BROSSARD - Le statut de Daniel Brière chez le Canadien commence à être une patate chaude pour Michel Therrien. Peu enclin à commenter le dossier, l'entraîneur a perdu patience en présence des journalistes, mercredi.

« On en a assez parlé (de ça), a-t-il coupé court aux questions. Le plus important pour moi, c'est que notre équipe vient de remporter deux matchs sur trois. (...) À part le match contre les Kings de Los Angeles (défaite 6-0), le niveau de concentration est revenu à la normale, notre jeu de puissance a réussi à marquer des buts. Ce sont sur ces choses-là que je me concentre, sur les bonnes choses qu'on fait.

Après la victoire de 3-1 contre les Coyotes de Phoenix, la veille, l'entraîneur avait affirmé ne rien avoir contre Brière, après ne lui avoir accordé que 4:27 de temps de jeu. Il l'avait tout de même blâmé indirectement, en évoquant la pénalité qu'il a écopée en début de rencontre.

 « J'utilise les éléments que j'estime vont nous permettre de remporter des matchs, et ç'a tourné à notre avantage mardi », a-t-il répété.

En d'autres mots, Therrien n'a rien contre Brière, mais il n'a rien pour.

« C'est un gars que nous aimons bien, Daniel, c'est une bonne personne, avait dit l'entraîneur auparavant, en marchant sur des oeufs. Nous voulons tous que ça fonctionne pour lui. Ça ne se passe pas comme il le souhaite, pour nous aussi. L'équipe est en santé, nous avons de la profondeur. La situation n'est pas toujours facile, mais il faut les prendre les décisions. »

Les échos de l'entraînement du CH

À l'entraînement, avant le départ de l'équipe vers St. Louis, Brière pivotait le quatrième trio, entre le jeune Michaël Bournival et le vétéran Travis Moen. Ryan White a fait des répétitions avec ces trois-là. Lars Eller était entouré de Rene Bourque, qui est revenu au jeu mardi, et de Brandon Prust.

« La composition de la formation ne sera pas connue avant jeudi », a répété Therrien.

Brière, qui montre une fiche de cinq buts et de cinq passes en 26 matchs, file sûrement un mauvais coton. Mais il ne l'affiche pas.

David Desharnais est bien placé pour le comprendre, lui qui a lui-même broyé du noir il n'y a pas si longtemps.

« Il (Brière) sait que ce n'est pas la fin du monde, a dit Desharnais. Il a pas mal plus de vécu dans la ligue que la plupart des gars de l'équipe. J'ai confiance qu'il va s'en sortir. Il a une super attitude, il n'y a pas lieu de paniquer. Nous parlons souvent ensemble. La situation n'est pas facile pour lui, mais il sait comment la gérer. C'est un gars d'expérience.

« Il a joué plus de 900 matchs, ce ne sont pas une vingtaine qui vont faire la différence» , a-t-il ajouté, en disant que Brière misait sur le soutien de tout le groupe.

Les Blues d'abord

Le Tricolore (21-12-3) entreprend face aux Blues (22-7-4) une série de six matchs à l'étranger, entrecoupée par la pause de Noël, qui va s'échelonner sur deux semaines, jusqu'au 2 janvier.

C'est le second duel de la saison entre les équipes. Le 5 novembre, les Blues l'ont emporté 3-2 en tirs de barrage au Centre Bell.

« Les Blues, c'est un gros défi. C'est une des puissances de la ligue, a noté Therrien. Mais on se rend là-bas avec beaucoup de confiance. C'est positif. »

La confiance a effectivement pris le pas sur la fatigue dans le camp du CH, qui va compléter sa folle séquence de 11 matchs en 20 jours à Nashville, contre les Predators, samedi. C'est fou ce qu'une victoire peut faire.»