MONTRÉAL (PC) - Parfois blâmé pour ses choix au repêchage à l'époque où il était responsable du dépistage, André Boudrias s'est toujours défendu en affirmant que le Canadien a constamment été parmi les équipes qui avaient le plus de leurs joueurs sélectionnés évoluant dans la LNH.

Ce qu'on a fait des joueurs une fois repêchés n'était plus de son ressort et le cas d'Andrew Cassels en est un autre exemple.

Ancien champion compteur de la Ligue junior de l'Ontario (151 points en 61 matchs), Cassels a été le choix de première ronde du Canadien en 1987. Mais il n'a disputé que 60 matchs à Montréal avant d'être échangé à Hartford en retour d'un choix de deuxième ronde.

Dix ans plus tard, Cassels pivote le trio numéro un des Canucks de Vancouver, l'adversaire du Canadien mercredi soir au Centre Molson, et amasse près d'un point par match (46 en 49). Cassels, un joueur rarement blessé, est revenu au jeu dimanche, obtenant une passe dans un gain de 3-2 sur les Islanders, après avoir raté 10 matchs à cause d'une blessure à un orteil.

Il avait demandé lui-même à quitter Montréal.

Il y avait beaucoup de compétition au centre, et Cassels cite les noms de Bobby Smith, Guy Carbonneau, Brian Skrudland et Stephan Lebeau. Mais il ne peut s'empêcher d'ajouter qu'il n'a pas vraiment eu sa chance.

"C'était frustrant", dit-il, un commentaire que pourraient reprendre plusieurs jeunes de l'organisation.

Un grand cru

On a beaucoup vanté le repêchage de 1984 quand le Canadien de Serge Savard a repêché coup sur cour Petr Svoboda, Shayne Corson, Stéphane Richer et Patrick Roy.

Or la cuvée 1987 a été tout aussi réussie, John LeClair, Éric Desjardins et Mathieu Schneider ayant suivi Cassels dans l'ordre. On sait ce qui est arrivé.

Cassels a connu une saison de 85 points à Hartford et quatre autres de 58 points et plus. Des chiffres d'un bon centre de deuxième trio, voire d'un premier à l'occasion.

Fabricant de jeux avant tout (il a réussi le premier tour du chapeau de sa carrière en novembre dernier à Anaheim), Cassels a eu la chance à Vancouver d'être réuni à Markus Naslund, devenu un des meilleurs francs-tireurs de la LNH. Un cadeau des Penguins de Pittsburgh, qui l'avaient laissé aller en retour d'Alex Stojanov, un dur-à-cuire qui fait carrière dans les mineures.

Cassels ne tarit pas d'éloges à l'endroit de Naslund.

"Il a un excellent lancer et il n'a pas besoin de beaucoup de temps ni d'espace pour le décocher. C'est aussi un patineur puissant et il fait de très belles passes. Il constitue un bon mélange de marqueur et de passeur."

Et il a la chance de jouer avec Cassels.