Une victoire... satisfaisante
Canadiens dimanche, 17 janv. 2021. 00:24 samedi, 14 déc. 2024. 07:28MONTRÉAL - Après avoir encaissé une défaite divertissante, mercredi, à Toronto, le Canadien s’est repris de belle façon en signant, samedi, une victoire satisfaisante de 5-1 aux dépens des Oilers à Edmonton.
Et en passant, vous pouvez ajouter le qualificatif divertissant, voire très divertissant, à ce premier gain de la saison alors que Tricolore a disputé un match du tonnerre dominant les Oilers dans tous les aspects du jeu... ou presque.
À un bout de la patinoire, les quatre trios ont tour à tour pris le territoire des Oilers d’assaut en plus d’y tournoyer de longues secondes, étourdissant au passage le gardien Mikko Koskinen et ses défenseurs qui par moments ne savaient vraiment plus où donner de la tête.
À l’autre bout de la patinoire, Carey Price s’est finalement imposé dans une ville où il a rarement connu du succès. Il a stoppé Connor McDavid sur une échappée et il s’est dressé à six reprises devant Leon Draisaitl pour miner les chances de victoire d’une équipe dont les chances de gagner piquent du nez lorsque son monstre offensif à deux têtes est décapité.
Les aspects positifs du match de samedi sont nombreux. Peut-être trop pour tous leur accorder la même importance. Mais plusieurs doivent l’être.
D’un gros trio à un autre...
De toutes les améliorations associées aux embauches effectuées et transactions concluent par Marc Bergevin pour faire du Canadien une bien meilleure équipe cette année, l’équilibre offensif qui permet au Tricolore de compter sur quatre vrais trios de la LNH qui est la plus importante à mes yeux.
On l’a d’ailleurs vu samedi.
Discret lors du premier match de la saison à Toronto, le trio de Phillip Danault flanqué de Tomas Tatar et Brendan Gallagher s’est imposé à Edmonton.
Et ça dépasse les deux buts marqués par Tatar et les deux passes récoltées par ses deux compagnons de jeu.
Danault a été solide en échec avant. Il a été solide en défense. Gallagher a bardassé autour du filet des Oilers et avec un brin de chance, il aurait pu marquer un ou deux buts. Quant à Tatar, il a fait ce qu’il fait de mieux : marquer des buts. Il est rendu à trois en deux matchs. Il s’est aussi permis de bloquer deux tirs en zone défensive, comme quoi, en cette dernière année de contrat, il ne passe pas ses matchs à attendre qu’on lui offre des occasions de marquer.
Du moins pour le moment.
Anderson à toutes les sauces
Pas question ici d’entrer dans un débat futile à savoir qui du trio de Danault ou de celui de Suzuki est le trio numéro un du Canadien.
Samedi, celui de Danault s’est signalé sur le plan statistique en ce sens que les six points récoltés par les trois compagnons de jeu ont auréolé une très belle soirée de travail.
Ça ne veut pas dire que le trio de Suzuki n’a pas bien joué. Au contraire.
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Oui! Suzuki, Anderson et Drouin ont été blanchis – Suzuki a récolté sa passe lors d’une attaque massive – à cinq contre cinq, mais ils ont disputé un très solide match.
À commencer par Anderson. Le nouveau venu a ouvert la rencontre avec une poussée offensive qui a fait saliver les fans du Canadien et envoyez sur le derrière ceux des Oilers. Anderson a facilement devancé Ryan Nuggent-Hopkins en zone des Oilers pour se rendre au filet. L’explosion d’Anderson n’est peut-être pas à la hauteur de celle de Connor McDavid, mais chaque fois qu’il décampe, il déstabilise l’adversaire et provoque des choses positives pour son équipe.
Deux autres exemples : Anderson a forcé l’annulation d’un dégagement refusé en surprenant deux arrières des Oilers qui ne s’attendaient pas à le voir filer comme il l’a fait. L’intervention d’Anderson a mis la table à une séquence de près d’une minute de son trio en zone ennemie. Plus tard, toujours en fond de territoire, Anderson s’est rendu compte que Drouin et Suzuki tardaient à venir le rejoindre après un changement de trio. Il s’est servi de sa force pour protéger la rondelle le long de la rampe en attendant du renfort. Une fois la cavalerie arrivée, le premier trio a repris ses assauts sur le filet ennemi.
Bon! Ces jeux sont certainement moins spectaculaires que les deux buts qu’il a marqués aux dépens des Leafs lors de son premier match. Mais ces jeux ont démontré l’éventail de l’arsenal d’Anderson pour créer de l’attaque.
Et le plus beau de l’affaire pour le Canadien et ses partisans, c’est que le travail d’Anderson semble contagieux.
Après un fort match couronné de trois points, mercredi, à Toronto, Jonathan Drouin a joué du gros hockey encore samedi bien que cela ne se soit pas traduit par des points au tableau.
Drouin a trimé dur à plusieurs reprises. Il avait le nez dans l’action au lieu de se tenir en maraude pour récolter le fruit du travail des autres. Une amélioration importante qui finira par sourire au principal intéressé. En jouant comme il l’a fait lors des deux premiers matchs, Jonathan Drouin prend les moyens pour mériter sa place au sein du premier trio, ou du gros trio, ou du trio qui devrait être le gros trio.
Ça mérite d’être souligné.
Petry de la tête et des mains...
Jeff Petry a été le meilleur défenseur du Canadien la saison dernière. Il pourrait hériter du titre encore cette année.
Flanqué d’un Joel Edmundson qui semblait bien plus à l’aise que lors du premier match à Toronto, Petry a pu s’appliquer davantage à l’attaque.
Il a ouvert le pointage en marquant un but sensationnel. Après avoir frappé à la porte du filet des Oilers lors de la première attaque massive du Canadien, Petry s’est retrouvé derrière le but d’où il a remis la rondelle de main vers l’enclave. Un geste qui aurait entraîné un arrêt de jeu si l’un de ses coéquipiers avait touché au disque le premier. Mais en plus de se servir de sa main, Petry s’est servi de sa tête et a suivi la rondelle dans l’enclave d’où il a pu tirer et marquer.
Son deuxième but est plus un mélange de chance et de mauvais contrôle de rondelle de la part du gardien des Oilers alors que Mikko Koskinen a laissé grassement rebondir une rondelle qu’il aurait dû garder près de lui et qui a frappé le fond de culotte de son défenseur Ethan Bear avant de dévier dans le fond de filet.
Mais voilà : les dieux du hockey récompensent souvent les joueurs qui méritent de l’être. Et en jouant comme il l’a fait encore samedi, Petry mérite ce genre de récompenses…
Quand Price protège une avance
Dans un match dominé 5-1 par son équipe, on pourrait croire que Carey Price a connu une petite soirée facile.
Il n’en est rien.
Avec ces arrêts aussi importants qu’opportuns, Price s’est assuré de miner le moral de ses adversaires pendant que son vis-à-vis Mikko Koskinen moussait celui des joueurs du Canadien tant il semblait incapable de s’imposer devant sa cage.
Malgré une nette domination en première, le Canadien devait se contenter d’une avance timide de 1-0. Une avance que Connor McDavid aurait pu effacer d’une feinte au terme d’une belle échappée obtenue en fin de premier tiers. Une avance que Price a su protéger.
En deuxième, alors que les Oilers ont amorcé la période en attaque massive, Price s’est dressé deux fois de suite devant Leon Draisaitl. Il a fait la même chose deux fois aux dépens de Kailer Yamamoto.
Pendant que ses coéquipiers profitaient de 11 tirs pour marquer trois fois en période médiane, Price a stoppé les 18 tirs des Oilers.
Le match s’est joué là.
Dans un passé encore récent, les performances de genre multipliées par le gardien du Canadien n’étaient pas épaulées de buts de la part de ses coéquipiers.
Ce changement devrait se traduire par un nombre accru de victoires cette saison.
Parlant de victoires, Price a signé sa 349e en carrière dans la LNH samedi. Il présente un dossier de 349 gains, dont 48 par jeu blanc, 250 défaites et 75 autres encaissées en prolongations ou tirs de barrage.
Encore les mises en jeu
Petite note négative dans ce concert d’éloges associé à la victoire convaincante du Canadien à Edmonton: les mises en jeu.
Les Oilers – 32 mises en jeu gagnées sur les 53 disputées pour une efficacité de 60 % – ont dominé cet aspect du jeu plus encore que les Leafs ne l’avaient fait mercredi. Même Phillip Danault (5 en 14) a connu un match difficile. Brendan Gallagher (1-0) est le seul à avoir connu une soirée positive. Jake Evans a terminé à 50 % (4-4) alors que Jesperi Kotkaniemi (6-7), Nick Suzuki (5-9), Joel Armia (0-2) et Paul Byron (0-1) ont aussi terminé avec des fiches négatives.
Mais bon! Si les mises en jeu perdues à Toronto ont mené à des buts des Leafs, celles perdues samedi soir n’ont pas entraîné de conséquences aussi néfastes. Il faudra toutefois s’assurer d’améliorer cet aspect du jeu.
En quelques mots
- Bien qu’il ait été moins sollicité qu’à Toronto – 15 min 49 s de temps d’utilisation alors qu’il en avait obtenu sept minutes de plus face aux Leafs – Alexander Romanov a disputé un deuxième match solide. Il a cadré les trois tirs qu’il a décochés, il s’est permis cinq mises en échec en plus de bloquer trois tirs. Plus important encore, il a toujours été en contrôle, ses passes étaient vives et précises et il a encore affiché la confiance d’un jeune vétéran...
- L’attaque massive du Canadien a marqué un but en deux tentatives samedi à Edmonton. Après deux matchs, le Tricolore frappe trois en cinq. Il est trop tôt pour crier au génie, mais il semble clair que l’ajout de munitions permet de tirer pour vrai à cinq contre quatre au lieu de tirer à blanc comme c’était le cas trop souvent l’an dernier…
- Victime de deux buts des Leafs en attaque massive mercredi, deux buts qui ont changé le cours du match, le Canadien a blanchi les Oilers à trois reprises samedi. Carey Price a joué un rôle de premier plan lors de ces trois désavantages réalisant un total de 10 arrêts…
- En prime, le Canadien s’est permis un premier but marqué cette saison à court d’un homme alors que Jake Evans a inscrit son premier de la saison en décochant un bon tir au terme d’une descente à deux contre un en compagnie de Paul Byron...
- Artturi Lehkonen était au cachot pour avoir envoyé la rondelle directement dans la foule lorsqu’Evans lui a permis de pousser un soupir de soulagement. C’était la deuxième pénalité du genre pour le Canadien en deux matchs alors que Shea Weber a été chassé pour la même raison en fin de deuxième période mercredi à Toronto...
- Après avoir disputé trois matchs en quatre jours, les joueurs des Oilers profitent d’un congé dimanche. « Nous avons beaucoup de choses à corriger, mais il est impossible d’avoir un entraînement dimanche, car nous devons accorder un congé obligatoire aux joueurs. Nous reviendrons sur la patinoire lundi matin pour travailler sur quelques aspects de notre jeu et nous tenterons d’être meilleur lundi soir », a indiqué l’entraîneur-chef des Oilers Dave Tippett...
- Les deux passes récoltées samedi par Brendan Gallagher étaient ses 162e et 163e en carrière avec le Tricolore. Elles lui ont permis de dépasser Alex Kovalev (161) et de rejoindre Billy Reay au 55e rang des meilleurs passeurs de l’histoire du Canadien...
- Paul Byron disputait samedi son 450e match en carrière dans la LNH. Bien qu’il n’ait pas récolté de point, il a été très actif au sein de son trio. Il compliquait le travail du gardien Koskinen sur le but de Jake Evans; il s’est permis quelques poussées en zone offensive en plus d’obtenir trois tirs. En 450 rencontres, Byron revendique 89 buts et 185 points, dont 72 marqués et 137 récoltés en 312 rencontres dans l’uniforme du Tricolore. Il affiche aussi un différentiel de plus 33...
Bon dimanche à tous et à toutes. On reconnecte lundi.