MONTRÉAL - Les joueurs du Canadien ont vite réalisé, à leur arrivée au Centre Bell samedi, qu'il ne s'agirait pas d'une journée comme les autres.

Vers 9h30, l'équipe tablait sur les derniers préparatifs en vue du match de la soirée contre les Devils du New Jersey quand le personnel d'entraîneurs est venu s'adresser au groupe. Jacques Martin n'y était pas.

"On avait notre rencontre habituelle pour les unités spéciales. Il fallait que tout le monde soit là, mais on a vu le staff entrer dans la pièce alors qu'habituellement, c'est réservé aux joueurs, a expliqué Mathieu Darche. On se doutait alors que quelque chose se passait, mais on ne savait pas quoi."

La nouvelle qui allait être rendue publique moins d'une heure plus tard leur a alors été annoncée. Martin, qui en était à sa troisième saison à la barre du Canadien, avait été congédié et remplacé par son adjoint, Randy Cunneyworth.

"Ça faisait deux ans que ça allait quand même bien, alors je ne pense pas que ce soit une question de communication. L'équipe n'allait pas comme on le voulait et il y a du changement. C'est la nature de la business", a expliqué Darche.

"C'est décevant, mais nos résultats ne sont pas à la hauteur de notre talent depuis le début de la saison et des changements devaient être faits, a marmonné Erik Cole. Jacques n'est pas la raison pour laquelle nous ne gagnions pas. Nous ne jouions tout simplement pas assez bien et son départ devrait suffire pour nous réveiller."

"J'ai eu une rencontre avec Jacques hier. Nous avons eu une discussion positive en prévision du match de ce soir, on avait l'impression qu'on pouvait tirer du positif du match contre les Flyers", a raconté Michael Cammalleri, qui n'a que six buts en 27 matchs.

"On s'attend à des changements quand on est en onzième place, a ajouté Cammalleri. Tout le monde, surtout ceux qui sont dans ce vestiaire, s'attend à mieux de notre part. Je suis dans ce milieu depuis assez longtemps pour savoir que ce genre de situation est souvent synonyme de changements, mais le fait que Jacques écope m'a surpris."

"Jacques ne sera pas le dernier"

Erik Cole avait une gueule d'enterrement dans le vestiaire du Canadien. Arrivé à Montréal au cours de l'été par le biais du marché des joueurs autonomes, l'attaquant de puissance ne semblait pas sur la même longueur d'onde que Martin en début de saison, mais avait peu à peu gagné la faveur de l'entraîneur.

Utilisé à outrance depuis le début du mois de décembre, Cole, qu'on ne daignait même pas utiliser en avantage numérique en début de saison, peut se considérer comme un membre du premier trio du Canadien.

"Plusieurs choses étranges arrivent dans cette business, mais quand une équipe ne répond pas aux attentes, il y a des changements. Et si nous continuons à jouer comme nous le faisons présentement, le congédiement de Jacques ne sera pas le dernier", a prévenu le numéro 72.

"Les gars le savent, a promis Darche. Si on ne se réveille pas, il y en aura d'autres, des changements. Alors si les gars ne veulent pas partir, il faut qu'on se réveille."

Des appuis pour Cunneyworth

Josh Gorges, lui, semblait prendre du bon côté la nouvelle qui a frappé son équipe. À première vue, Randy Cunneyworth compte sur un grand supporteur en la personne de Gorges.

"Il n'est pas ici depuis longtemps, mais c'est un gars qu'on peut aller voir chaque fois qu'on se pose une question. Il a toujours son ordinateur dans le vestiaire, que ce soit entre les périodes ou lors des jours d'entraînement. Il parle constamment aux joueurs à propos de diverses situations ou de petits détails. Ce sont toutes des petites choses qui nous rendront meilleurs."

"Il n'est pas un gars flamboyant, mais il est calme et capable d'apporter tous ses gars ensemble pour qu'on aille dans la bonne direction", a décrit David Desharnais, qui a disputé 35 matchs sous les ordres de Cunneyworth la saison dernière avec les Bulldogs de Hamilton.

"Dans toute ma carrière dans la Ligue américaine, j'ai dû jouer 50 ou 60 matchs contre ses équipes, qui étaient toujours très travaillantes, a témoigné Darche. Je sais que c'est un gars qui s'assure que tout le monde soit conscient de ses responsabilités."

"Mais il n'y aura pas de changement de système avec Randy, a spécifié Darche. C'est à nous d'exécuter et d'être plus constants dans notre exécution."

"Je ne m'attends pas à un grand changement de système, a répété Gorges. Nous comprenons que le système fonctionne et que le problème, ce sont les joueurs qui l'exécutent."