(PC) - Le gazon n'est pas toujours plus vert chez le voisin. Les joueurs du Canadien n'ont qu'à regarder comment le diable est aux vaches chez les Maple Leafs de Toronto pour s'en convaincre.

Il y a deux mois à peine, au plus fort de la tourmente qui secouait le Tricolore, alors en pleine déroute, on ne manquait pas de souligner à travers la LNH qu'il n'y a pas de meilleur endroit où jouer qu'à Montréal quand les choses vont bien, mais qu'il n'y en a pas de pire quand ça va mal.

Il y a pourtant pire que de jouer à Montréal. Il faut voir la situation de crise qui prévaut actuellement dans la ville reine. Une défaite contre le Canadien, mardi, et la marmite va sauter.

Dans les médias, on avance que les Maple Leafs vont baisser les bras s'ils se retrouvent à 10 points du huitième rang dans l'Association est, le dernier donnant accès aux séries éliminatoires, et qu'un vent de changement va déferler.

On dit que le directeur général John Ferguson fils pourrait échanger, avant jeudi, les vétérans Ed Belfour, Bryan McCabe, Tie Domi et peut-être même le capitaine Mats Sundin qui devra toutefois renoncer à la clause de non échange incluse dans son contrat.

On ne se montre pas tendre à l'endroit de Ferguson, de l'entraîneur Pat Quinn, et même du président Richard Peddie.

Mardi matin, Quinn a fait un point de presse avec neuf caméras braquées sur lui. La situation est visiblement tendue. Mais est-il plus difficile d'évoluer à Toronto qu'à Montréal?

"C'est semblable, a répondu l'attaquant Chad Kilger, qui a porté les couleurs du Canadien avant celles des Maple Leafs. La présence médiatique est comparable et les amateurs ont la mèche courte, mais ce sont deux formidables villes de hockey. La plupart des joueurs apprécient leur expérience dans ces villes en raison de l'atmosphère qui y règne."

Darcy Tucker, un autre attaquant qui a commencé sa carrière dans l'uniforme du Canadien, a souligné qu'il compose mieux avec la situation qu'à ses débuts dans la LNH.

"Ce n'est pas plus dur de jouer ici ou à Montréal que n'importe où ailleurs, a-t-il commenté. Vous devez être toujours à votre mieux. J'ai adoré jouer à Montréal, comme c'est le cas à Toronto.

"A mes débuts, c'était plus difficile à gérer, a admis Tucker. L'expérience acquise me permet de faire face à la musique.

"Peu importe ce qu'on dit dans les médias, vous devez être prêt à offrir votre plein rendement à tous les matchs. C'est tout ce que vous pouvez faire.

"La pression qu'exercent les médias peut parfois vous affecter, a-t-il résumé, mais vous devez réagir positivement. Moi, je n'ai aucun problème avec ça."

Le cas McCabe

Entouré d'une horde de journalistes, le défenseur Bryan McCabe a réitéré, mardi, qu'il ne se préoccupe pas de sa situation contractuelle dans le moment. McCabe pourrait se prévaloir du statut de joueur autonome sans compensation, l'été prochain.

Il aurait refusé, dit-on, l'offre de 16,5 millions $ US pour quatre ans que lui aurait tendue les Maple Leafs, dernièrement. Son coéquipier Tomas Kaberle vient d'accepter un contrat de 21,25 millions $ US pour cinq ans.

"Ce sont (les négos de contrat) le dernier de mes soucis. Mon agent s'occupe du dossier, et il a tout l'été pour le faire s'il le faut", a affirmé McCabe, qui désirerait obtenir un contrat semblable à celui de Sergei Gonchar des Penguins de Pittsburgh (25 millions $ US, cinq ans).