Les joueurs de la LNH sont conscients que les propriétaires ont gagné des points auprès du public en présentant mardi une offre inattendue incluant un partage des revenus 50-50, mais ils ont tenu à ajouter certaines nuances.

«C'est une offre assez complexe et on ne veut pas que les amateurs pensent que ça devient très simple parce que les propriétaires nous offrent une répartition 50-50. Il ne faut pas trop s'exciter avec ce partage, mais c'est mieux que les étapes précédentes», a précisé Mathieu Darche qui est impliqué dans les négociations.

En début de soirée, les joueurs ont discuté de ce revirement de situation pendant deux heures afin d'en apprendre davantage sur les détails de l'offre.

Comme le précise notre collègue Renaud Lavoie dans son blogue, les joueurs laisseraient sur la table une somme de 1,3 milliard sur le contrat de six ans en disant oui au document déposé par la LNH.

Le commissaire Gary Bettman a insisté sur le principe que les dirigeants désiraient conclure une entente dans les prochains jours afin de pouvoir présenter un calendrier régulier de 82 parties à partir du 2 novembre.

Ce scénario demeure plausible, mais les restrictions de temps sont considérables.

«Pour commencer une saison complète le 2 novembre, ça prendrait un camp d'entraînement à partir du 26 octobre ce qui laisse environ 10 jours pour parapher une entente», a souligné Vincent Damphousse dans le cadre de l'émission Hockey 360 à RDS.

«Je crois plutôt qu'on pourrait se donner jusqu'au 15 novembre pour arriver à une nouvelle convention collective. Les deux côtés doivent encore accomplir beaucoup de travail et ça me surprendrait qu'on y arrive en 10 jours», a enchaîné celui qui était vice-président de l'Association des joueurs lors du dernier conflit.

Certains joueurs gardent tout de même espoir que les pourparlers accouchent d'un contrat de travail sans tarder. Éric Bélanger, des Oilers d'Edmonton, appartient à cette catégorie et il demeure confiant de renouer avec l'action le 2 novembre.

«C'est possible, je suis positif depuis le début. Je crois que si l'on pouvait s'entendre sur les proportions des revenus, on pourrait régler les autres enjeux assez rapidement», a-t-il confié à RDS.

Si la date du 2 novembre ne pouvait pas être atteinte, il demeure possible que les équipes disputent 82 rencontres, mais le calendrier serait fort exigeant pour les athlètes et plus complexe à élaborer pour les organisations.

La proposition des propriétaires indique que les compressions salariales pourraient être effectuées plus tard dans l'entente et non pas dès la première saison du contrat de travail. Cependant, ce point pourrait rattraper les joueurs dans l'avenir.

«Cette idée peut plaire à certains joueurs, mais il faut comprendre que si on doit ensuite demander de plus gros versements en fiducie de la part joueurs - et ça pourrait aller jusqu'à 20% - ça reviendrait au même car ils paieraient seulement plus tard», a rappelé Damphousse durant L'antichambre à RDS.

Toutefois, l'impact pourrait être moins important dans quelques années à condition que les revenus de la LNH continuent de grimper. Ainsi, les joueurs perdraient le même pourcentage sur un montant plus élevé.

Outre le partage des revenus, les deux clans doivent aussi s'entendre sur plusieurs dossiers comme la durée maximale des contrats. À ce sujet, les proprios désirent limiter les ententes à cinq saisons malgré les contrats à long terme qui ont été accordés au cours des dernières années.

«À mon avis, ce n'est pas une grosse concession pour les joueurs. D'ailleurs, on pensait l'accepter en 2004. Ce sont surtout les joueurs vedettes qui signent des contrats de plus de cinq ans et ils auront d'autres contrats s'ils continuent de bien faire», a fait remarquer Damphousse.