BROSSARD - Peu d'observateurs auraient accordé la moindre chance à Hal Gill d'atteindre le très respectable plateau des 1000 matchs joués dans la LNH, au retour du lock-out en 2005.

La nouvelle réglementation visant à améliorer le sport avait été élaborée justement afin d'éliminer les défenseurs lents comme lui, qui accrochent et qui créent de l'obstruction.

« C'était en plein le type de joueurs dont on disait qu'il ne durerait pas, a souligné le joueur de centre Scott Gomez. Mais il a déjoué tout le monde. Il peut être très fier de lui. C'est un formidable accomplissement. »

Gill a effectivement su apporter les ajustements nécessaires dans son jeu et, six ans plus tard, on peut le qualifier de véritable survivant, de dinosaure dans le genre.

L'Américain âgé de 38 ans a même remporté la coupe Stanley dans l'uniforme des Penguins de Pittsburgh, en 2009.

Jeudi, Gill va être le 263e joueur de l'histoire - 38e Américain - à entrer dans le club sélect des 1000 rencontres disputées, 14 ans après avoir fait ses débuts avec les Bruins de Boston, le 17 octobre 1997.

« Ça me remplit de fierté, évidemment, a-t-il affirmé, mercredi. Quand je serai à la retraite et que j'y repenserai, je serai très fier de cet accomplissement. Présentement, une victoire à Pittsburgh me rendrait davantage fier. »

« Rendu à mon âge, je centre toute mon attention sur la victoire. Pour le temps qu'il me reste à jouer, je veux gagner le plus souvent possible. »

Le sentiment d'urgence de Gill est partagé par ses coéquipiers ainsi que l'entraîneur Jacques Martin.

Le Tricolore (1-3-1) connaît une séquence de trois défaites, incluant une en tirs de barrage.

Gill sera le 12e joueur qui joue un 1000e match dans l'uniforme du Canadien et le cinquième défenseur après les Larry Robinson, Stéphane Quintal, Roman Hamrlik et Patrice Brisebois.

Gill aura une pensée pour plusieurs personnes qui l'ont aidé à lancer sa carrière - ses parents, son épouse, son conseiller - ainsi que les dirigeants des Bruins, le directeur général Mike O'Connell, l'entraîneur Pat Burns et un de ses adjoints Jacques Laperrière ainsi que ses coéquipiers, Raymond Bourque, Steve Heinze et Ted Donato, entre autres.

Il n'a pas oublié, après toutes ces années, le conseil que lui a donné Burns à ses premiers coups de patins dans la ligue.

« Si tu veux connaître une longue carrière, tu devras redoubler d'ardeur à l'entraînement, lui avait-il dit, toujours être le premier à sauter sur la glace et le dernier à quitter. »

Martin a dit que sa capacité à absorber les informations et les directives qu'on lui transmet ainsi que son sens de l'observation et de l'analyse des situations représentent les principaux atouts de Gill.

« C'est un étudiant du jeu, qui est attentif à tout ce qu'on lui dit et qui passe beaucoup de temps à visionner des vidéos, a-t-il souligné. Il ne ménage aucun effort afin de toujours tout savoir au sujet des tendances de ses adversaires. »

Martin a dit croire qu'il ferait un bon entraîneur, après sa carrière, parce qu'il possède de plus des qualités indéniables de meneur.

Le gentil géant est un boute-en-train qui a pris le jeune P.K. Subban sous son aile, la saison dernière. C'est particulièrement pour son leadership que le CH a décidé de lui offrir un contrat d'une saison l'été dernier.

« J'apprécie évoluer avec Hal. Nous avons formé un bon duo la saison dernière, l'a encensé Subban. Il est très brillant parce qu'il a su s'adapter au retour du lock-out. Il n'est pas mobile comme je peux l'être, mais il est bien servi par sa grande portée, son expérience et son sens de l'anticipation. Il est toujours bien positionné sur la glace. »