La légalisation du cannabis au Canada continue de soulever des questions à propos de son usage et de ses effets, même dans le monde du sport.

 

Tant les athlètes amateurs et professionnels que les athlètes retraités s'interrogent sur les effets potentiels de cette nouvelle substance légalisée.

 

Les files d'attente ne diminuent pas devant plusieurs points de vente de la SQDC. L'effet de nouveauté et de curiosité n'échappe pas au monde sportif.

 

« Il y a beaucoup de gens qui veulent aller rapidement à cette étape-là, mais malheureusement on doit diminuer les attentes, croit le médecin sportif Francis Fontaine. Il y a un protocole, on ne peut pas faire ça n'importe comment. »

 

« Il y a une curiosité, mais pour la majorité des gens à qui j'ai parlé, incluant ceux qui sont dans la ligue présentement, il y a une crainte parce que c'est une drogue pour laquelle ils sont testés », rappelle le psychologue sportif Sylvain Guimond.

 

Malgré les tests qu'effectue la Ligue nationale de hockey, il n'y a pas d'interdiction formelle. L'attaquant des Predators de Nashville Zac Rinaldo utilise ouvertement un produit dérivé du cannabis, de l'huile de CBD, pour réduire la douleur et l'anxiété.

 

« Ce qui est intéressant avec ça, c'est qu'il n'y a pas de substance psychoactive. Vous ne ferez pas un "buzz"' avec de l'huile de CBD, si c'est fait de façon synthétique, et vous ne testerez pas positif lors d'un contrôle antidopage », informe Dr Fontaine.

 

Le problème, c'est que certaines huiles de CBD peuvent contenir du THC, un produit interdit comme le rappelle le Centre canadien pour l'éthique dans le sport.

 

« Il faut que l'athlète s'assure de la provenance de son huile », prévient d’ailleurs Dr Fontaine.

 

« Il y a déjà des athlètes qui prennent de l'huile de cannabis CBD pour se guérir d'inflammation et de tout plein de problèmes d'abus pour leurs corps chaque match », indique par ailleurs l’ancien joueur Georges Laraque, qui fait partie du groupe CARE, composé d'anciens athlètes qui prônent les vertus du cannabis au détriment des antidouleurs qui ont provoqué de graves dommages physiques et psychologiques chez des joueurs retraités, au hockey comme dans bien d'autres sports.

 

« Je vais vous dire les vraies choses, dans une chambre de hockey quand tu vas mal, tu vas voir le docteur ou l'entraîneur et il va te donner 3-4 pilules. C'est comme un buffet ouvert. Toutes les pilules qu'on prend, les anti-inflammatoires, les pilules au cortisone, c'est tellement néfaste pour le corps », ajoute-t-il.

 

« Je sais qu'il y a beaucoup de projets de recherche pour savoir si l'on peut trouver un effet analgésique qui peut éviter les effets secondaires que l'on retrouve dans d'autres médicaments comme les opiacés et les morphines qui causent la dépendance, soutient M. Fontaine. Je pense que dans le futur, ça va se préciser. »

 

Pour l'instant, la prudence reste de mise.

 

« Il ne faut pas banaliser tout ça, mais pas voir tout ça comme étant négatif », conclut Sylvain Guimond.