte-Flanelle au mois de septembre dernier.

Malheureusement, cela est un fait. De par leur profil, les Andrei Markov (même s’il en était à ses derniers miles), P.K.Subban et Mikhail Sergachev (même s’il profite actuellement d’un environnement propice pour s’épanouir offensivement), répondaient beaucoup plus adéquatement à la nouvelle réalité de la LNH.

Les choses ont tout simplement évolué et, sincèrement, c’est positif pour la qualité du spectacle et du respect du client payeur.

Bref, le Canadien est aux prises avec un corps défensif qui est encore lié contractuellement pour plusieurs saisons et cela tend à nous faire croire que l’organisation n’est pas sortie de l’auberge.

À moins d’un changement important, question de mieux équilibrer l’état des forces, chose qui ne s’achète pas nécessairement au dépanneur du coin, il faudra être prêt à vivre avec cette problématique.

Jonathan Drouin : ne joue pas qui veut dans la ligne de centre

Jonathan Drouin est-il le responsable de cette débandade? La réponse est non. Ne joue pas qui veut dans la ligne de centre au sein d’un circuit aussi compétitif que celui de la Ligue nationale de hockey.

Il s’agit d’un processus long et ardu qui demande énormément d’énergie autant sur le plan physique que psychologique. Il y a des exigences et des responsabilités qui viennent avec le poste de joueur de centre, que ce soit par l’implication dans les trois zones, l’efficacité dans le cercle de mise en jeu, etc.

Un éternel débat qui dure de plusieurs saisons chez la Sainte-Flanelle, qui est désespérément à la recherche de stabilité et de constance à une position aussi névralgique, là où le souci du détail représente un facteur non négociable.

C’est un rôle de joueur pivot et cela ne peut servir de laboratoire et d’expérimentation comme ça a été le cas avec Alex Galchenyuk. Ce dernier est reconnu pour ses qualités de passeur et certains atouts offensifs – comme Drouin –, mais avec des efforts très sélectifs.

Cette position demande même, à l’occasion, de sacrifier un peu d’attaque au profit de la défense.                                            

À moins de gros ajustements dans le cahier de jeu de Claude Julien, question de responsabiliser davantage certains ailiers à travailler profondément dans leur propre territoire et de mieux encadrer leurs propres défenseurs, encore une fois, ce sera difficile.

C’est une réalité frappante. Une réalité qui, entre autres, a mené au premier but des Maple Leafs de Toronto samedi soir dernier. On a eu droit à sérieuse confusion au niveau du repli défensif et du marquage.

Malheureusement, ce sont des consignes qu’on ne peut pas donner à Brendan Gallagher et Andrew Shaw qui, par leur style de jeu, jurent et carburent sur l’émotion et l’intensité qu’ils peuvent apporter à un match. Il s’agit de leur contribution à la formation.

La solution ne semble pas évidente pour le directeur général Marc Bergevin, surtout dans un milieu où personne ne lui fera de cadeau, à moins de surpayer vis-à-vis l’offre et la demande.

Entretemps, pour Claude Julien et son personnel, le défi demeure de taille. Il faut savoir où tracer la ligne entre l’acceptable et l’inacceptable dans la recherche de solutions, et ce, avant que la chaleur ne devienne un effet paralysant au sein du vestiaire.

Pendant que plusieurs aimeraient bien voir Julien marier l’eau et le feu avec des entraînements punitifs, il en demeure la responsabilité de celui-ci de se libérer du regard des autres dans cette zone de turbulences. Il doit être en mesure de bien évaluer la situation afin de prendre les décisions qui s’imposent.

Derick Brassard et Mark StoneUn retour du balancier qui ne sera pas de tout repos

Même s’ils sont en avance sur les échéanciers par rapport à l’an passé, il demeure tout de même difficile de concevoir que les Sénateurs ont récolté seulement 13 points sur une possibilité de 26 devant leurs propres partisans, avec un dossier de 4-4-5.

Une récolte modeste qui viendra exercer davantage de pression sur l’équipe afin de  remporter des victoires sur la route, un exploit pas toujours facile dans cette ligue.

Les Sens ont amorcé dimanche soir une séquence de 10 parties sur la route à leurs 11 prochaines sorties, avec une défaite de 3-0 contre les Rangers de New York.

Malgré cette lourde tâche qui attend les hommes de Guy Boucher, ils peuvent se consoler en jetant un coup d’œil sur leur fiche sur les patinoires adverses depuis le début de la campagne : 4-1-1. En dépit de la défaite face aux Rangers, les Sens connaissent tout de même du succès sur la route cette année.

Or, les ratés du début de saison à domicile et les difficultés à remporter les parties soldées par l’écart d’un but – contrairement à l’an passé où la troupe de Guy Boucher excellait dans cet art de protéger des avances – interpellent.

On a l’impression, tant individuellement que collectivement, que le sentiment d’urgence n’est pas toujours nécessairement au rendez-vous. Une réalité qui devra être adressée le plus rapidement possible avant que de mauvais plis se forment.

Une vilaine habitude qui dans les petits détails a privé la formation ottavienne de précieux points au classement jusqu’ici. Même si Ottawa possède toujours quelques parties en mains sur ses adversaires, rien ne garantit que les victoires seront au rendez-vous. 

Sans évoquer le mot « panique », il faut tout de même être un peu inquiet de la tournure des évènements, alors que la parité est plus qu’omniprésente au sein du circuit.

Même si nous venons seulement de franchir le premier quart de la saison dans ce long marathon de 82 parties, cette prise de conscience devra se produire rapidement, avant que cela ne devienne une problématique difficile à corriger. Or, je crois que l’état-major des Sénateurs est bien conscient de tout cela!