BROSSARD – Michel Therrien n’a pas l’habitude de pointer ses joueurs du doigt, mais mardi matin, quelques heures avant d’envoyer son équipe sur la glace du Centre Bell pour y affronter les Red Wings, l’entraîneur du Canadien a fait passer son message à Dale Weise.

Weise connaît « un début de saison moyen », aux dires de Therrien. « J’aimerais qu’il joue avec plus d’intensité, comme il l’a démontré en fin de saison l’année dernière et dans les séries éliminatoires », a ouvertement souhaité le patron après l’entraînement matinal de ses troupes.

Mais Weise n’aura pas à attendre bien longtemps pour obtenir la chance de revenir dans les bonnes grâces de son entraîneur. Retranché lors des deux matchs de l’équipe la semaine dernière, le rapide attaquant fera un retour dans la formation du Canadien ce soir. Il remplacera Jiri Sekac sur le trio de Lars Eller et Rene Bourque.

« Je ne suis pas le genre de coach qui attend que les choses aillent mal pour commencer à faire des changements. Je trouve que c’est malsain pour une équipe. Je crois beaucoup à l’esprit d’équipe et l’importance d’entretenir une bonne ambiance de travail. Je trouve donc que le moment est opportun pour donner une occasion à Dale Weise », a justifié Therrien.

Obtenu dans une transaction avec les Canucks de Vancouver à la fin de la saison dernière, Weise n’avait pas tardé à faire bonne impression à son arrivée à Montréal. En uniforme pour 17 matchs de saison régulière, sa contribution était devenue indispensable en séries éliminatoires, au cours desquelles il a amassé sept points, dont deux buts gagnants, en 16 parties.

Therrien n’a pas non plus oublié que l’énergie de Weise avait contaminé Eller et Bourque, qui avaient racheté des saisons difficiles avec leur solide apport en séries. C’est donc ce joueur, et non celui qui n’a été crédité que trois mises en échec dans les trois matchs auxquels il a participé cette saison, qu’il souhaite revoir à partir de ce soir.

« Il a grandi beaucoup l’année dernière, il s’est amélioré sans cesse après son arrivée ici. Mais pour qu’il soit au sommet de son art, il doit être agressif, utiliser sa vitesse et préconiser un style de jeu physique », a prescrit Therrien.

Sekac, qui a inscrit son premier but dans la Ligue nationale jeudi dernier contre les Bruins de Boston, sera laissé de côté pour la première fois de la saison. À l’entraînement mardi, il a fait du temps supplémentaire avec le défenseur Nathan Beaulieu, qui ratera un troisième match consécutif, et Dustin Tokarski.

« On veut qu’il prenne un petit recul, qu’il regarde le match d’un angle différent. Ça ne veut pas dire qu’on l’écarte pour de bon. Ce sont des choses qui arrivent pour un jeune joueur. »

Lars EllerEller n’est pas trop inquiet

En voulant donner une chance à Weise, Therrien souhaite faire d’une pierre deux coups et produire l’étincelle qui déclenchera le réveil de son troisième trio. Eller et Bourque n’ont toujours pas trouvé le fond du filet en six matchs jusqu’ici et montrent respectivement un différentiel de moins-6 et moins-7.

« Le trio de Lars Eller provoque certaines occasions de marquer, mais il faut trouver une solution pour qu’il contribue aussi à l’attaque », a tranché le pilote du CH.

Eller, qui avait garni sa fiche personnelle de sept points à ses cinq premiers matchs la saison dernière, demeure optimiste. Les chiffres font certainement grimacer et la clémence de l’entraîneur ne sera pas éternelle, mais à son avis, ce n’est qu’une question de temps avant que sa production ne débloque.

« Je suis satisfait de la façon dont on joue dernièrement, estime le grand numéro 81. Évidemment, on n’affiche pas des statistiques très gratifiantes, mais tant qu’on continuera de travailler de la bonne façon et de se créer des chances, je reste confiant qu’on finira par être récompensé tôt ou tard. »

Eller peut trouver consolation dans le fait qu’il a récolté son premier point de la saison samedi dernier contre l’Avalanche du Colorado. Il a aussi évité de montrer un différentiel négatif depuis que l’équipe est revenue à domicile, son temps d’utilisation est plutôt stable (14:32 par partie) malgré ses déboires et il s’acquitte bien de sa tâche dans les cercles de mises en jeu.

« Depuis le début de la saison, on s’est fait refuser deux buts. Une autre fois, un défenseur s’est jeté le long de la ligne rouge pour protéger un filet désert à la dernière minute. Il y a certainement des choses qu’on peut améliorer, mais on a aussi joué de malchance à l’occasion », s’encourage le Danois.

Avares, ces Wings

Le Canadien affronte ce soir une équipe qui connaît elle aussi un bon début de saison. Les Red Wings montrent une fiche de 3-1-1 et ont remporté leurs deux derniers matchs. De plus, ils compteront sur le retour de Pavel Datsyuk en attaque.

Sans compter celui qui a causé sa défaite en fusillade aux mains des Bruins de Boston, Detroit n’a donné que sept buts à ses cinq premiers matchs, la référence à ce chapitre dans l’Association Est. Les hommes de Mike Babcock concèdent à peine 27 tirs au but par partie à l’adversaire, une étanchéité qui fait reluire les statistiques de leur gardien. Jimmy Howard montre un pourcentage d’arrêts de ,934 et une moyenne de but alloués de 1,72 en cette jeune campagne.

« Ils jouent très bien. Ils possèdent beaucoup de vitesse et sont très efficaces défensivement. Ce sera tout un défi pour notre équipe ce soir », prévoit Therrien.

« C’est une équipe bien dirigée, bien structurée. Ils excellent dans le contrôle de la rondelle, alors ce sera important de connaître un bon début de match et de maintenir un bon niveau d’intensité dans le but de les avoir à l’usure », établit Brendan Gallagher.

Mais justement, les bons débuts de matchs relèvent jusqu’à maintenant plus du souhait que de la réalité chez le Canadien, qui accumule les victoires en dépit d’un faible rendement en première période. Montréal a accordé neuf buts contre seulement trois en sa faveur au premier vingt.

« On ne le fait pas exprès! », promet Lars Eller, qui préfère là aussi voir le bon côté des choses.

« L’an dernier, les bons débuts de matchs étaient en quelque sorte devenus notre marque de commerce. Cette année, il y a place à l’amélioration, mais je suis encouragé par notre façon de répondre en deuxième et troisième périodes. On ne panique pas, on continue à pousser et on reprend éventuellement le contrôle. J’aime cette détermination qui provoque l’amélioration de nos performances à mesure qu’un match progresse. »

« Je crois beaucoup à l'esprit d'équipe »
Les échos de l'entraînement CH-DET