(RDS) - Il n'y a pas qu'aux États-Unis que le hockey va perdre des plumes à cause du lock-out dans la LNH. Steve Shutt estime que même au Canada, le conflit va frapper dur.

Les anciens joueurs de la Ligue nationale de hockey sont tous très sensibles au lock-out qui affecte la Ligue nationale. Guy Lafleur, Chris Nilan et Steve Shutt sont préoccupés par l'absence de dialogue entre les deux parties. Un long conflit pourrait causer des torts irréparables même au Canada.

"À Toronto et même à Montréal, les gens se sont trouvés autres choses à faire, a dit Shutt. Les gens ont d'autres choix que d'écouter le hockey le samedi soir. Cela est préoccupant."

"Aux États-Unis, il y a beaucoup plus de passe-temps. Au Québec et en Ontario, il y a les Maple Leafs et le Canadien. Les partisans sont frustrés et je les comprends, a déclaré Stéphane Matteau. D'ici un an ou deux, il va y avoir du hockey, mais cela va prendre du temps avant de réparer la cicatrice."

Aux États-Unis, on savait déjà que le lock-out avait peu d'échos dans les médias Que ce soit à Dallas ou même dans une ville dite de hockey comme Boston, c'est l'indifférence. "Les Patriots ont gagné le Super Bowl et les Red Sox ont remporté la Série Mondiale. En ce moment à Boston, on se fout des Bruins," a déclaré Chris Nilan.

"On en attend pas du tout parler de hockey depuis un mois, a soutenu Guy Carbonneau. Il y a eu la course folle entre les Yankees et les Red Sox de Boston. Ensuite, il y a eu la Série Mondiale. Le football et le basketball ont recommencé et avec les élections, on ne parle pas beaucoup de hockey."

Guy Lafleur reproche aux hauts salariés du hockey de ne pas se préoccuper du sort des joueurs les moins bien rémunérés, des gars comme Pierre Dagenais par exemple. "Les jeunes qui viennent de se joindre à la Ligue vont écoper le plus. Le gars qui gagnent 2,5 millions $ et plus se fout éperdument du gars qui fait 500 000$ ou un million. Ils n'ont aucun respect pour eux. On ne parle pas de grève, on parle de lock-out. Habituellement, dans un lock-out, il y a une certaine solidarité, mais il n'y en a pas présentement. Les joueurs sont en Europe."

Manque de solidarité, manque de respect, l'ancien numéro 10 n'en revient pas de l'insouciance qui semble frapper l'industrie du hockey à travers la planète. "Je regarde certaines équipes de la Russie, notamment celle où Vincent Lecavalier joue, il y a 4000 sièges dans l'aréna. Les gens paient leur billet cinq dollars canadiens et la masse salariale est de 50 millions $us, a expliqué l'ancien numéro 10 du Canadien. Le hockey est malade et il faut absolument trouver des remèdes pour le guérir le plus rapidement possible."

Personne n'a de solution pour inciter les deux camps à reprendre le dialogue, mais un jour ou l'autre, il faudra bien rétablir les ponts de dire Steve Shutt. "Ils vont devoir se faire confiance. Dans les autres sports, il existe un partenariat."

Plus le temps passe, plus les amateurs de hockey risquent d'être moins nombreux pour la reprise des activités dans la LNH.